Pour l’ancien directeur général de la Santé, « nous sommes dans la pire semaine » de l’épidémie de coronavirus

Publié le 27 mars 2020

A l’heure où le coronavirus continue sa progression dans le monde, en France, le bilan ne cesse de s’alourdir. Lundi 23 mars, 186 décès ont été enregistrés en 24h. Un nombre record dans l’hexagone, qui fait face à la « plus grave crise sanitaire » qu’il n’ait connu depuis un siècle, selon Emmanuel Macron. Quelques jours après le début du confinement, William Dab, ancien directeur de la santé, explique au micro de la chaine d’information en continu BFM TV, que nous sommes dans « la pire semaine » depuis le début de l’épidémie.

Lors de sa première allocution, le président de la république s’est référé à la grippe espagnole qui a sévit dans le début du 20ème siècle. Une façon d’alerter sur la dangerosité de cette épidémie, lorsqu’on sait que celle de 1918 a fait des dizaines de millions de morts à travers le globe. Quelques jours plus tard, William Dab fait le point sur la situation. Lundi 23 mars, le médecin et ancien directeur général de la santé affirme que, bien que le France soit « loin du pic », le pays connait la pire semaine depuis l’apparition de l’épidémie de coronavirus.

« Nous sommes dans la pire semaine » 

William Dab révèle à l’antenne de BFM TV que la mortalité et le nombre de cas contaminés par le coronavirus « double tous les quatre jours actuellement ». C’est donc pour le professeur titulaire de la chaire d’Hygiène et Sécurité du CNAM, la pire semaine depuis que le Covid-19 est apparu en France. « Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Ça veut dire 55 000 cas diagnostiqués dans une semaine, et vraisemblablement 2000 décès », alerte le prédécesseur de Jérôme Salomon.

Si la mise en quarantaine de la population est pour l’heure le seul moyen d’endiguer l’épidémie, pour le médecin, ces mesures sont encore trop « précoces » pour produire leur effet. Puis d’ajouter qu’il y a « un effet ciseau » avec une progression exponentielle de l’épidémie et « les mesures de confinement qui n’ont pas encore donné leur effet ».

« Deux semaines ne seront pas suffisantes » 

L’avis du médecin est implacable. Pour lui, deux semaines de confinement ne seront pas suffisantes pour venir à bout de l’épidémie de coronavirus. « Il faut tabler sur quatre semaines, cinq ou même six » préconise-t-il. Alors que le comité scientifique a conseillé mardi de prolonger la durée de confinement à 5 ou 6 semaines. La veille, William Dab insistait déjà sur la nécessité d’une mise en quarantaine de « minimum quatre semaines ».

Un confinement jusqu’à la fin du mois d’avril ? 

C’est en tout cas ce que recommande le conseil scientifique. Pour interrompre la circulation du coronavirus qui fait de plus en plus de victimes, cette mesure semble indispensable. Et pour cause, en l’absence de vaccin ou de traitement, limiter le contact interhumain est nécessaire pour endiguer le virus qui est apparu en Chine.

Pour l’heure, très peu d’experts se risquent à pronostiquer la date du « pic », peut-on lire sur Ouest-France. S’il est difficile de prévoir l’avancée de l’épidémie, Olivier Véran a indiqué mardi soir que la prolongation du confinement des Français est désormais une certitude. A sa sortie d’une réunion à l’Elysée, le ministre de la santé en appelle à la prudence et tient à rassurer une population de plus en plus inquiète. « Le conseil scientifique s’est exprimé en donnant une estimation, je parle bien d’une estimation, parce que si vous posez la question à tous les membres du Conseil scientifique, personne n’est capable de vous le dire avec exactitude » précise l’homme politique. Puis d’ajouter : « Si nous avons la possibilité de lever le confinement plus tôt, nous le ferons. ».