Se ronger les ongles en dit long sur votre personnalité d’après les scientifiques

Publié le 16 septembre 2019

Si vous ronger les ongles est un geste automatique et instinctif, il est déjà rassurant de savoir que vous n’êtes pas le seul ! En effet, les experts estiment qu’environ un tiers des adultes ont cette manie de trifouiller leurs ongles dans des situations génératrices de stress. Si cela peut être démonstratif de signes d’anxiété et de nervosité accrue, cela serait également synonyme d’un désir de perfection, comme l’explique une étude dont les résultats sont relayés par nos confrères du HuffPost.

L’onychophagie, qui consiste à se ronger les ongles de manière répétitive, toucherait un français sur trois, selon Stéphane Rusinek, spécialiste des thérapies comportementales et cognitives. En effet, plusieurs personnes souffrent de ce que l’on appelle les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et répétitifs centrés sur le corps (se tortiller les cheveux, se gratter la tête…). Ces tocs sont difficiles à abandonner et peuvent certaines fois empoisonner la vie des individus lorsqu’ils sont exacerbés.

Selon une étude publiée par The Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, les scientifiques semblent penser que ces troubles du comportement laissent transparaître un trop plein de perfectionnisme et un désir de contrôle sur leur environnement. Selon le Dr. Kieron O’Connor, professeur en psychiatrie et auteur de l’étude, cela s’expliquerait par leur prédisposition à l’impatience et à la frustration lorsque leurs objectifs ne sont pas atteints. En outre, les personnes sujettes à ce toc seraient plus enclines à ressentir l’ennui et la lassitude. 

Une seconde étude atteste que les répercussions de cet acte ne concernent pas seulement les personnes touchées mais également leur entourage et leurs proches qui peuvent ressentir un sentiment de honte vis à vis du comportement adopté par la personne. D’après les scientifiques, cette dernière aurait plus de chances de souffrir de stigmatisation et d’être attaquée et ridiculisée, ce qui aurait de fortes probabilités de favoriser son isolation par rapport à toute activité sociale manuelle (dessin, peinture, poterie…), par crainte justement de la réaction d’autrui. 

Cette attitude traduirait non seulement un sentiment d’émoi mais engendrerait également d’autres ressentis tels que la frustration, l’impuissance, le désespoir ainsi que l’anxiété. En effet, les personnes qui se rongent les ongles ont tendance à compenser leur insatisfaction face à ce qu’ils ne contrôlent pas par cette manie. Un mécanisme décrit par le Dr O’Connor comme un mécanisme mal adapté pour contrôler leurs émotions. 

Ces résultats lèvent le voile sur un comportement qui, comme l’explique le professeur Rusinek, ferait partie des troubles psychologiques les plus communs mais les moins pris en charge en France. D’ailleurs, il est encore difficile d’établir une distinction nette entre le toc et l’addiction.

La question exigerait des recherches plus poussées sur un échantillon plus étendu d’individus afin de récolter encore plus d’informations sur la problématique.   

Onychophagie: Conséquences sur la santé

Si l’onychophagie occasionnelle n’induit pas de conséquences sérieuses, se ronger les ongles de manière répétitive est, en revanche, un trouble qui peut avoir de sérieuses répercussions telles que : 

– Une sensibilité et une rougeur des ongles et des cuticules

– Des saignements et/ou une infection potentielle de la peau entourant les ongles

– Une plus grande vulnérabilité face aux bactéries et aux infections virales via le contact du bout des doigts 

– Un affaiblissement graduel de de l’émail dentaire

– Un risque de dents mal ajustées

– La projection d’une mauvaise impression que cela soit à travers l’état piteux des ongles et de doigts ou encore le geste en lui-même qui reflète un grand manque de confiance en soi. 

Onychophagie: comment s’en débarrasser? 

Décrite comme un geste anti-stress, la solution la plus naturelle pour y remédier semble donc liée à à la canalisation des émotions. Pour le Pr Rusek, cela passe essentiellement par le fait d’admettre et de prendre conscience de cette manie afin d’agir en conséquence. Des exercices de relaxation et de respiration seraient essentiels pour apprendre à mieux gérer l’anxiété qui mène au fait de se ronger les ongles. 

Lorsque ce toc se déclenche chez des enfants, l’expert insiste qu’il ne faut pas tomber dans le piège de la réprimande qui pourrait s’avérer contre-productif. Au contraire, il serait primordial de les encadrer et de les féliciter lorsqu’ils parviennent à se retenir. 

De manière générale, il existe certaines astuces pour encourager vos efforts, notamment:

  • L’application d’un vernis amer sur les ongles

  • Le port de faux-ongles 

  • Les soins pour s’empêcher de ruiner leur apparence esthétique

  • L’activité physique pour éliminer le stress