Quelle est la différence entre une vulve et un vagin ?
Mansplaining. C’est ce dont a été accusé Paul Bullen, un internaute qui a osé expliquer la différence entre une vulve et un vagin, à une gynécologue ! A cause de cette offense, l’homme a reçu une salve de commentaires moqueurs. Ce témoignage nous est relayé par nos confrères d’Insider.
Paul Bullen, un internaute est accusé de mansplaining, un acte masculin décrié qui consiste à expliquer à une femme une chose dont elle est experte.
Le débat ? Quelle est la différence entre une vulve et un vagin. Manifestement, l’homme en connaît un rayon, et ce, plus qu’une gynécologue. A cause de cette arrogance, il aura droit à des réactions indignées et teintées de sarcasme.
« Moi et ma vulve »
A en croire sa biographie sur Twitter, l’internaute cloué au piloris est rédacteur, écrivain et enseignant. En répondant à l’article « Moi et ma vulve : 100 femmes révèlent tout » publiée dans The Guardian.
Cette publication a été écrite par Laura Dodsworth, une photographe qui a diffusé une série de clichés avec pour légende « des histoires de femmes et de personnes non-genrées à travers des portraits de leur vulve.
Pour l’artiste, ce projet a pour but de surmonter les complexes de certaines quant à leurs parties génitales. « Les vulves sont rarement vues en dehors de la pornographie et de l’accouchement » regrette-t-elle.
Pour mettre un peu d’ombre au tableau à cette initiative, un commentaire du dit Bullen : « Le mot correct est vagin ». Une bévue qui le mènera à être la risée des réseaux sociaux.
Un commentaire de gynécologue
A cette correction totalement erronée, le docteur Jennifer Gunter tente avec son expertise d’expliquer à l’internaute qu’il s’agit bien d’une vulve et non d’un vagin. Les commentatrices ont reproché à ce dernier de leur « mansplainer », leurs organes génitaux féminins.
« L’article en question fait référence à une vulve, et inclut même un diagramme de Venn tiré d’un article de 2015 qu’elle avait écrit sur son blog pour montrer les deux chevauchements entre les deux organes »
Le médecin a twitté en avoir assez que les gens oublient la vulve et considèrent que tout le système reproducteur de la femme est un vagin.
« Le vagin comme fourre-tout signifie qu’il n’a pas assez d’importance pour bien faire les choses ou que nous ne pouvons parler de l’anatomie féminine que d’une manière idiote » s’est révoltée l’experte. Une mise au point qui n’était pas du goût de l’homme qui s’inscrivait en faux contre cette appellation.
Une tentative de mansplaining
« J’utilise un langage ordinaire alors que vous utilisez un terme technique » s’est défendu l’internaute qui a mis les femmes en colère. Avant d’ajouter : « Puisque la plupart des gens se réfèrent à l’appareil reproducteur inférieur féminin comme « vagin », j’ai raison de l’utiliser comme un mot générique. »
A cela, le médecin lui a fait part d’une répartie cinglante. « « Vous avez dit » correct « et non » familier « , » argot « ou » usage courant » a-t-elle répondu. Pire encore, un site de définition [ndlr : Dictionary.com] a confirmé l’information à l’homme outrecuidant.
Le dictionnaire en ligne a fait une capture du mot souligné pour lui prouver son erreur. Une correction qu’il n’a pas assimilée puisque Bullen a encore publié un long commentaire.
Qu’est-ce que le mansplaining ?
Si le mot mansplaining est relativement récent et inventé par le mouvement féministe, le concept n’a malheureusement rien de nouveau. Contraction de man (homme) et explaining (expliquer), cette idée indique que certains hommes en savent mieux que les femmes sur un sujet qu’elles maîtrisent ou dont elles sont expertes.
Le mot est même officiellement sur le célèbre dictionnaire Oxford English Dictionnary et se définit comme suit : « expliquer quelque chose à une femme alors que ce n’est pas nécessaire, de manière paternaliste et condescendante pour établir une position de domination ».
Et c’est aux Etats-Unis que ce terme a vu le jour car il a été inventé par l’essayiste Rebecca Solnit sur un article nommé « Ces hommes qui m’expliquent la vie ». Dans cette publication, elle raconte comment un homme a débattu avec elle de façon arrogante sur un ouvrage historique… qu’elle avait écrit.