Un médecin vérifie les profils Facebook de ses patients décédés avant de l’annoncer à la famille
C’est une pratique qui a l’air étrange d’un premier abord. Avant d’annoncer la mort d’un de ses patients à ses proches, ce médecin veille toujours à consulter son profil Facebook. Une manière pour lui de lui rendre hommage et d’humaniser son patient à l’heure où annoncer une mort est un acte presque anodin pour un médecin. Ce témoignage poignant et sincère nous fait part des états d’âme d’un docteur aux lourdes responsabilités. Cette démarche est saine et rappelle au médecin qu’il s’agit avant tout d’une vocation humaine.
On y pense rarement mais la profession de médecin est très éprouvante. Souvent, la tâche la plus difficile est d’annoncer à une famille que l’un de leurs proches est mort malgré tous les efforts déployés pour le sauver. Cette famille est en proie à la détresse et le médecin doit souvent rester impassible et professionnel. Certains pensent qu’avec le temps cette épreuve devient plus aisée mais il n’en est rien. Cela est la partie la plus ingrate du métier et il faut beaucoup de tact pour annoncer pareille nouvelle à une famille. Pour honorer un patient décédé, ce médecin consulte toujours son profil Facebook. Une manière de garder en tête son histoire, sa vie, ses amours. Voici le témoignage de ce médecin qui n’est jamais insensible lorsqu’un de ses patients trouve la mort. Il explique pourquoi il se « recueille » sur son profil Facebook.
« Cela me permet de rester toujours humain. Vous voyez, en quelques mots, je vais changer la vie de ses parents en leur annonçant sa mort. En quelques minutes, ils ne seront plus jamais les mêmes. Ils ne seront plus jamais heureux. Pour l’instant, pour être honnête, cette personne ne me rappelle rien qui soit vivant . Maintenant, il s’agit juste d’un corps sans nom , inerte, entouré d’aiguilles et de tubes. Il n’y a plus de vie, plus de mouvement, rien qui me dit qu’un jour cette personne a eu des rêves et des ambitions. Je lui dois d’en apprendre juste un peu sur elle avant d’annoncer son décès.
Parce que maintenant je suis furieux contre lui, contre ce qu’il a fait et ce qu’il va leur faire bientôt. Je ne sais rien de lui. Je dois à sa mère de pénétrer dans son monde quand il était encore en vie. Peut-être qu’il envoyait des messages au lieu de regarder la route ou qu’il était ivre alors qu’il pouvait simplement commander un taxi. Peut-être qu’il avait consommé des stupéfiants ou de l’alcool pendant qu’il était dans cette soirée. Peut-être qu’il avait enfourché sa moto sans mettre de casque et qu’il n’avait pas été prudent lors d’un croisement. Peut-être que c’est simplement le destin mais il y’a des chances que ce ne soit pas le cas.
J’ai alors pris son permis de conduire et j’ai écrit son nom sur Facebook. Il y’a peut-être des chances qu’on ait un ami en commun, je connais beaucoup de monde. Je vois qu’il a le même collier avec lequel je l’ai vu sur la table d’opération ainsi que la même veste. Il la portait à un concert de U2 auquel il a assisté. On m’a dit que c’était génial.
Je vois son sourire, la couleur de ses yeux plein de vie, son dernier Noel, ses grands-parents. Je le vois en photo avec sa maman et son père devant son université. Je n’aurais pas besoin de demander qui sont ses parents dans la salle d’attente.
Il a de la chance de ne pas voir la déchirure de ses proches au moment de mon annonce. Son père criant son nom et sa mère se tordant de douleur en tirant ses cheveux. Je consulte son profil avant d’annoncer qu’il est décédé, cela me rappelle que je parle d’une personne qu’ils chérissent. Cela calme la petite voix dans ma tête qui crie : « Comment a-t-il pu leur faire ça ? »
Survivre à la perte d’un proche
Survivre à la perte d’une personne qu’on aime n’est certainement pas un procédé des plus aisés. Pourtant, il est important de continuer à avancer, pour le laisser partir en paix et afin de respecter sa mémoire. Le deuil est un processus amère. Vous vous sentirez seul, incompris et lésé. Vous aurez du mal à laisser votre peine et passerez par diverses émotions : choc, colère, déni, frustration, dépression pour enfin arriver à l’acceptation. Parce que oui, vous y arriverez ! Bien que vous ayez du mal à y croire, arrivera un moment où vous retrouverez vos ressources et sortirez enfin de votre douleur. Faire le deuil d’un être cher ne veut en aucun cas dire l’oublier, mais simplement reprendre le cours de sa vie, dans l’espoir de le retrouver dans un monde meilleur.