Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous faisons l’amour ?

Publié le 15 juin 2021

Chez la femme comme chez l’homme, l’activité sexuelle stimule le cortex cérébral et offre une sensation de plaisir singulière. En sus, pour assurer la pérennité d’une relation de couple, avoir une sexualité épanouissante est essentielle. Déclencher le désir et faire durer le plaisir sont deux piliers qui permettent d’avoir des relations intimes satisfaisantes. Dans cet article, découvrez ce qui arrive à votre cerveau lorsque vous faites l’amour.

Le sexe peut engendrer des montagnes russes émotionnelles et peut être extrêmement déroutant pour certains. L’excitation, les caresses, la stimulation des zones érogènes et la pénétration favorisent la montée de l’orgasme et rendent les ébats sexuels inoubliables. Pour mieux comprendre ce qui se passe dans votre cerveau pendant un rapport sexuel, le Dr Jamin Brahmbhatt, urologue certifié et expert en santé sexuelle, nous éclaire à ce sujet. 

Mieux comprendre son corps pour favoriser le plaisir 

Le sexe peut avoir un effet sur le corps, mais aussi sur le cerveau. Même si vous pensez que vos désirs émanent uniquement d’une pulsion qui débouche sur un soulagement physique, les relations sexuelles impactent les neurones et enclenchent une libération d’endorphines dans le cerveau. En réalité, les sensations que vous pouvez ressentir peuvent être attribuées à la chimie et à la biologie de votre cerveau. “Le sexe est bon” pour la santé physique et psychique, rappelle l’urologue Jamin Brahmbhatt avant d’ajouter que “savoir ce qui arrive à votre corps et à votre cerveau avant, pendant et après les rapports sexuels a le potentiel de rendre le sexe incroyable”. 

Et pour cause, lorsqu’on entre en contact avec son corps, cela permet de vivre sa sexualité de manière plus confortable et plus libre, et d’appréhender ses sensations tout en comprenant les différents mécanismes qui y contribuent. En sus, cela aide à mieux connaître ses envies sur le plan sexuel et à les exprimer de façon adéquate. Souvent, la compréhension de son corps et de ses désirs intrinsèques favorise la communication entre deux partenaires et débouche sur une réponse sexuelle adaptée. Ainsi, en prenant conscience de ses attentes et de ses besoins, on peut augmenter le plaisir ressenti durant un rapport sexuel et atteindre l’orgasme plus facilement. Qu’est-ce qui se passe entre les préliminaires et l’orgasme ? On vous dit tout. 

Ce qui se passe dans le cerveau durant un rapport sexuel 

Selon plusieurs études75% des femmes ont du mal à avoir un orgasme suite à une pénétration vaginale et 10 à 15% ne parviennent jamais à atteindre la jouissance sexuelle durant l’acte. Certaines femmes considèrent que l’orgasme vaginal n’est qu’un mythe et que seul l’orgasme clitoridien peut offrir un plaisir intense. Pourtant, force est de constater que chaque femme est différente et peut ressentir une forme d’excitation différente en fonction des stimulations de son vagin, ou de son clitoris. “Vous avez un désir biologique d’avoir des relations sexuelles, cela est causé par des changements hormonaux qui se produisent à l’intérieur de votre corps”, indique l’urologue. Il explique que chez les hommes, le désir sexuel est en grande partie motivé par la testostérone tandis que chez les femmes, les envies sexuelles sont plus complexes à analyser. En sus, le spécialiste explique que des études d’IRM montrent une activité accrue dans certaines zones cérébrales avant les rapports sexuels, notamment le système limbique qui se charge des émotions. “Cette zone du cerveau est responsable de la mémoire, de la peur, de l’agression et d’autres émotions”, explique le Dr Brahmbhatt. “Étant donné que le sexe provoque également d’importantes sécrétions de dopamine (la molécule biochimique responsable du plaisir), il engendre une réaction similaire à celle que vous avez quand vous mangez votre nourriture préférée, quand vous jouez, quand vous recevez un compliment ou quand vous écoutez votre chanson préférée”, rapporte le spécialiste. Ainsi, le sexe engendre une expérience sensorielle singulière et plus la récompense est importante, plus le cerveau sécrète de la dopamine et plus on en redemande. 

Chez les femmes, la lubrification des parois vaginales et le gonflement du clitoris boostent l’excitation. Le cœur s’emballe et pompe plus rapidement du sang, engendrant une augmentation de la pression artérielle et une accélération de la respiration. Ensuite, les femmes peuvent profiter pleinement du plaisir sexuel. Toutefois, si certaines aboutissent rapidement à une excitation sexuelle, cela peut prendre plus de temps chez d’autres. “Il y’a une augmentation du flux sanguin déclenchée par une poussée d’oxyde nitrique dans votre corps pendant les rapports sexuels”, explique le spécialiste avant de poursuivre “c’est pour ça que vous remarquez que certaines parties de votre corps rougissent, c’est aussi pour ça que vos tétons deviennent plus sensibles et plus gonflés”. 

Plus le plaisir s’accentue, plus le pouls, la tension artérielle, la respiration et la sécrétion de dopamine et d’adrénaline augmentent. À mesure que vous vous rapprochez de l’orgasme, les muscles de votre corps se crispent en raison des changements qui surviennent dans votre cervelet. Par ailleurs, l’urologue explique que le sexe renforce le système immunitaire, booste la confiance en soi et la créativité. En effet, d’après une étude de l’Université Wilkes, les personnes qui ont des relations sexuelles une à deux fois par semaine observent une augmentation de 30% de l’immunoglobuline A, responsable de l’immunité. En sus, “le sexe et la méditation aident à se sentir en harmonie avec vous-même et le monde qui vous entoure, votre intuition est renforcée, vous vous sentez plus créatif et plus apte à résoudre les problèmes avec un esprit détendu”, indique Kim Anami, experte holistique spécialisée dans les relations sexuelles. 

Quand vous atteignez l’orgasme, l’hypothalamus entre en surmultiplication, préparant le corps à cet état de bien-être, précise le Dr Brahmbhatt. Suite à l’orgasme, il y’a une libération d’ocytocine et une augmentation de la dopamine, quand les parois vaginales commencent à se contracter. En réalité, l’ocytocine est une hormone qui atténue la sécrétion de cortisol qui est connu sous le nom d’hormone du stress. De nos jours, nombreux sont ceux qui vivent avec des niveaux élevés de cortisol et subissent un stress permanent au quotidien. “L’ocytocine équilibre cela, vous laissant satisfait, détendu et sociable”, précise Kim Anami. 

Par ailleurs, quand on serre le corps de notre partenaire durant les rapports sexuels, cela peut procurer des sensations susceptibles d’éliminer le stress et de provoquer une sorte d’évasion spirituelle. Mais ces sensations qui peuvent donner une impression de perte de contrôle sont simplement dues à un lâcher prise. “Vous libérez de la sérotonine”, explique Kim Anami en expliquant que ce neurotransmetteur régule l’humeur et a même des effets antidépresseurs. La sérotonine permet d’être plus heureux, plus serein et plus détendu. En sus, elle permet de booster le système immunitaire. Enfin, chez les femmes, la stimulation du clitoris peut entraîner un orgasme particulier. Ce petit bourgeon se gorge de sang durant l’excitation et gonfle, avant de retrouver son aspect normal après l’orgasme. Ainsi, le plaisir féminin engendre la libération des tensions intérieures et permet à la femme de se sentir bien pendant un moment. Durant l’orgasme, le niveau de dopamine et d’ocytocine augmentent avant de chuter progressivement et de retourner à la normale.