Un patient atteint de coronavirus «guérit après avoir été traité avec un traitement anti-VIH»

Publié le 7 mars 2020
MAJ le 17 novembre 2024

Selon le dernier bilan des autorités, plus de 300 personnes auraient été infectées par le Coronavirus en Espagne, en plus de 5 décès recensés. Face à la propagation massive du Covid-19 dans plusieurs pays, les essais cliniques se multiplient également afin de découvrir des moyens de traitement et de vaccination efficaces, selon Lepoint. Une information récente sur un patient espagnol supposément guéri grâce à un traitement anti-VIH, a d’abord été relayée par les médias locaux dont El Pais, avant d’attiser la curiosité de nos confrères britanniques Metro et The Sun.

Dans une tribune qui se veut rassurante au sujet du Coronavirus, Le point rappelle que l’inquiétude et la panique ambiantes ne devraient pas empêcher de se réjouir de certaines avancées. Parmi celles-ci, des tests à base de lopinavir et de ritonavir, deux inhibiteurs de protéase réputés dans le traitement antirétroviral du VIH. Les similitudes supposées entre la protéase du Sars-Cov-2 du coronavirus et le VIH seraient à l’origine de plusieurs essais publiés dans le Journal of Medical Virology, afin de tester leur efficacité contre le coronavirus. Reuters avait également mentionné ce traitement début février, combiné à un deuxième traitement contre la grippe.

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Une rémission complète
en Espagne, selon le journal El Pais

Le patient s’appelle Miguel Angel Benitez et serait âgé de 62 ans. Selon les informations recueillies par le quotidien espagnol, il aurait été guéri du coronavirus à l’hôpital Virgen del Rocio qui se trouve à Séville.

Dans cet hôpital, il aurait reçu un traitement généralement recommandé en cas de séropositivité au VIH, à savoir des inhibiteurs de protéase, le lopinavir et le ritonavir, empêchant ainsi la libre circulation du virus dans le sang. Les médecins auraient également combiné au traitement ce que l’on appelle l’interféron bêta, une protéine à l’action antivirale. Selon Albert Bosch, président de la Société espagnole de virologie, “C’est un traitement au stade expérimental qui a fourni de bons résultats contre d’autres virus”.

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Toujours selon El Pais, des hôpitaux à Wuhan auraient également essayé ce même traitement pour des individus souffrant du coronavirus, bien que “les preuves de son efficacité soient rares”.

“C’est potentiellement un bon traitement”

The Sun a interrogé le Dr Simon Clarke, professeur de microbiologie à l’Université de Reading en Angleterre, qui a déclaré que les médicaments utilisés à Séville ne manquent pas de disponibilité et qu’ils pouvaient arrêter la propagation du virus. Il nuance tout de même ses propos en ajoutant, « C’est potentiellement un bon traitement. Mais en l’absence d’un essai contrôlé, nous ne pouvons pas tirer de conclusion”.

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Eric D’Ortenzio, coordonnateur scientifique de REACTing à l’Inserm et médecin épidémiologiste s’exprime sur l’efficacité de ce type de traitement dans un entretien avec le média The Conversation. Selon l’expert dont les propos ont également été relayés par France TV Info, “il faudra attendre les résultats, qui ne seront connus que dans plusieurs semaines, pour pouvoir dire quelles molécules il faut utiliser pour soigner les malades. Pour l’instant, on ne peut pas en recommander une en particulier » estime le Dr D’Ortenzio.

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Le quotidien espagnol quant à lui, conclut en soulignant que comme toujours, lorsqu’il s’agit de médecine, un seul cas ne suffit pas pour généraliser l’efficacité d’une méthode de traitement et ne garantit pas que les résultats seront les mêmes chez chaque patient.

Le bilan actuel

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Le dernier bilan semble drastique selon LCI: à l’échelle mondiale, plus de 97 000 cas de Covid-19 avérés. L’expansion rapide du virus mobilise autant les scientifiques que les autorités sanitaires, au point de constituer une inquiétude importante au sein de la population, malgré des efforts incessants pour trouver des traitements adaptés.

En France, la chloroquine a attisé la curiosité des chercheurs et de la presse. Le directeur de l’Institut Méditerranée Infection, Didier Raoult, a exprimé qu’elle serait utile contre le coronavirus, une supposition qui reste floue étant donné qu’on ne peut se lancer dans des conclusions hâtives sans études minutieuses, selon le ministère de la santé. L’Agence Française de Presse (AFP) insiste sur la méfiance nécessaire quant à l’interprétation de certaines informations.