« Nous estimons avoir trouvé un traitement » la chloroquine, un ancien médicament contre le paludisme, pourrait aider à traiter le coronavirus
La chloroquine est un médicament accessible et bon marché est connu depuis les années 1944 pour ses effets puissants contre le paludisme, parasite transporté par les moustiques. Qu’est-ce que le paludisme a en commun avec la pandémie du Coronavirus ? À priori, rien de bien similaire. Excepté que le médicament utilisé pour traiter cette maladie s’avère tout aussi efficace pour traiter les malades atteints du Coronavirus selon l’AFP. Une nouvelle très encourageante en ces temps de crise sanitaire, alors que le monde scientifique s’affaire sans relâche pour trouver un remède au COVID-19.
La chloroquine, aussi appelée hydroxychloroquine, est utilisée dans le traitement du paludisme aussi bien en tant que méthode préventive que pour le traitement de l’infection une fois contractée.
En mi-février, une équipe de chercheurs chinois a déclaré des résultats probants dans le traitement du COVID-19 par la chloroquine dans des essais cliniques effectués sur une centaine de malades et étalés sur une dizaine d’hôpitaux en Chine. Le phosphate de chloroquine serait donc « d’une efficacité indéniable » pour le traitement des pneumonies et syndromes respiratoires aiguës sévères provoquées par l’infection au Coronavirus.
En France, Didier Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée infection et spécialiste reconnu des maladies infectieuses estime que la chloroquine est un traitement contre le Coronavirus malgré les critiques reçus par certains de ses pairs. En effet de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer plus de prudences : des essais supplémentaires et sur un plus grand échantillon de malades.
Aux USA, le Dr Len Horovitz, pneumologue et interniste au Lenox Hill Hospital de New York déclare: « Il existe des preuves que la chloroquine est efficace lors de l’examen du SRAS in vitro avec des cellules de primates. La théorie de l’expérience avec des cellules de primates était que la chloroquine pouvait être utilisée pour prévenir une infection virale ou comme traitement d’une infection virale après qu’elle se soit produite, empêchant la fixation du virus aux cellules. La chloroquine a interféré avec la fixation à ce récepteur sur la surface de la membrane cellulaire. Donc, cela perturbe un type de mécanisme de fixation de serrure et clé. »
L’administration d’un traitement à base de chloroquine aurait donc des incidences positives sur le raccourcissement de la période d’hospitalisation des malades avec une amélioration effective des résultats de leur guérison. Les scientifiques se penchent à présent sur la question de l’usage de la chloroquine à titre prophylactique, en l’occurrence comme moyen d’intervention et de prévention principal pour empêcher la contraction du virus en amont. Si elle s’avère efficace à ce niveau-là aussi, cela pourrait être d’une précieuse aide surtout pour le personnel médical et soignant qui présente un risque quotidien de contamination par le virus.
Concernant l’interrogation soulevée autour des effets secondaires de la chloroquine, le Dr Horovitz précise que ces derniers sont minimes et diffère d’une personne à une autre. Il signale que les probables réactions liées au traitement sont les suivantes : « Les principaux effets secondaires signalés étaient des maux de tête, des effets secondaires gastro-intestinaux comme des nausées, de la diarrhée et une chute des cheveux, principalement ». Toutefois, il ne faut pas perdre de vue qu’un surdosage de ce médicament serait susceptible de causer des problèmes cardiaques et respiratoires graves.
Tandis que certains pays se ruent sur la chloroquine afin d’en constater les bénéfices sur le traitement de l’épidémie du Coronavirus, d’autres sont un peu plus prudents et soumettent encore le traitement avec ce médicament à une multitude d’autorisations qui retardent le processus. Les premiers souhaitent tirer profit du traitement à la chloroquine pour l’administrer en masse en réponse à cette urgence sanitaire sans pareil. Les seconds préfèrent patienter et attendre d’autres preuves irréfutables d’essaiscliniques opérés selon la stricte orthodoxie scientifique pour juger de l’efficacité de ce traitement avant de valider son utilisation.
Le ministre des solidarités et de la santé français Olivier Véran s’est exprimé sur la question sur son compte twitter: « Après avis du Haut Conseil de Santé Publique, je prends un arrêté encadrant la prescription de #chloroquine, qui sera possible, au cas par cas, pour les malades graves hospitalisés et sur décision collégiale des médecins. La recherche clinique se poursuit. »
Dans l’attente d’autres alternatives prometteuses pour contrer les ravages du coronavirus, le meilleur moyen de s’en protéger passe par la prévention et le respect des mesures décrétées par le ministère de la santé. Parmi elles, le confinement obligatoire qui permet d’arrêter l’expansion de la pandémie comme le monde l’a constaté avec l’exemple de la Chine.