« Mon fils serait encore en vivant si l’école était restée ouverte »
Si l’on entend tous les jours parler de l’impact du Covid-19 sur la santé physique, on aborde bien moins souvent les conséquences désastreuses de cette pandémie sur la santé mentale. Une maman anglaise nous fait part de son désarroi suite à la perte de son fils, intimement convaincue qu’il serait toujours là si les écoles étaient restées ouvertes pendant le confinement. Son triste récit a été relayé par le Mirror.
Si le coronavirus a laissé de nombreuses séquelles physiques chez les victimes qui en ont souffert, la santé mentale de nombreuses personnes n’ayant pas eu affaire au virus en a également pris un coup. En Angleterre, une maman de 40 ans déplore le suicide de son fils de 14 ans et affirme qu’il serait toujours là si les écoles étaient restées ouvertes pendant le confinement. Voici son témoignage.
Le pire cauchemar de tout parent
Comme tous les travailleurs de la santé, la charge de travail de Tracey Tyler a été multipliée depuis le début de la pandémie, et la maman s’est retrouvée à faire des gardes interminables.
Rendant héroïquement service à la communauté, la maman de 40 ans ne se doutait absolument pas du cauchemar qu’elle était sur le point de vivre. Un jour, en rentrant du travail, sa vie a basculé.
“En rentrant du travail le matin, j’ai remarqué que toutes les lumières de la maison étaient allumées”, a-t-elle décrit. “Je me suis dit ‘c’est bizarre, pourquoi les lumières sont-elles allumées ? Je me suis fait une tasse de thé, puis je suis montée en haut”.
Le premier réflexe de la maman fut alors d’aller vérifier la chambre de son fils de 14 ans, indique l’article du Mirror.
“J’ai ouvert la porte de sa chambre, et son lit était vide”, a-t-elle raconté. “Je me suis dit ‘mais où est-il passé ? Puis, j’ai regardé de l’autre côté, et j’ai vu son corps pendu”.
Il n’y a eu aucun signe avant-coureur
“Sam avait tout ce qu’il voulait. On n’aurait jamais pu penser qu’il aurait pu faire ça”, a affirmé la maman au coeur brisé.
Tracey ne s’était doutée de rien car son fils avait l’air aussi heureux qu’un adolescent de 14 ans puisse l’être.
“Quand je suis sortie pour aller au travail, il était devant son ordinateur, son casque sur les oreilles. Il rigolait avec ses amis et discutait de leurs plans d’aller faire de la pêche après le confinement”, a-t-elle raconté. “Ses amis et lui prévoyaient de louer un bateau pour aller à la plage”.
Après une discussion enjouée et pleine d’espoir avec ses amis, le jeune adolescent s’est déconnecté et a mis fin à ses jours. Un récit tragique qui rappelle le suicide d’Emily Owen par peur du coronavirus.
“Il leur a juste dit ‘je reviens dans deux secondes’, puis il ne s’est plus jamais reconnecté”, a déploré la maman.
Suite à cet acte aussi terrible qu’inattendu, Tracey peine à comprendre comment son fils a pu se suicider alors qu’il paraissait parfaitement heureux.
“Sam avait un physique avantageux, il était très populaire, il n’avait pas de souci à l’école et avait une superbe petite amie”, a-t-elle affirmé. “Il rigolait et faisait des blagues tout le temps. Son rire était contagieux, je l’entends encore maintenant”.
“Je suis convaincue que s’il avait été à l’école, s’il avait eu une routine, rien ne serait arrivé”, a-t-elle ajouté. “Je pense que le fait que les écoles aient été fermées a joué un grand rôle à ce qui est arrivé à Sam parce qu’il s’est senti très isolé”.
Il faut poser des questions gênantes à ses enfants
Si Tracey a décidé de partager son histoire, c’est pour exhorter les parents à poser les bonnes questions à leurs enfants et éviter que cela n’arrive aux autres.
“Je pense que les enfants ne veulent pas rendre leurs parents tristes en partageant leurs états d’âmes avec eux. Si les parents leur posent la question, cela anéantit cette barrière”, a assuré Tracey. “Cette conversation de 5 minutes pourrait sauver la vie de votre enfant”.
Par ailleurs, la maman regrette profondément de ne pas avoir posé les bonnes questions à son fils et est convaincue que cela aurait pu le sauver.
“Si je lui avais juste posé la question, je pense qu’il me l’aurait dit. J’avais attribué le fait qu’il était parfois de mauvaise humeur à l’adolescence”, s’est-elle lamentée.
Protéger sa santé mentale pendant la pandémie
Si l’histoire de Tracey Tyler nous rappelle quelque chose, c’est qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance de la santé mentale, particulièrement dans un contexte pareil. En effet, l’anxiété liée à la pandémie a eu un véritable impact. Voici quelques gestes pour protéger votre santé mentale :
- Ne pas vous isoler en continuant à communiquer avec vos proches de manière sécurisée, par téléphone ou par message ;
- Essayer d’établir une routine agréable dont vous ne vous lasserez pas rapidement ;
- Maintenir un régime varié et équilibré et une activité physique régulière ;
- Ne pas hésiter à vous rapprocher de votre médecin traitant ou à contacter une ligne de soutien si vous vous sentez triste ou isolé.