Nous élevons actuellement une génération de gens inutiles : des jeunes qui ne font rien
On les décrit comme des incapables et capricieux. Découvrez cette nouvelle génération qui aux premiers abords, ne souhaite rien faire mais au contraire, souhaite voir un monde nouveau émerger.
Complétement différents de la génération des baby-boomers, ils inspirent l’hostilité et parfois le mépris. Pourtant, ces jeunes font face à des défis complétement différents de ceux de leurs aînés. Tour d’horizon sur ceux qui souhaitent voir naître un monde nouveau, loin des aspirations de leurs parents.
Des jeunes « entre espoir et aquoibonisme »
Entre 15 et 29 ans, ils sont jugés par leurs aïeux comme des « incapables ». Leur nom ? Les NEET qui étaient près de 1,9 millions selon une étude publiée par le Conseil d’analyse économique et relayée par nos confrères de Neon. Ce nom qui peut paraître barbare est l’acronyme de Not in Education, Employement or Training à savoir en français ni étudiant, ni employé ni stagiaire.
Pourtant, il ne s’agit pas d’un choix délibéré puisque près de 50% cherchent un emploi dans une conjoncture économique difficile pour les jeunes à qui l’on demande plus d’expérience ou plus de diplômes. La moitié restante est celle qui a décroché, découragée par cette crise car défavorisée, d’un milieu périurbain ou rural et sont souvent victimes de la discrimination au travail.
Un travail d’équilibriste pour ces jeunes entre espoir et aquoibonisme qui, contrairement à leurs aïeux doivent redoubler d’efforts pour se tailler la part du lion au nom de la méritocratie. Etre propriétaire d’un appartement, épargner, entretenir des enfants n’a jamais été aussi dur qu’en cette époque.
Nombre de jeunes de plus de 30 ans continuent de vivre en colocation ou, à défaut, à revenir chez leurs parents. Ces derniers sont appelés en sociologie, la génération Boomerang, des Tanguy malgré eux qui veulent résilier leur contrat avec l’âge adulte.
La notion du travail pour la génération Y
Une étude menée par Domplus-BVA dresse la vision des millenials au travail et elle est assez clair : les jeunes n’ont plus confiance en l’avenir. Les raisons sont évidentes puisque le chômage est massif et les tâches sont de plus en plus robotisées.
Des raisons qui rendent le travail encore plus précaire. Là où les jeunes se démarquent de leurs parents, les baby-boomers, c’est l’annihilation de la notion de sacrifice où l’on ne se posait pas de questions, que « c’était comme ça ». Quand les aînés voient le travail comme une obligation pour assouvir leurs besoins et responsabilités, leurs enfants le considèrent comme un vecteur d’épanouissement et de dépassement de soi mais aussi d’équilibre.
Cette étude risque bien de leur donner raison puisque selon ces conclusions, il suffit de travailler 4 heures par jour pour être productif et heureux. Olivier Galland, spécialiste de la jeunesse en témoigne : « Ils ne rejettent pas le travail mais ne le considèrent plus comme une religion. » Un refus de l’aliénation qui est loin d’être un anarchisme mais une plus grande ouverture vers le sens, l’entreprenariat et les démarches citoyennes.
Aussi veulent-ils dénouer avec cette génération du sacrifice qui érigeait la sécurité en étendard. Pour la génération Y, travailler c’est prendre des risques, vibrer… ou rien.
Pour la génération Y, le travail passe d’abord par l’épanouissement
Si la génération Y est également considérée comme capricieuse, c’est qu’en parallèle à la dimension exaltante du travail, ils ne souhaitent pas en être esclaves. La faute à qui ? A une nouveau paradigme hommes-femmes, à la volonté d’être de parents différents mais aussi aux leçons elles-mêmes enseignées par les regrets des anciens.
Avec nulle motivation que celle de vivre, ils voient le travail comme un moyen et non une fin. En outre, un environnement professionnel toxique peut rendre les gens malades et pousse les meilleurs employés à démissionner. Citée par nos confrères des Echos, l’étude ViaVoice Manpower Groupe donne matière à ses assertions qui paraissent libertaires.
47% de la génération Y citent l’équilibre vie professionnelle – vie personnelle comme priorité à changer dans le monde du travail. Et ceux qui parlent de cette génération comme une assemblée de capricieux riront jaunes puisque 76% des jeunes se disent à travailler plus si leurs missions au travail leur plaisent vraiment. Puis, après tout, ils ont été élevés par qui, eux ?