Par manque de places, la France évacue des patients vers l’Allemagne

Publié le 30 mars 2020
MAJ le 17 novembre 2024

Certaines images d’actualités montrent les conséquences dévastatrices de la pandémie au nouveau coronavirus. Celle-ci en fait partie. Cette photo de presse montre la déferlante au COVID 19 et le dépassement de la capacité médicale en France. Pour pallier cette situation dramatique, les médecins transfèrent les malades contaminés par le virus par avions militaires. Cette scène choc nous est relayée par nos confrères de Libération. Retour sur une crise sanitaire dramatique dans l’hexagone. 

C’est une photo impressionnante qui nous est partagée par le quotidien français. Sur celle-ci, nous pouvons voir des avions militaires qui transportent les patients atteints du coronavirus vers leur pays voisin, l’Allemagne. Cela traduit le débordement des cas en comparaison avec la capacité de soins. Alors que la France fait aujourd’hui partie des pays européens les plus gravement touchés par la pandémie, cette image vient confirmer l’hypothèse d’une situation sanitaire plus grave que jamais.

transfers malades helicoptere

Une aide allemande

Suite à de nombreuses contaminations, le gouvernement prend les mesures qui doivent en découler. Parmi elles : l’évacuation sanitaire de malades. L’objectif : « soulager les régions françaises les plus affectées par cette pandémie » d’envergure mondiale. Désormais, les malades sont transportés par des moyens militaires allemands. Suite au discours d’Edouard Philippe, le gouvernement évoque une première quinzaine d’avril « difficile », d’où cette décision de solliciter l’Allemagne pour aider à la gestion de cette crise sans précédent.

aide-allemande

Un bilan alourdi

319 morts supplémentaires. Tel est le bilan dramatique dimanche en France en seulement 24 heures, portant le nombre de décès à 2314. De nombreuses mesures veillent à mieux gérer la crise tels que les TGV médicalisés afin de soulager les villes dépassées par cette situation qui mobilise médecins et personnel soignant. Il s’agit là de l’opération Résilience lancée par Emmanuel Macron afin d’aider les hôpitaux frappés sévèrement par le coronavirus.

Des TGV médicalisés

Deux de ces moyens de transport ont quitté l’est du pays avec 36 malades en réanimation pour soulager les établissements hospitaliers de la ville de Nancy et Mulhouse. Des membres du personnel hospitalier ont porté les civières dans les trains dans des combinaisons intégrales afin d’éviter le risque de contamination par le COVID 19. Cette opération est jusqu’alors la plus impressionnante depuis le début de la lutte contre la pandémie de coronavirus, une maladie encore au stade d’expansion. Ces mesures viennent confirmer la gravité de la situation sur le territoire français, où le personnel médical est plus mobilisé que jamais.

Les EHPAD : Une priorité absolue

Si les hôpitaux sont dépassés par ces cas de contamination, les établissements hospitaliers pour personnes âgées et dépendantes (EHPAD) sont dans la tourmente. Et pour cause, cette population fait partie des plus vulnérables face à la maladie, bien que les plus jeunes ne soient pas épargnés. Olivier Véran, actuel ministre de la Santé en appelle à l’isolement de ces patients en allant vers un isolement des pensionnaires de ces résidences. Quatre personnes sont mortes ces cinq derniers jours dans un Ehpad de la région des Vosges. Ici, la moitié des résidents est considérée « suspecte », selon les informations de la préfecture et de l’ARS.

De nouvelles pistes

Olivier Véran s’est montré plutôt optimiste quant à la gestion de cette crise malgré une légère inquiétude. « Les pays européens ont initié un certain nombre d’études cliniques, de protocoles de recherche pratiques sur malades dans les hôpitaux pour tester plusieurs molécules thérapeutiques porteuses d’espoir”. Il cite notamment l’hydroxychloroquine ainsi que des molécules antivirales “connues pour être efficaces dans d’autres types de maladies infectieuses ». Il souligne toutefois que pour l’instant, “aucune n’a fait preuve de son efficacité en France et dans le monde”. Un constat que le nouveau membre du gouvernement déplore à l’heure où la France semble connaître un véritable pic de contamination.