Un expert en cyber-harcèlement déclare qu’aucun enfant de moins de 12 ans ne devrait être sur les réseaux sociaux
Dans une ère ou le cyber-harcèlement est en constante évolution et se définit comme une forme de harcèlement lourde de conséquences pouvant aller jusqu’à provoquer des suicides, la nécessité de l’intégrer dans la politique de prévention et de lutte contre le harcèlement au sein des établissements scolaires, devient primordial.
En l’état actuel des choses, lorsque l’on constate l’étendue du
cyber-harcèlement, ce problème de société que l’on peut qualifier d’universel, ne concerne plus seulement les ministères de l’éducation ou les établissements scolaires, mais il concerne également les parents qui en amont, doivent être sensibilisés et doivent aussi pour leur part, faire preuve de fermeté avec leurs enfants à l’égard de l’utilisation des médias sociaux, tel que le préconise le Docteur Michael Carr-Gregg, éminent psychologue pour enfants et adolescents et consultant en intimidation et cyber-sécurité auprès du gouvernement du Queensland.
Sur les 7,6 milliards d’habitants sur Terre, 4,1 milliards sont internautes (54 %) et 3,3 milliards sont actifs sur les réseaux sociaux (43% de la population mondiale). Rien qu’en France, on ne compte pas moins de 80 minutes passées sur les réseaux sociaux. Phénomène planétaire certes, mais propice au cyber harcèlement sans parler de la cyber criminalité.
Les enfants de moins de 12 ans ne devraient pas avoir accès aux réseaux sociaux
Le Docteur Michael Carr-Gregg expert en psychologie de l’enfant et de l’adolescent est formel ; les enfants de moins de 12 ans ne devraient pas utiliser les médias sociaux. Il estime qu’entre 60 et 70 % des élèves du primaire en Australie ont un compte Facebook, Twitter, Instagram et Snapchat et qu’ils n’ont tout simplement pas la maturité neurologique nécessaire pour gérer leur empreinte numérique.
Une étude portant sur l’association entre les médias électroniques et les problèmes émotionnels et comportementaux des enfants de Murdoch, dans la banlieue de Perth, en Australie a révélé qu’un garçon sur trois et une fille sur quatre âgés de huit et neuf ans subissaient un harcèlement hebdomadaire à l’école primaire. La conclusion de l’étude met en avant des taux croissants d’utilisation des médias électroniques chez les enfants et ces résultats pourraient avoir des répercussions importantes sur la santé mentale de ceux-ci.
Résultats qui nous renvoient à cette tragédie dont a été victime Dolly Everett, jeune fille Australienne de 14 ans victime de cyber-intimidation et qui souligne l’impact dévastateur que l’intimidation peut avoir sur ses victimes. Tragique histoire et qui fait encore office de figure de campagne anti-intimidation en Australie et sur laquelle s’appuie en partie le Docteur Carr-Gregg pour déclarer que le fait de subir une victimisation chronique sur ou hors ligne était l’un des facteurs de risque de suicide chez les adolescents et que toutes les mesures doivent être prises pour réduire l’incidence de l’intimidation, qu’elle soit hors ligne ou non.
Le Dr Carr-Gregg assimile une part de la cyber-intimidation à l’éducation des parents
Le Docteur Carr-Gregg assimile la cyber intimidation dans un contexte scolaire à une possible défaillance éducative de la part des parents et non à une responsabilité entière et totale de la part des détracteurs du net.
En effet, celui-ci déclare qu’il est erroné de qualifier ces enfants intimidateurs de cruels ou insensibles, car ils n’avaient pas l’intelligence émotionnelle nécessaire pour comprendre à quel point leur comportement était dommageable et lourd de conséquences pour les victimes. Il ajoute en mettant l’accent sur le fait que les enfants de moins de 12 ans ne devraient tout simplement pas utiliser les médias sociaux.
Il enrichit même son discours en indiquant que le pic de ce phénomène d’intimidation en Australie se produit autour de la transition du primaire au secondaire et concerne des enfants dont l’empathie émotionnelle n’est pas bien développée et qu’il incombait en premier lieu aux parents, suivis de l’environnement scolaire et sociétal de pallier aux risques de cyber intimidation en particulier via les réseaux sociaux.
Cyber-intimidation en France
Déjà en 2013, on recensait en France environ 40% des élèves qui déclaraient avoir déjà été victimes d’une agression en ligne. Un chiffre qui ne cesse depuis de croitre grâce aux nouvelles technologies ainsi que la montée en puissance des réseaux sociaux et de leur utilisation notamment par les plus jeunes. Facteurs qui aggravent ostensiblement les intimidations, déjà présentes dans les milieux scolaires.
Un renversement progressif de ce phénomène doit passer par une vigilance accrue de la part des parents, du corps enseignant et du ministère de l’éducation qui doit mettre en place des mesures adéquates et des programmes de sensibilisation et de prévention ciblant la cyber-intimidation en particulier et l’intimidation en général pour faire face à ce fléau qui a déjà créé beaucoup trop de tragédies.