Un nouveau coronavirus qui a émergé en Chine pourrait être encore plus dangereux

Publié le 17 décembre 2020

Un nouveau coronavirus pourrait-il être transmis aux humains par les porcs ? C’est en tout cas ce que suggère une étude de l’Université de North Carolina. Les chercheurs sont parvenus à infecter des cellules humaines avec ce virus. A quel niveau évalue-t-on son risque ? Réponse.

Après une année rythmée par le coronavirus, le monde entrevoit enfin le bout du tunnel avec la découverte des vaccins. Alors que l’économie mondiale reprends doucement son souffle, la prochaine pandémie est-elle déjà en train de pointer le bout de son nez ?

Une équipe de chercheurs américains vient de mettre le doigt sur un agent pathogène que l’on croyait jusque-là inoffensif pour l’homme. Découvert chez le porc en Chine en 2016, le SADS-CoV serait capable d’infecter et de se répliquer dans un large spectre de cellules humaines, comme le rapporte Futura-Santé.

Qu’est-ce que le SADS-CoV ?

Découvert chez le porc en Chine en 2016, le SADS-CoV signifie coronavirus du syndrome de la diarrhée aiguë porcine. Si ce dernier est de la même famille que le SARS-Cov-2, à l’origine de la pandémie de Covid-19, il appartient à un genre différent. Aussi, le SARS-Cov-2 infecte principalement les poumons quand le SADS-Cov s’attaque d’avantage aux intestins.

Le SADS-Cov serait particulièrement virulent

Ralph Baric, professeur d’épidémiologie à l’Université de Caroline du Nord et coauteur de l’étude, prévient sur la potentiel dangerosité de ce virus. Il explique que si de nombreux chercheurs se concentrent principalement sur une éventuelle émergence des bêtacoronavirus comme le SARS, les alphacoronavirus, le genre auquel appartient le SADS-CoV, pourraient également représenter « une menace tout aussi importante, sinon plus, pour la santé humaine, étant donné leur capacité à passer rapidement d’une espèce à l’autre ».  Sa collègue, Caitlin Edwards, également coauteur de l’étude, ajoute que « le SADS-CoV est dérivé d’un coronavirus de la chauve-Souris nommé HKU2, dont la distribution est largement répandue à travers le monde.

Le SADS-CoV provoque des symptômes intestinaux importants

Selon les chercheurs, le SADS-CoV provoque chez le porc les mêmes symptômes que ceux liés au virus de la diarrhée épidémique porcine et affecte donc principalement le système intestinal. Il entraine une diarrhée aiguë et des vomissements intenses qui provoquent dans les cas les plus graves des déshydratations sévères et la mort. La mortalité peut d’ailleurs atteindre 100% chez les porcelets non sevrés.

Le virus s’est répliqué dans des cellules humaines

Les auteurs de l’article affirment que la transmission à l’Homme est possible. Pour cause, ces derniers sont parvenus à infecter des cellules humaines avec le virus. Toujours selon les chercheurs, ce dernier « s’est également répliqué efficacement dans plusieurs types de cellules pulmonaires primaires, ainsi que dans des cellules intestinales primaires ». Et les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là, puisque les scientifiques expliquent que, dans le cas d’un passage inter espèce, l’Homme ne dispose pas d’immunité à même de le protéger efficacement contre ce type de coronavirus.

Un traitement au Remdesivir pourrait être envisagé

Pour l’heure aucun cas de transmission à l’Homme n’a été observé mais il semblerait que le Remdesivir puisse être efficace contre le SADS-CoV-2.  Bien que l’OMS ait déconseillé son utilisation pour traiter la covid-19, le médicament a été utilisé pour traiter les formes graves de SARS-Cov-2. Ces données restent toutefois à confirmer. En attendant la mise au point d’un vaccin, les chercheurs concluent leur étude en soulignant que le SAD-CoV devrait être considéré comme « un pathogène émergent à haut risque ». Pour éviter une catastrophe sanitaire comme celle que nous connaissons aujourd’hui, les auteurs de l’étude insistent sur l’important de surveiller de près les cheptels de cochons et les éleveurs en contact avec eux afin d’éviter un éventuel passage à l’Homme.