Les volontaires ayant reçu le vaccin de Pfizer affirment qu’il leur a donné quelques effets secondaires
Alors que les recherches se poursuivent et que les laboratoires présentent progressivement les résultats de leurs essais, de nombreuses personnes s’interrogent au sujet des effets secondaires d’un potentiel vaccin. Deux volontaires américains ayant reçu le produit développé par Pfizer et BioNTech ont raconté leur expérience dans un article relayé par le Dailymail.
Glenn Deshields, 44 ans, et Carrie, 45 ans, font partie des premiers à avoir reçu le vaccin développé par Pfizer et BioNTech dans le cadre de leurs essais cliniques. Selon les propos des deux volontaires, les effets ressemblent à “une mauvaise gueule de bois”, avec quelques maux de tête, de la fièvre et des douleurs musculaires, “similaires aux effets d’un vaccin antigrippal”.
Des symptômes “qui se sont rapidement dissipés”
Les essais cliniques menés par Pfizer et son partenaire allemand sont dits en double aveugle, signifiant que les participants ne savent pas s’ils font partie du groupe ayant reçu le vaccin ou un placebo. Le Dailymail explique qu’environ la moitié des volontaires reçoit le produit faisant l’objet de l’expérimentation, tandis que les autres reçoivent une injection qui ne contient pas de vaccin. Le but étant de comparer le risque que les deux groupes contractent le virus et de déterminer si le vaccin a eu un impact.
Pour Glenn Deshields, qui considère avoir reçu le vaccin en raison d’un test précédemment positif aux anticorps, les effets secondaires sont fortement similaires à “une mauvaise gueule de bois”. Ses symptômes se seraient toutefois rapidement dissipés. Compte tenu de sa réaction immunitaire, l’homme a révélé se sentir assez confiant au sujet du vaccin. Il confie par ailleurs que sa participation aux essais lui a fortement rappelé l’expérience de son grand-père lors de la première guerre mondiale.
“L’un de ses premiers souvenirs, c’était les cloches qui sonnaient lorsque la guerre s’est terminée. C’était une guerre horrible et des choses horribles se sont produites et les gens étaient simplement heureux que cela soit terminé”, raconte le volontaire. Puis d’ajouter : “Dans ma tête, j’ai ressenti la même chose…Ça avait un peu l’air d’être pareil. Dieu merci, ça va se finir à un moment donné” a-t-il pensé pendant toute cette expérience.
Des effets “plus sévères après la deuxième injection”
Si les effets ressentis se sont rapidement atténués pour Glenn, Carrie, une volontaire de 45 ans n’aurait pas vécu la même expérience. La femme qui a tenu à conserver l’anonymat pour son nom de famille a révélé que ses symptômes, similaires à ceux d’un vaccin antigrippal se sont intensifiés, notamment après la seconde injection du vaccin durant le mois d’octobre. Mais Carrie ne regrette pas d’avoir participé aux essais et considère qu’elle a apporté sa pierre à l’édifice.
“Il y a tellement de personnes qui l’ont eu et en ont souffert”, a-t-elle expliqué, que sa motivation première était d’agir pour aider les autres, les empêcher de perdre des proches et éventuellement contribuer à mettre fin à la crise pour retrouver une vie normale. “C’est un facteur déterminant pour moi. Je ne veux pas que quelqu’un d’autre soit malade ”, a poursuivi Carrie.
Interrogée par le média britannique, elle confie aussi s’être portée volontaire par “devoir civique”, ajoutant s’être sentie “très fière” après que Pfizer et BioNTech aient annoncé un taux d’efficacité à “90%” de leur candidat-vaccin.
Un participant du groupe placebo témoigne
Si les deux premiers volontaires considèrent avoir fait partie du groupe ayant reçu le vaccin, Bryan, un ingénieur de 42 ans pense qu’il a plutôt fait partie du groupe placebo. Il confie n’avoir ressenti aucune réponse immunitaire suite aux injections et aurait par ailleurs contracté le Covid-19 après que sa fille ait été testée positive le mois précédent. Depuis, ils se sont tous les deux rétablis.
En faisant référence à sa participation aux essais cliniques, l’homme a révélé avoir ressenti “un peu de fierté” à l’annonce des résultats, soulignant que sa contribution était “la moindre des choses pour aider” à l’heure où de nombreuses personnes souffrent inutilement du virus aux Etats-Unis. En effet, le pays fait partie des plus endeuillés par la pandémie.
Faut-il s’inquiéter des effets secondaires des futurs vaccins ?
À l’heure actuelle, il est encore difficile de se prononcer sur les effets secondaires d’un vaccin anti-Covid-19, car les données et le recul manquent encore, explique Capital. Compte tenu des taux d’efficacité récemment présentés par les laboratoires en charge de développer des candidats-vaccins, ce qui fera réellement la différence, c’est “la tolérance” à chacun d’entre eux, explique un professeur parisien en médecine interne sollicité par cette même source.
Dans un article de BBC News daté du 12 novembre, on peut lire que de légers effets indésirables ont été signalés suite à l’administration du candidat-vaccin de Pfizer, sans pour autant qu’ils ne semblent inquiétants. Le média britannique rappelle toutefois que comme pour toute chose en médecine, le risque zéro n’existe pas.
La communication reste à cet effet cruciale pour échanger avec transparence au sujet d’un potentiel futur vaccin. En outre, les données doivent encore faire l’objet de publications officielles pour être examinées par des pairs.