Quand les arbres nous disent ce qui se passe sous terre

Publié le 17 novembre 2021
MAJ le 17 novembre 2024

Un arbre fendu, tordu ou porteur de maladies… Vous en avez forcément déjà vu. Mais savez-vous ce que cela veut dire ? Savez-vous « lire » le message que l’arbre nous adresse ?

Nathalie Destephen, maraîchère dans les Pyrénées-Atlantiques, cultive depuis cinq ans un hectare de légumes bio. Dès le début de son activité, elle avait remarqué sous ses serres qu’une bande de 40 mètres de long et de 4 à 5 mètres de large était infertile. Par endroit, les légumes y poussaient mal, particulièrement sur une zone de 10 m². La qualité du sol n’étant pas en cause, la maraîchère a fait appel à Florence Peyrous, une géobiologue de la région. « Florence est venue cinq fois pour détecter l’ensemble des perturbations énergétiques du sol », raconte-t-elle. « La plupart émanaient de cours d’eau souterrains. Puis elle a posé des pierres, des “mini-menhirs” sur des points spécifiques, afin d’harmoniser les énergies de mon champ. » Au bout de trois lunes, lorsque Florence Peyrous est revenue sous la serre afin de vérifier si le dispositif mis en place tenait, les plantes montraient déjà une croissance plus harmonieuse et homogène.

« J’avais des vertiges quand je venais travailler, ils ont disparu »

Dès l’année suivante, les légumes poussaient normalement sur toute la surface des serres. « Il existe depuis toujours des zones de failles telluriques qui provoquent des nuisances naturelles, c’est-à-dire des émissions d’ondes électromagnétiques générées par la terre », explique le géobiologue Jean-Marie Devineux. « Or si les anciens tenaient compte des zones “géopathogènes”, au fil des ans, ces préoccupations ont été délaissées ». La géobiologie, à savoir l’étude des influences de l’environnement sur le vivant, est une résurgence de ces pratiques ancestrales, en partie maintenues par les coutumes familiales et les sourciers. Or les plantes ne sont pas les seules à tirer bénéfice des bons soins du géobiologue. « Avant l’intervention de Florence, j’avais des vertiges lorsque je venais travailler », confie Nathalie Destephen. « Après la pose des pierres, ils ont peu à peu diminué… Jusqu’à disparaître totalement ». La géobiologie, en réharmonisant l’énergie des lieux, favorise la santé de tous ceux qui y séjournent : plantes, humains et animaux. C’est la raison pour laquelle, à ce jour, elle est essentiellement utilisée dans l’habitat. Côté agriculture, le CIVAM (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) de Pau, dans les Pyrénées Atlantiques, a fait appel à Jean-Marie Devimeux pour des formations d’initiation à la géobiologie auprès de paysans. En circulant sur les 6 hectares de serres maraîchères, il a repéré une faille en dessous. « On voyait très clairement un alignement de taupinières au-dessus des zones perturbées. » Selon cet expert qui travaille pour des agriculteurs de toute la France, les perturbations énergétiques du sol sont faciles à repérer à l’œil : « On les lit sur les arbres. Quand ils sont fendus, tordus ou porteurs de tumeurs, on peut être sûr qu’il y a une faille souterraine (ou un cours d’eau) au-dessous ou dans un rayon de 200 mètres. » Les animaux aussi sont sensibles aux perturbations énergétiques. C’est ainsi que de plus en plus d’éleveurs font appel à des géobiologues. Ils représentent même 80% de la clientèle de Jean-Marie Devimeux. Des vétérinaires comme Philippe Azul ou Françoise Heitz se sont également formés à cette discipline. Quand ils font appel à leurs services, le plus souvent après avoir épuisé toutes les autres possibilités, des éleveurs constatent rapidement que leurs porcs cessent de boiter, que leurs vaches guérissent de leurs mammites (inflammation des glandes mammaires), produisent un lait de meilleure qualité, ou voient leur comportement s’améliorer…

champs

Champs –

Des baguettes qui amplifient les signaux de notre corps

« Le simple passage de l’eau dans un sol génère naturellement une perturbation électromagnétique », explique Florence Peyrous. « L’information est si importante qu’à elle seule, elle est capable de déranger le vivant, humains, animaux et plantes comprises. Par ailleurs, si un générateur électrique, une antenne relais ou tout autre bâtiment important à sa prise de terre implantée à l’aplomb de ce cours d’eau, les champs électromagnétiques générés par cette prise de terre amèneront des perturbations supplémentaires. »

Comment les géobiologues repèrent-t-ils les cours d’eau ? Dans la lignée des sourciers, ils font généralement appel, parfois à des instruments de mesure électroniques, le plus souvent à des baguettes de sourcier, pendules, antennes dites «de Lecher » ou encore baguettes parallèles. Ces dernières, une paire de baguettes métalliques en forme de L dotées d’une poignée de bois ou de plastique, sont l’instrument de prédilection de Florence Peyrous.

tiges

Tiges –

« On a parfois des surprises !»

Pour expertiser un lieu, elle tient les poignées dans ses mains fermées, tiges métalliques à l’horizontale, face à elle. Puis elle chemine sur le terrain à étudier. Les mouvements des tiges, quand elles s’écartent l’une de l’autre, se rapprochent ou bien obliquent ensemble à droite ou à gauche, sont autant de codes qui lui permettent de savoir ce qui se passe en sous-sol. « Ces baguettes, par elles-mêmes, ne captent rien de particulier », précise la géobiologue, « elles ne font qu’amplifier les signaux du corps quand celui-ci réagit aux courants énergétiques ambiants ». « Il s’agit de biosensibilité », confirme Monique Variengien, professionnelle installée dans le Lot. « Le corps possède une sensibilité propre. Il perçoit les courants énergétiques qu’aucun instrument de mesure ne permet de capter. Le pendule et les baguettes de sourcier ne bougent pas tout seuls, ils amplifient les signaux du corps ». Dès lors, tout l’art du praticien consiste à ne pas influencer les réactions de son corps par ses pensées ou ses attentes. Quant aux mouvements spécifiques des instruments, c’est le géobiologue qui, par convention mentale, décide de leur signification. « Si j’ai repéré un cours d’eau, en me plaçant dessus, je demande que les baguettes obliquent à droite ou à gauche pour m’indiquer sa direction », détaille Florence Peyrous.

« Mon corps tient compte de cette convention et imprime – sans l’intervention de ma pensée – un mouvement que les baguettes amplifient, le rendant visible et interprétable. Je peux ainsi obtenir une foule d’indications très précises. »

plante

Plante –

Harmoniser les énergies émanant du sous-sol

Une fois repérées les sources de perturbations énergétiques, reste à les corriger. « Pour la géobiologie, il existe des proportions de bâtiments connues des anciens et qui ont la vertu d’harmoniser les énergies émanant du sous-sol », explique Florence. Autrefois, ces proportions étaient respectées au moment de la construction. Comme elles ont été oubliées, le géobiologue peut intervenir en posant au sol des pierres selon une géométrie précise, afin de « notifier au sol les nouvelles proportions du bâtiment ». « Cette information, à elle seule, a le pouvoir de corriger la perturbation énergétique liée aux cours d’eau ». Jean-Marie Devimeux utilise des dispositifs composés de pierres, ainsi que de plantes spécifiques, de silice, de micro-organismes… D’autres praticiens procèdent de manière différente, utilisant des minéraux spécifiques, des lichens récoltés sur des menhirs ou encore des micro-organismes permettant de régénérer la biologie du sol. La géobiologie n’est pas une pratique codifiée.

Comment, dans ce cas, vérifier la fiabilité d’une expertise géobiologique ? « Par le résultat sur le terrain », affirme Monique Variengien qui n’accepte d’argent de ses clients que lorsque les résultats sont visibles… « Et l’on a parfois de bonnes surprises », ajoute Florence Peyrous. « En intervenant sur des habitations dans un but de mieux être des humains, on constate généralement des bienfaits sur les plantes ». Un jour, Florence était intervenue à la demande d’un particulier dont le lieu d’habitation était visiblement perturbé. « Après avoir réglé le problème, je suis revenue après une lune pour vérifier la pérennité de ma correction. J’ai été frappée par la présence d’un magnifique rosier en fleurs. » C’est alors que le propriétaire lui a dit : « Ce rosier ne donnait plus de fleurs depuis que je l’avais déplacé. Les fleurs sont revenues à la suite de votre intervention. »

Difficile à croire ? Ce n’est pas l’avis de l’association Prosantel, un réseau de scientifiques, d’ingénieurs et de géobiologues basés en Bretagne. Parmi ses membres, l’ingénieur géologue russe Serge Rusinov a commencé sa carrière dans la localisation de failles géologiques pour garantir la sécurité des bâtiments techniques. À l’aplomb des failles, considérées comme zones à risque, les instruments de mesure détectent différents champs physiques. Or l’ingénieur constatait que les organismes vivants étaient perturbés à la surface. C’est alors qu’il s’est consacré à l’étude du rôle du sous sol sur la santé et des moyens d’en corriger les perturbations. Installé en Bretagne, il donne des formations – encore non officiellement reconnues dans l’hexagone – et intervient dans la formation universitaire en Russie et en Ukraine. En France, la géobiologie restera probablement longtemps souterraine…