Un ancien transgenre veut vivre comme un extraterrestre sans sexe et se fait enlever les tétons
Certaines personnes ont du mal à accepter leur propre corps et se sentent démunies face à la frustration permanente que cela procure. Appartenant à un genre auquel elles ne parviennent pas à s’identifier, elles subissent une souffrance considérable. Parallèlement à cela, elles expérimentent la cruauté d’autrui, qui, n’étant pas en mesure d’évaluer leur mal-être, ont tendance à les dénigrer. Comme le révèle le média britannique Mirror, un homme de 33 ans est allé jusqu’à enlever ses tétons et se proclame “agenre” et souhaite mener une vie d’extraterrestre.
Né à Washington, Jareth Nebula était une femme jusqu’à l’âge de 29 ans. Dès lors, elle a décidé d’effectuer sa transition physique et de devenir un homme. Aujourd’hui, Jareth a 34 ans et n’a plus envie d’être catégorisé par la société. Selon le site Mirror, cet ancien transgenre veut vivre comme un extraterrestre “sans sexe”.
Une transition particulière vers un genre atypique
À 29 ans, Jareth Nebula a décidé de devenir un homme et de changer de nom.
Travaillant dans un salon de coiffure, le transgenre ne se sentait toujours pas à l’aise après avoir changé d’apparence. En réalité, l’homme n’avait l’impression de n’appartenir à aucun genre en particulier, et souhaitait se défaire de cette catégorisation. C’est alors qu’à 33 ans, il a décidé de se faire opérer pour retirer ses tétons et avoir l’air “moins humain”.
L’homme a alors découvert qu’il existait un terme pour qualifier ce qui lui semblait être une évidence : l’agenrité. Dans son étymologie, ce mot signifie “sans genre”. Ainsi, il préfère être désigné par le mot “chose” ou par le pronom “ça”, pour n’être associé à aucun sexe en particulier.
Jareth, qui n’a pas souhaité divulguer le nom qu’il avait à sa naissance, s’est rasé les sourcils et a choisi d’adopter une apparence pour le moins étrange, puisqu’il se considère à présent comme un véritable extraterrestre.
“Après être devenu transgenre et avoir cru que je m’étais enfin retrouvé, j’ai réalisé que j’avais tort, je n’étais ni un homme ni une femme, ni même un humain”, confie Jareth aux médias. Celui qui semble être dans une phase de quête identitaire constante explique : “je ne pense pas ou ne me sens pas comme les humains. Je ne peux pas vraiment l’expliquer aux autres, je suis simplement d’un autre monde”.
L’homme déclare se sentir “coincé dans une forme humaine”, et regrette que les autres le perçoivent ainsi. “Pour moi, je suis un extraterrestre sans sexe”, martèle-t-il.
Tout a commencé lorsqu’il a été diagnostiqué atteint d’une maladie rare
Jareth met en lumière son histoire en révélant que ce trouble identitaire a débuté lorsqu’il a appris qu’il souffrait d’une maladie génétique connue sous le nom d’Ehlers-Danlos. À l’époque, il avait 26 ans et la maladie lui a causé une hypermobilité articulaire, une fragilité des tissus et une importante élasticité de la peau.
En réalité, il souffrait de cette pathologie depuis toujours, mais n’a été diagnostiqué que très tard. En sus, la maladie lui a causé de fortes douleurs articulaires, et malgré des traitements pour l’apaiser, sa condition reste incurable. Parallèlement, il a décidé de prendre des injections de testostérone et a subi une ablation des seins.
Jareth, qui a pris conscience qu’il ne pouvait être heureux en se conformant aux stéréotypes de genre véhiculés par la société, a déclaré “l’idée d’être un extraterrestre agenre me correspondait parfaitement comme identité”.
Malgré les difficultés qu’il traverse pour faire accepter son mode de vie à son entourage, Jareth se dit “heureux” de qui il est et déclare vouloir “devenir de plus en plus extraterrestre chaque jour”.
Comment se sentent les personnes agenres ?
Si certains vont jusqu’au bout de leurs idées et assument leur rejet des stéréotypes du genre, d’autres se contentent d’enfouir leurs ressentis par peur du jugement d’autrui. D’après Courtney D’Allaird, directrice adjointe du Gender and Sexuality Resource Center à l’Université d’Albany, les individus agenres rejettent le concept du genre. En réalité, ils sont souvent contraints de subir la perception sociale de leur corps et les stéréotypes qui peuvent l’accompagner, mais se sentent déconnectés face à ces représentations. “Beaucoup de gens peuvent être agenres et ne jamais rien faire”, explique la spécialiste. Ils acceptent simplement ces étiquettes octroyées par la société mais ne se sentent appartenir à aucun genre en particulier.