Trois familles contaminées par le Coronavirus dans un restaurant et la climatisation pourrait en être en cause
Le journal Monde rapporte qu’une étude de cas a révélé une contamination en chaine dans un restaurant climatisé.
Alors que les contours d’un déconfinement se dressent peu à peu, la seule certitude qui subsiste est que celui-ci sera progressif. Et pour cause, la levée des mesures de restrictions dépend principalement de l’évolution de l’épidémie dans le pays. Si cette dernière est favorable, les écoles pourront ouvrir leurs portes à partir 11 mai, et, à la condition de respecter les règles de distanciation sociale, certains commerces pourront faire de même.
Mais cette annonce ne s’applique pas aux bars et aux restaurants. Pour Bruno Le Maire : « Rien ne serait pire que de faire une réouverture dans la précipitation ». Le ministre de l’économie et des finances a expliqué que cette décision pourrait les obliger à fermer ces établissements à nouveau, ce qui serait « une immense déception pour les restaurateurs, une immense déception pour les Français aussi ».
Et une étude chinoise a confirmé les réticences des autorités françaises. Elle montre comment le nouveau coronavirus s’est propagé dans un restaurant climatisé.
Trois familles, une climatisation
Commençons d’abords par dresser un tableau de la situation. Dans un restaurant de Canton, dans le Sud-Est de la Chine, trois familles se retrouvent pour déjeuner. On les appellera les familles A, B et C. Toutes se trouvent au même étage, sur des tables différentes, à au moins un mètre de distance, mais sous la même climatisation.
Quelques temps après le repas, un membre de la famille A, une femme de 63 ans, souffre de toux et de fièvre. La sexagénaire présente les premiers symptômes du covid-19. Quinze jours plus tard, ce sont neufs clients présents au même moment dans le restaurant qui sont infectés par le virus qui a émergé à Wuhan.
Dans le rapport des chercheurs relayé par BFM TV, nous pouvons lire : « Au 5 février, 9 personnes au total (4 membres de la famille A, 3 membres de la famille B et 2 membre de la famille C) étaient tombées malade du covid-19 ».
Ils ajoutent : « La seule source connue d’exposition pour les personnes affectées dans les familles B et C était le patient A1 au restaurant ». Le journal d’information en continu précise également que les familles A et B ont été présentes au même endroit pendant 53 minutes, A et C pendant 73 minutes.
Le problème, c’est que la pièce qui mesurait 145 mètre carrés, sans fenêtre, accueillait également 73 clients au même moment. Ni eux, ni les 8 employés présent ce jour-là n’ont été positifs au covid-19.
Pour expliquer cela, les chercheurs suggèrent que la transmission a pu se faire à travers la ventilation. Selon eux « le facteur clé de l’infection était la direction du flux d’air », qui a circulé entre les tables des familles A, B et C.
Une étude limitée
Si les auteurs insistent sur le fait que cela est le scénario de contamination le plus probable, ils n’en font toutefois pas une certitude et émettent plusieurs hypothèses qui pourraient également expliquer les contaminations au sein des trois familles.
Les chercheurs précisent également qu’aucune étude expérimentale simulant la voie de transmission aéroportée n’a été menée, et qu’aucune étude sérologique n’a été conduite auprès des clients du restaurant ayant été en contact avec le cas index, c’est-à-dire la patiente A1.