Un homme né sans bras ni jambes est forcé de prouver qu’il ne peut pas travailler

Publié le 20 décembre 2019
MAJ le 19 novembre 2024

Une société juste et équitable se doit de se constituer en protecteur des plus faibles. Cette solidarité pour les plus mal lotis se matérialise par un souci constant de maintenir l’égalité et de laisser une dignité aux laissés pour compte. Seulement, il arrive que certains gouvernements négligent les besoins spécifiques d’une personne qui n’est pas en mesure de travailler. C’est le cas pour cet homme atteint d’une maladie rare sans bras et sans jambes. Pour prouver qu’il est inapte, les autorités l’ont forcé à se munir de preuves pour justifier son état et obtenir une allocation pour son handicap. Ce témoignage navrant nous est relayé par nos confrères du site britannique Daily Mail.

Un état-providence veille toujours à ce que ses citoyens puissent bénéficier des mêmes chances que ses congénères. Dans un souci d’équité et de solidarité, cette société alloue des moyens financiers aux personnes touchées par le handicap, la maladie ou encore la guerre. Seulement, certains gouvernements sont à l’origine de dérives odieuses pour la dignité humaine et cet homme en est un exemple frappant. Atrophié des bras et des jambes à cause d’un scandale pharmaceutique, il est désormais dans l’obligation de prouver son inaptitude au ministère.

Fournir des preuves

Atrophié des bras et des jambes, un homme s’est vu dans l’obligation de fournir des justifications et de remplir un questionnaire pour pouvoir prétendre à son allocation de handicap. Kevin Donnelon, 58 ans, a dû remplir 24 pages à l’adresse du ministère du Travail et des Pensions pour la troisième fois de l’année dans l’objectif de continuer à percevoir ses prestations sociales. « Ce n’est pas comme si mes bras et jambes avaient grandi entretemps » a ironisé Kevin.

Kevin Donnelon

Un scandale pharmaceutique

Si Kevin Donnelon est aujourd’hui handicapé, c’est parce qu’il a été victime d’un véritable scandale pharmaceutique. L’homme a fait partie des 2000 enfants dont les mères ont consommé du Thalidomide au Royaume-Uni, un médicament contre les nausées matinales, à l’origine de malformations néonatales. Moins de 500 victimes ont réussi à vivre au-delà de 50 ans.

Une lutte constante

Malgré sa malformation, l’homme a continué de se battre pour s’intégrer en société. Après avoir obtenu son diplôme en sciences sociales, Kevin Donnelon a travaillé avec des adultes ayant des troubles d’apprentissages. Seulement, le père de deux enfants est en lutte contre la détérioration constante de sa santé. « Mon dernier emploi rémunéré date d’il y’a 15 ans. Maintenant, je ne suis pas en aussi bonne condition » regrette Kevin. Puis de continuer : « J’ai des douleurs importantes au dos à cause des prothèses que je portais et j’ai aussi le diabète de type 2 »

kevin petit classe primaire

Des questions intrusives

Trois fois dans l’année, l’homme est tétanisé de recevoir ces lettres administratives ponctuelles. Et pour cause, ces dernières peuvent conduire à d’importantes restrictions de prestations. « J’ai beaucoup d’amis handicapés qui sont terrifiés à l’idée de les lire car ils peuvent se voir retirer des avantages » s’attriste l’homme de 58 ans. Et ces missives sont régulières puisque Kevin les reçoit tous les trimestres. « Les questions sont vindicatives et très personnelles. J’ai travaillé par le passé mais je ne peux plus rien faire à plein temps. Ces coupes sont cruelles. Cette fois j’ai reçu le questionnaire pendant la période de fêtes. Joyeux Noel à moi ! » s’exclame le père de deux enfants d’un ton caustique.

Indignation

De cette situation, les bénévoles de l’association Little Gate Farm ressentent une véritable indignation. « S’il était possible pour le gouvernement de moins payer les handicapés, nous n’obtiendrons jamais notre salaire en entier. On dirait que les élus ciblent les handicapés » se révoltent-t-ils. A ce jour, Kevin continuera à recevoir ces lettres pour justifier son inaptitude régulièrement à raison de 3 fois par an.

Situation de handicap : un soutien nécessaire

Au-delà des aides gouvernementales nécessaires pour améliorer les conditions de vie des personnes en situation de handicap, ces dernières ont également besoin d’un soutien psychologique pour les accompagner afin de favoriser leur autonomie. Cela passe par des paroles bienveillantes, de l’aide aux tâches quotidiennes, une écoute attentive et une attitude encourageante pour pousser ces personnes à relever ce défi difficile que représente l’intégration en société.