Que ressentons-nous avant de mourir ?
L’une des questions qui taraude le monde entier est celle de savoir ce qui nous arrive à l'approche de la mort. Un des plus grands mystères qui fascine autant qu’il fait peur. Alors que plusieurs d’entre nous ne peuvent que supposer les sensations expérimentées par une personne se dirigeant vers la mort, des signes plus ou moins précis sont recensés par les spécialistes.
Alors que les changements qui s’opèrent quelques jours avant la mort sont relatifs à chaque personne, on peut relever des récurrences. Les éclairages suivants sont livrés par l’organisation Marie Curie, association de soutien pour accompagner les patients. Voici donc les signes d’une mort imminente.
Une fatigue excessive
Pour les personnes mourantes, les gestes habituels et ordinaires du quotidien sont effectués avec difficulté. De plus, alors que les activités de tous les jours deviennent beaucoup plus fatigantes, elles auront davantage besoin de s’aliter et de dormir. Dans ces cas, les personnes autour d’elles devront leur fournir l’aide nécessaire pour des gestes simples tels que manger, se laver ou aller aux toilettes.
Amaigrissement
Selon les personnes, on peut observer une diminution du poids ainsi qu’une réduction musculaire à cause de facteurs tels qu’une perte d’appétit, une maladie ou des traitements. Alors que certaines paraissent plus fragiles et plus minces, d’autres peuvent prendre du poids.
Une maladie peut également provoquer la formation de poches qui sont une accumulation de liquides appelés œdèmes. Si vous avez un proche en fin de vie, vous pouvez solliciter l’expertise du médecin en charge pour vous informer sur les raisons derrière ces symptômes. Le médecin pourra également vous éclairer sur les éventuels scénarios qui pourraient survenir pour vous préparer psychologiquement à l’inéluctable.
Une diminution nette de la capacité à boire ou à manger
Alors que le corps fournit moins d’énergie, la personne en fin de vie éprouve moins le besoin de boire ou de manger. On observe une dérégulation du rythme des repas ainsi qu’une résistance à manger de la viande qui n’est pas évidente à digérer. De surcroît, il est tout à fait possible que la personne éprouve des difficultés à avaler.
Afin de l’aider à se nourrir et à boire, son entourage proche peut lui donner des petites portions d’aliments et des petites gorgées d’eau ou d’autres liquides. Des alternatives à la nourriture nécessitant la mastication peuvent être trouvées dans des produits tels que les yaourts ou bien la soupe qui permettront à la personne de se nourrir plus facilement.
Une alternance de chaud et de froid
Une personne mourante aura un corps moins apte à réguler les variations de température. Cela peut résulter d’une maladie grave qui entraînera des frissons. Afin de les aider à réguler leur température, vous pouvez leur ouvrir une fenêtre ou bien utiliser des couvertures.
Des essoufflements
Des manifestations de dyspnée peuvent apparaître chez les personnes malades mais elles peuvent également survenir au cours de leurs derniers instants. De ce fait, elles se sentiront souvent essoufflées. Cela peut également s’aggraver si la personne est en proie à l’anxiété, car celle-ci ne fera qu’amplifier les symptômes. Il conviendra de l’aider à trouver un moyen de se détendre.
Des problèmes urinaires et intestinaux
Dans le cas de certaines personnes en fin de vie, il est possible que la dilatation des muscles entraîne une difficulté à contrôler leur appareil intestinal et leur vessie. Des professionnels de la santé peuvent vous proposer des moyens à fournir à votre proche pour garantir son confort. Parmi les moyens pouvant être mis à sa disposition, il existe les toilettes portables (dans le cas où la personne est en mesure de se déplacer). Si elle n’est cependant pas capable de bouger, il existe des lingettes, des tampons ou des cathéters pour pomper l’urine dans un sac.
La douleur
Il est possible de gérer la douleur pouvant survenir en fin de vie grâce à du soutien ainsi qu’un traitement adéquat. Bien que cette douleur soit une phase qui fasse peur à plus d’un individu, il est possible que les médecins proposent des moyens de la soulager voire de s’en défaire.
Une tendance à respirer bruyamment
Une difficulté respiratoire peut avoir lieu quand le corps accumule du mucus au niveau des voies respiratoires. Par conséquent, la personne mourante respirera bruyamment, notamment lors des derniers instants de sa vie. Si votre proche manifeste ces symptômes, aidez-le à changer de position en fonction de ses respirations.
Le stress et l’agitation
Une tension peut se développer en raison de plusieurs facteurs favorisant cette dernière. En effet, l’approche de la mort crée souvent une anxiété et une crainte de la douleur. D’autre part, des pensées communes peuvent être verbalisées par toute personne sur le point de rendre l’âme.
Par ailleurs, l’agitation dont pâtira la personne mourante peut être provoquée par des facteurs tels que la nausée, la douleur, la constipation, les complications urinaires et la prise de certains médicaments. Autant de facteurs qui légitiment sa grande inquiétude. Vous pouvez vous enquérir auprès des professionnels de la santé des traitements qui pourraient soulager les symptômes de la personne tout en vous informant des effets secondaires. Il est tout aussi important d’offrir à la personne en fin de vie un environnement sûr et calme.
Une tendance à parler moins
La personne remarquera moins ce qui l’environne et ce qui peut se passer autour d’elle. En même temps, ses paroles seront comptées. Néanmoins, cela ne devrait pas vous empêcher de lui tenir la main et de tenter de vous faire entendre en énonçant délicatement quelques mots. Il est possible qu’elle puisse ressentir votre contact.
Un état de délire et de confusion
L’état de confusion, de délire ou de démence se manifeste par des symptômes soudains tels que la désorientation, l’agitation ou des hallucinations. Ces instants peuvent durer des heures voire des jours. Il est toutefois possible que cet état soit traité comme c’est le cas pour la déshydratation, la constipation ou les infections. L’état de démence est caractérisé par des changements de comportement de langage voire de la personnalité. Des symptômes qui peuvent découler de plusieurs causes.
Une amélioration temporaire
Aussi inattendu que cela puisse paraître, il se peut que la personne en fin de vie enregistre une amélioration temporaire. Comme précisé par la Société Canadienne du Cancer, il semble que le patient en fin de vie est plus à l’affût de ce qui l’environne et a l’air capable d’interagir avec son entourage.
Bien que cela puisse redonner de l’espoir à sa famille qui commencera à penser à une erreur de pronostic vital, il ne faut pas se leurrer. Il faudra accepter que ce n’est qu’une étape provisoire avant l’aggravation de l’état de la personne mourante. Néanmoins, il conviendra de voir ce moment comme une occasion d’établir une nouvelle connexion où seront partagées des pensées sincères et des émotions. Ce sera également l’opportunité de consolider le lien qui vous unit à la personne avant qu’elle ne rende l’âme.
Gonflement des pieds et des chevilles
D’après Ouest France, certaines zones du corps peuvent gonfler, notamment celles qui sont éloignées du cœur. Ce peut être les pieds, le visage, les mains et les chevilles. Cela est dû à une accumulation des liquides causée par le ralentissement du fonctionnement des reins. Quand cela arrive, il est possible qu’on traite le malade avec des diurétiques. Seulement, ces gonflements étant inhérents à l’agonie, il n’existe aucun traitement à cette condition.
Des veines marbrées
Les veines marbrées sont un autre signe d’un décès imminent. La peau commence à arborer des motifs de marbrures violacées ou bien rouges bleues qui découlent d’un ralentissement de la circulation sanguine.
L’acceptation de la mort
Accepter la mort inéluctable passera par des étapes où se mêleront douleur, colère et sentiment d’acceptation entre autres. Lors de cet épisode particulièrement déplaisant, les malades et leur entourage recourent à tout moyen pouvant apaiser leur affliction. Ils peuvent, comme l’indique MSD Manuals, solliciter une aide spirituelle, des amis ou des conseillers.
Le désespoir de l’agonisant peut généralement être apaisé par l’amour que lui porte sa famille et ses amis. Ainsi, sa connexion avec autrui et la richesse des expériences partagées l’aidera à mieux supporter la douleur et la tristesse de son sort. Une peine profonde qu’il est absolument légitime de ressentir par la personne en phase terminale.
Le malade passera par 5 étapes émotionnelles d’après Élisabeth Kübler-Ross, une experte du thème de la mort et des soins palliatifs : Le déni, la colère, la dépression, le marchandage avec la mort et l’acceptation. Ce sont des phases qui peuvent se suivre dans cet ordre, mais celui-ci n’est pas toujours le même.
Quand la personne mourante est en phase de déni, elle agit, communique et réfléchit de telle sorte à ce qu’elle écarte l’idée d’une mort certaine. Il tente de trouver un apaisement aussi fugace qu’il soit, en niant la crainte de la séparation avec ses proches, la perte de contrôle, l’inquiétude face à l’inconnu, l’avenir et la peur de la souffrance.
Quant à la colère, elle découle d’un profond sentiment d’injustice quant à cet inéluctable ordre des choses.
Au cours de ce processus émotionnel, le malade pourrait vouloir gagner du temps en tentant de marchander avec la mort. Ensuite, surviendra la dépression quand la personne aura constaté que ses tentatives de résistance étaient vaines.
Enfin, vient l’étape de l’acceptation où le malade sera capable de faire face à la fatalité. En outre, son entourage amical, familial et les personnels soignants sont autant de figures qui peuvent l’y aider. La confrontation avec la mort est paradoxalement un moment où la vie semble plus claire et plus intelligible. Bien que ce soit une période difficile qui connaît son lot de variations de l’humeur, elle peut être l’occasion d’atteindre un sentiment de paix en renouant des relations interrompues et en bravant des conflits irrésolus.
Dans un autre cas de figure, si vous vous sentez davantage curieux, il peut être intéressant de connaître le phénomène de décomposition du corps, une fois celui-ci enterré.