L’hôpital de Nice va soigner les malades du coronavirus à la chloroquine

Publié le 24 mars 2020

Dans un message publié sur Twitter ce dimanche 22 mars, Christian Estrosi a annoncé avoir “obtenu satisfaction”, expliquant que le CHU de Nice a été validé pour mettre en place le protocole du Pr Didier Raoult, infectiologue et directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Ce dernier repose sur l’utilisation de la chloroquine, un antipaludique controversé pour son efficacité potentielle contre le coronavirus. L’information a été relayée par France Info.

Alors que le bilan dû au coronavirus ne cesse d’augmenter, la France se prépare à un durcissement des mesures de confinement établies par le gouvernement. Avec 186 décès recensés ces dernières vingt-quatre heures et un bilan total de 860 morts sur le territoire, le pays fait face à “la plus grande crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle”, selon Emmanuel Macron. Une situation à laquelle scientifiques et hommes politiques tentent tant bien que mal de remédier.

Le CHU de Nice, « validé et approvisionné »

C’est sur le réseau de microblogging que le maire de Nice a annoncé que le CHU de la ville allait soigner les patients qui le souhaitent à la chloroquine. Avec le consentement des familles, l’établissement hospitalier a été “validé et approvisionné” selon son tweet.  L’ancien ministre lui même testé positif au Covid-19 aurait subi ce même traitement avec son épouse, également contaminée. Aujourd’hui, il “va bien”, comme il le souligne au journal Le Point, réitérant encore une fois son soutien et sa confiance envers le directeur de l’IHU de Marseille.

La chloroquine au coeur de l’actualité

Depuis l’annonce du Pr Didier Raoult quant à l’efficacité potentielle de cette molécule, la communauté scientifique s’interroge et reste prudente. Après qu’un essai clinique mené sur 24 patients ait démontré des résultats prometteurs, le gouvernement a décidé d’autoriser des essais à grande échelle, réalisés par des équipes indépendantes de celles de l’infectiologue marseillais. Si pour l’heure, Olivier Véran estime qu’il ne dispose “d’aucune donnée suffisamment validée scientifiquement, médicalement pour tendre vers une recommandation”, rapporte le Parisien, le ministre de la Santé a annoncé lors d’un communiqué ce samedi, “avoir donné toutes les impulsions nécessaires” pour que les résultats de l’étude soient disponibles dans moins de quinze jours. Cette dernière s’inscrit dans le cadre d’un essai clinique européen qui pourrait inclure 3200 patients, dont 800 Français, révèle France Info.

Un essai baptisé “Discovery”

Coordonné par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, l’essai nommé Discovery (découverte en français) a pour but d’analyser “l’efficacité et la tolérance des options thérapeutiques pour les patients dans un temps limité”, selon un communiqué de l’Inserm datant de ce dimanche 22 mars. Quatre traitements ont été sélectionnés, dont l’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine. Celle-ci sera testée aux côtés d’autres molécules, à savoir le remdesivir, le lopinavir combiné au ritonavir, et  l’association ou non de ce dernier à l’interféron bêta.

Selon Florence Ader, infectiologue et chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie, “La grande force de cet essai est son caractère « adaptatif”. Cela signifie que les traitements expérimentaux pourront être abandonnés s’ils sont inefficaces, pour être remplacés par des molécules à plus haut potentiel contre le Covid-19. Le tout est d’être capable de réagir rapidement, en s’appuyant sur les dernières données scientifiques pour identifier le traitement le plus adapté aux patients.

Le CHU de Nice sélectionné

Dans le cadre de cet essai, le CHU de Nice a annoncé dimanche dans un communiqué avoir été retenu en tant que centre investigateur, entre autres établissements français, pour évaluer l’efficacité et les effets secondaires de ces traitements expérimentaux, dont l’hydroxychloroquine.

Ce dérivé de la chloroquine sera donc utilisé pour soigner les patients sélectionnés par les médecins investigateurs, avec leur consentement ou celui de leur famille. Ces décisions seront prises “selon des critères cliniques et scientifiques objectifs”, peut-on lire sur le site de l’établissement hospitalier qui souligne également que “la validation d’un traitement repose sur un protocole précis qu’il est fondamental et obligatoire de suivre pour assurer la sécurité des patients à même d’en bénéficier”.