Pourquoi la perte d’un parent est la plus grande des douleurs pour un enfant ?
C’est le cycle naturel de la vie, les parents sont censés mourir avant leurs enfants. Pourtant, on grandit avec la certitude qu’ils seront toujours là, que rien ne peut leur arriver. Jusqu’au jour où cette certitude est remplacée par la fatalité. Nos parents, à leur tour, partiront un jour, nous laissant seuls, face à un deuil aussi particulier que douloureux.
La perte d’un parent marque un tournant dans la vie d’un enfant. Ceux qui nous ont mis au monde, nous ont aimé, blanchi, nourri et ont été un repère de vie essentiel, rendent leur dernier souffle. Commence alors un deuil particulièrement pénible et déroutant. L’enfant orphelin doit survivre à ce décès et tenter de se reconstruire après cette épreuve traumatisante qui le change pour toujours.
6 raisons pour lesquelles la perte d’un parent est la plus grande douleur pour un enfant
1) L’enfant orphelin développe un sourd sentiment de vulnérabilité
Pour un enfant, les parents sont l’ultime refuge face aux aléas de la vie. Lorsqu’on a des problèmes, que l’on se sent en insécurité, nous savons qu’on peut toujours revenir vers eux pour un peu de réconfort. Que cette représentation corresponde à la réalité ou non, la perte de ce repère fragilise l’enfant orphelin et induit un fort sentiment de vulnérabilité.
2) La perte d’un parent est un choc terrible pour l’enfant orphelin
Lorsqu’on est enfant, nous avons l’impression que nos parents seront toujours là pour nous protéger. Lorsque la mort finit par les rattraper, cela peut donner lieu à un choc terrible pour l’enfant orphelin. Si certains enfants ont le temps de s’y préparer, d’autres perdent leurs parents du jour au lendemain. De toute évidence, quelque soit les circonstances, cette nouvelle est dévastatrice et donne lieu à de nombreux changements émotionnels.
3) Avec le parent décédé, l’enfant perd une partie de lui-même
Nos parents sont les seuls à pouvoir raconter des anecdotes sur notre enfance. Ils nous ont vu grandir et ont assisté à toutes les étapes de notre vie. Lorsqu’ils partent, c’est aussi tous ces souvenirs qui s’envolent avec eux. Ce n’est donc pas seulement un parent qui disparaît, mais également toute une partie de notre vie qui, d’une certaine manière, était représentée par lui.
4) La perte d’un parent engendre douleur, colère et frustration
Ce sont les étapes d’un deuil nous diriez-vous. Mais ces sentiments sont d’autant plus marqués lorsqu’il s’agit de la perte d’un parent. Lorsque cette perte survient, c’est tout notre monde qui s’écroule, en un claquement de doigt. Ce deuil est tragique en tous points, il s’agit de dire adieu à la personne qui nous a mis au monde et qui nous a aimé d’un amour inconditionnel tout au long de notre vie.
5) Accepter cette mort est un processus long et complexe
Faire son deuil est un processus difficile, en particulier lorsqu’il s’agit de la perte d’un parent. Cela demande du temps, beaucoup de temps. Accepter la mort et tenter de se reconstruire après est un chemin long et rocailleux. Si cette douleur s’atténue inévitablement avec le temps, il est important de la ressentir, de l’appréhender et de ne pas chercher à l’étouffer. Cette expérience est ponctuée de souffrance mais également de leçons, comme en témoigne Lisa Schmidt.
6) Perdre un parent nous fait voir la vie d’une autre perspective
Même lorsque nous sommes adultes et que nous fondons notre propre famille, nous restons toujours les « enfants » de nos parents. Lorsque nous perdons ceux qui nous ont couvé toute notre vie, nous prenons conscience de « notre propre mortalité » explique le psychiatre Christophe Fauré dans une tribune accordée à l’Express. Ce sentiment nous pousse à « grandir » et à faire vivre le parent décédé à travers l’adulte que nous sommes devenu.