Un homme accidentellement circoncis après une erreur de son médecin
Lorsque nous allons à l’hôpital, c’est avec confiance car nous savons que les professionnels de santé sont les personnes les plus aptes à nous soigner et soulager nos maux. Ces personnes ont fait de longues études et deviennent par conséquent experts dans le domaine de la santé. Nous mettons littéralement nos vies entre leurs mains en oubliant parfois qu’ils sont humains, et que l’erreur est humaine. Cet homme en a malheureusement payé les frais. Parti voir son médecin pour un examen de la vessie, il est sorti de l’hôpital en ayant subi une circoncision. Son histoire a été relayée par nos confrères de The Independent.
Selon un dossier sur les erreurs médicales publié en 2017 par nos confrères du Parisien, 60.000 personnes perdraient la vie chaque année des suites d’un accident médical. Néanmoins, ce chiffre ne serait qu’une somme de deux estimations faites par l’OMS et le Sénat. Ainsi, le sujet demeure épineux et il n’existe aucune réelle transparence quant à ces chiffres.
Parti pour un examen de la vessie, cet homme s’est fait accidentellement circoncire
C’est un rapport du NHS qui a révélé l’information. Un homme dont l’identité n’a pas été dévoilée a été circoncis par erreur après que les chirurgiens aient confondus son dossier avec celui d’un autre patient.
L’homme qui devait subir une cystoscopie, une procédure médicale qui consiste à utiliser une mince caméra qu’on insère dans l’urètre pour examiner l’intérieur de la vessie, s’est retrouvé circoncis malgré lui. C’est dans un hôpital de Leicester en Angleterre que les médecins ont donc enlevé le prépuce de son pénis par une opération chirurgicale.
La circoncision est l’ablation chirurgicale de la peau recouvrant l’extrémité du pénis. La procédure est assez courante pour les garçons nouveaux-nés dans de nombreuses régions du monde, y compris en France. C’est un rituel religieux ou culturel pour de nombreuses familles, mais elle peut également être perçue comme une affaire d’hygiène personnelle ou de soin préventif.
Malgré tous ses bienfaits pour la santé : diminution du risque d’infections des voies urinaires, diminution des risques d’infections sexuellement transmissibles etc. la circoncision demeure un choix personnel et cet homme a malheureusement dû se faire enlever une partie de son corps malgré lui.
Le NHS a qualifié cet événement “d’erreur à ne jamais commettre” et d’une “faute médicale grave” et tout à fait évitable qui n’aurait jamais dû se produire et l’a classé parmi les huit événements “qui n’auraient jamais dû se produire” dans les hôpitaux gérés par les hôpitaux universitaires de Leicester. Parmi ces évènements, on retrouve :
- Un homme a été circoncis alors qu’il avait consenti à une cystoscopie
- Un écouvillon a été oublié chez un enfant qui avait subi une adénoïdectomie
- Deux patients avec des noms similaires ont été confondu et ont donc subi l’un et l’autre la mauvaise opération
- Un patient a consenti à la mauvaise opération après une erreur dans le formulaire de consentement
Le rapport a ainsi déclaré : « Cela fait un moment que les partenaires de Leicester, Leicestershire et Rutland ne sont pas en mesure de tirer les leçons de ce qui se passe (…) Nous y parviendrons en continuant de renforcer nos relations et en alignant notre approche d’amélioration sur un ensemble commun de priorités cliniques. »
Moira Durbridge, directrice de la sécurité et des risques aux hôpitaux de Leicester, a déclaré à nos confrères du Dailymail: « Nous restons profondément et sincèrement désolés pour les patients impliqués et, bien sûr, nous nous sommes personnellement excusés auprès de chacun d’eux. Nous sommes déterminés à apprendre et à nous améliorer et avons inscrit ce travail dans nos priorités cliniques dans notre stratégie qualité pour 2019/2020. »
Erreurs médicales, des solutions ?
Une erreur médicale est un effet indésirable évitable des soins médicaux, qu’ils soient évidents ou non, nocifs ou non pour le patient. Néanmoins, ces erreurs sont généralement associées au facteur humain dans les soins de santé. Le sujet demeure extrêmement délicat car il incombe de considérer plusieurs éléments tels que l’incompétence, le manque d’éducation ou d’expérience, l’écriture illisible, les barrières linguistiques, la documentation inexacte ou encore la négligence grave et la fatigue… Pour n’en citer que quelques-uns.
En 2000, l’institut de médecine a publié To Err is Human et a finalement conclu que ces erreurs n’étaient généralement pas causées par des “mauvaises personnes” mais simplement par des “bonnes personnes” travaillant dans des systèmes de soins de mauvaises qualité et qu’il convient de les rendre plus sûrs.
Aussi, la minimisation et le démenti pur et simple de ce genre d’erreurs ne fait qu’assurer la perpétuation de ce problème. Il est donc nécessaire de commencer par reconnaître que ces erreurs ne sont pas des événements isolés. Ainsi, la divulgation et la transparence aurait pour effet global d’augmenter les chances que ces erreurs ne se produisent plus.