Un influenceur est arrêté après avoir secoué sa petite fille de 6 semaines en la tenant par la jambe
Inconscient des répercussions potentiellement irréversibles de cet acte, un père de 35 ans s’est filmé en train de balancer son bébé de 6 semaines tête en bas, en le tenant par une jambe. La vidéo publiée sur les réseaux sociaux a suscité l’indignation des experts de la petite enfance.
Relayé par le journal britannique The Sun, ce récit en a outré plus d’un. Igor Kravtasov, un influenceur russe a affirmé qu’il souhaitait simplement prendre exemple sur les singes. La raison ? Leur agilité surprenante qu’il souhaite inculquer à sa petite fille âgée de seulement 6 semaines.
Il veut “développer l’agilité de son bébé”
Alors que l’enfant a été transféré à l’hôpital pour un examen médical, son père avoue s’être montré “insouciant”. Pour autant, il affirme avoir sa propre vision des choses en matière d’éducation et de comportements à adopter avec les enfants.
“Si l’on observe les petits singes, ce sont des créatures vraiment agiles”, explique Igor. “Nous sommes leurs descendants, donc nous avons besoin de développer cette activité dès l’enfance” a-t-il ajouté. Selon lui, cela permettrait aux os de se former correctement. En outre, les articulations et les ligaments gagneraient en mobilité, assure l’influenceur.
Résultat : il s’est filmé en train de balancer sa petite fille par la jambe, tête en bas. Les services sociaux considèrent lui retirer la garde du bébé. Sa femme, Darya Getmanskaya, a quant à elle été placée en détention pendant 10 jours pour ne pas être intervenue au moment des faits.
Une vidéo qui a choqué les internautes
Relayés par nos confrères britanniques, les avis des internautes décrivent ces gestes comme inacceptables. Après avoir vu de nombreuses vidéos similaires partageant ces formes de maltraitance sur la toile russe, certains d’entre eux ont appelé à “éloigner les enfants des sadiques”. D’autres ont ajouté que les bébés devraient être retirés aux parents et élevés par d’autres familles.
Les experts de la petite enfance ont quant à eux mis en avant les risques de telles secousses pour un bébé. Vera Pushkareva, spécialisée en médecine néonatale a réfuté les arguments du père soulignant qu’ “un bébé ne doit en aucun cas être secoué”. “Ce que l’homme a fait sur cette vidéo est inconcevable”, poursuit l’experte, puis d’ajouter : “Il aurait simplement pu lui briser le cou”.
Pourquoi il ne faut pas secouer un bébé ?
Que l’on essaie de le faire sauter dans les bras ou de le balancer dans les airs, il est impératif de comprendre que secouer l’enfant n’est pas jouer avec lui, et que jouer ne revient pas non plus à le secouer. Ainsi, si le jeu est évidemment permis avec les plus jeunes, ce dernier doit être adapté à leur âge. Par ailleurs, de plus en plus de professionnels alertent sur les risques de ce que l’on appelle “le syndrome du bébé secoué” ou SBS. Un acte identifié comme une maltraitance physique et qui fait référence à un adulte qui secoue violemment un enfant en le tenant par les épaules, le tronc, notamment sous les aisselles, ou les extrémités.
D’après une publication de la Haute Autorité de Santé en France (HAS), le syndrome du bébé secoué est défini comme “un sous-ensemble des traumatismes crâniens infligés ou traumatismes crâniens non accidentels (TCNA), dans lequel c’est le secouement, seul ou associé à un impact, qui provoque le traumatisme crânio-cérébral”. Le SBS se produit souvent chez les nourrissons âgés de moins d’un an et dans les deux tiers des cas chez des bébés de moins de six mois. Le facteur déclencheur étant généralement des pleurs incessants qui provoquent la colère, l’irritation ou la frustration du parent.
Très dangereux, ce type de maltraitance physique peut provoquer des dommages graves voire irréversibles, dont un écrasement du tissu cérébral, des œdèmes avec hémorragie, des contusions ou encore un cisaillement du tissu du cerveau pouvant mener à un déchirement, révèle Top Santé. Et pour cause, un bébé est bien plus fragile qu’un adulte, d’autant plus que son cou ne permet pas de soutenir fermement sa tête et que son cerveau est encore en stade de développement. Dans 10% des cas, les bébés ne survivent pas à ces secousses violentes. Pour les autres, des handicaps peuvent se révéler bien plus tard, notamment s’ils ne sont pas observés après l’âge de six mois, par exemple via des difficultés lors de l’apprentissage.