Pauline, 27 ans : « J’ai attrapé le Covid il y a un an et je ne suis toujours pas guérie » Elle décrit ses symptômes

Publié le 11 mars 2021
MAJ le 15 novembre 2024

Alors qu’elle a contracté le virus il y a plus de 11 mois, Pauline Oustric peine encore à retrouver une vie normale. Le 23 mars 2021, cela fera pratiquement un an qu’elle souffre de symptômes prolongés en raison d’une infection au Covid-19. Présidente du collectif #ApresJ20, l’association Covid Long France, elle s’est confiée sur son nouveau quotidien.

Plus d’un an après l’apparition du virus Sars-Cov-2, nombreux sont ceux qui sont encore confrontés à des symptômes contraignants. Parmi eux: Pauline, une jeune femme de 27 ans qui souffre toujours de séquelles. Interrogée par nos confrères de CNews, elle revient sur son parcours des derniers mois et les changements auxquels elle a dû apprendre à s’adapter. 

Contaminée il y a près d’un an

Tout a commencé le 19 mars 2020, lorsque Pauline a contracté le Covid-19 sur son lieu de travail. En revenant sur ce qui a mené à sa contamination, elle raconte au média en ligne Brut qu’elle se trouvait dans une pièce fermée avec une collègue asymptomatique. “Elle ne toussait pas et il se trouvait qu’elle avait le Covid”, explique la jeune femme, “quatre jours après, j’ai développé les premiers symptômes ». Parmi eux, elle cite de la fatigue, une toux et un mal de tête. Mais ces derniers finiront par évoluer, pour durer plus longtemps que prévu. 

Pauline Oustric, 27 ans – Source : CNews

De nouveaux symptômes invalidants et persistants

Depuis sa contamination, Pauline raconte qu’elle n’a toujours pas réussi à “retrouver une vie normale”. La femme a d’ailleurs créé une association à cet effet pour que les experts reconnaissent la forme longue de la maladie chez certains patients et améliorent sa prise en charge. En décembre, elle raconte à Cnews souffrir “de douleurs très importantes dans la poitrine comme un coup de poignard, des acouphènes et sinon, de la fatigue, et des malaises à l’effort intellectuel ou physique”. Elle confie également ressentir une sorte de pression et « d’enserrement crânien très très fort”, lorsqu’elle parle ou “réfléchit trop longtemps”. Des signes persistants qu’elle attribue au Covid-long, ce que la Haute Autorité de santé appelle quant à elle des symptômes prolongés suite à une infection au Covid-19

Désormais, Pauline qui prépare une thèse en psychobiologie ne peut travailler “que par tranches de 30 minutes”. En outre, l’impact physique des symptômes a fortement impacté sa capacité de mouvements. “Je ne peux pas marcher longtemps, je ne peux pas bouger, je peux pas lever des choses ou soulever quelque chose de lourd” détaille la jeune femme. Et cela s’applique même à des objets du quotidien “comme un plat ou une assiette”, décrit-elle. “Je ne peux plus vivre toute seule, du coup, à 27 ans, je retourne vivre chez mes parents”, confie-t-elle à BFM TV, avouant avoir complètement changé son quotidien. Pour autant, elle fait preuve d’optimisme et souhaite rebondir après cette épreuve, même si elle admet que “ce n’est pas facile”. 

Pauline se confie sur sa maladie – Source : France Info/Dailymotion

On lui a diagnostiqué une dysautonomie

Citée dans une publication de France Assos Santé le 5 mars dernier, Pauline Oustric révèle qu’elle n’a pas encore retrouvé ses capacités. On lui a également diagnostiqué une dysautonomie, à savoir une dérégulation du système nerveux autonome. En outre, elle ferait face à de nouveaux symptômes, notamment un dérèglement de sa température corporelle qui nuit à son sommeil et des signes cutanés comme des bleus sur ses membres inférieurs. 

Qu’est-ce que le Covid long ?

Selon le Pr Claire Andrejak, pneumologue, ce terme reste difficile à définir en l’absence d’informations complètes sur la maladie. “C’est le nom que les gens ont donné pour désigner la persistance des symptômes au-delà de la durée normale d’une infection Covid-19”, poursuit le médecin. Par ailleurs, cette durée dite “normale” peut varier en fonction des individus.

Ainsi, elle estime que des symptômes qui persistent au-delà d’un mois suite à leur apparition peuvent représenter une forme de Covid long. “Mais cela dépend aussi de la sévérité de la maladie à la phase aiguë”, nuance-t-elle, en précisant que les formes longues du Covid ne s’appliquent pas uniquement aux malades ayant souffert d’infections graves ou ayant nécessité une hospitalisation. 

Quels sont les symptômes d’un Covid long ?

D’après la pneumologue, la fatigue figure parmi les principaux symptômes mis en avant. « Les gens ont besoin de se reposer régulièrement, et ça dure”, explique-t-elle. D’autres manifestations de ces formes longues du Covid impliquent aussi :

  • Une agueusie et une anosmie persistantes
  • Des problèmes de concentration
  • Une sensation de pression sur la poitrine
  • Des douleurs aux articulations
  • Des troubles de mémoire immédiate
  • Un essoufflement

Pour savoir si l’on a développé une forme longue de la maladie, la HAS a informé dans un communiqué paru le 12 février qu’il fallait s’intéresser à trois critères : avoir présenté des symptômes du Covid-19, la présence d’une ou de plusieurs manifestations initiales de la maladie, quatre semaines après ses débuts, et enfin l’exclusion de tout autre diagnostic pouvant expliquer ces symptômes.