Un supermarché est accusé de changer les étiquettes des masques jetables pour les vendre deux fois plus cher dans les rayons
A l’heure où le nouveau coronavirus impacte fortement l’économie mondiale, les entreprises essaient tant bien que mal de rester à flot pour préserver leurs revenus. Restauration, hôtellerie, commerces, autant d’industries dont l’activité est temporairement suspendue dans l’attente d’une solution pour enrayer la pandémie. Du côté des consommateurs, la crise est telle que les prix en grande surface sont sujets à une surveillance accrue. Il y a quelques jours, ce sont les prix des masques dans un supermarché Leclerc qui ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, avant que le magasin ne s’explique sur sa page Facebook. L’information a été relayée par nos confrères de La Dépêche.
C’est dans un hypermarché Leclerc de Saint-Amand-les-Eaux dans le Nord de la France qu’une cliente a tiré la sonnette d’alarme, accusant l’enseigne de délibérément doubler les prix des masques de protection dans ses rayons. Sa vidéo a été partagée plus de 70 000 fois sur Facebook avec des milliers de commentaires de la part des internautes.
Leclerc au coeur de la polémique
Lundi, Victoire, une habitante de Saint-Amand-les-Eaux se rend dans un magasin Leclerc. Souhaitant acheter des masques de protection, la cliente se dirige vers le rayon à cet effet. Seulement, cette dernière est interpellée par un détail sur l’emballage. L’étiquette qui affiche 6 euros semble recouvrir une première étiquette. En décollant celle-ci, Victoire remarque que le prix initial est de 3 euros. Une découverte qui suscite son indignation et qui fera l’objet d’une vidéo virale sur les réseaux sociaux.
“Je pense qu’on nous prend réellement pour des cons”
Outrée par le prix deux fois plus cher affiché sur l’emballage, la cliente ne manque pas de manifester sa colère face à ce qu’elle considère être une initiative volontaire de l’enseigne de grande distribution, d’autant plus que les deux étiquettes indiquent la même date, à savoir le 4 mai 2020.
“Je pense qu’on nous prend réellement pour des cons”, lance la jeune femme après avoir consulté le lot de masques. Elle dénonce également un emballage “pas terrible” en plastique et en polystyrène, similaire aux barquettes utilisées en libre-service pour le fromage ou la viande, ainsi qu’un nombre insuffisant de masques dans le lot. “Seulement 10 masques par foyer. Pour une famille nombreuse, c’est pas assez du tout”, souligne Victoire.
Leclerc s’explique
Bertrand le Côme, PDG de l’hypermarché s’est expliqué sur la page Facebook du magasin pour dissiper ce qui semble être un malentendu. Face à ce début de polémique qui a porté atteinte à l’image de l’enseigne, avec une vidéo “particulièrement affligeante”, ce dernier présente “ses excuses les plus sincères” avant de démêler le vrai du faux sur la situation dans le magasin nordiste.
En effet, si la cliente accuse Leclerc d’avoir voulu tromper les consommateurs, il s’agirait en réalité “d’une erreur d’étiquetage et de communication en interne”, révèle Bertrand le Côme. Il explique alors que les masques coûtent initialement 50 centimes hors taxes à son magasin, mais que pour une raison qui lui est inconnue, un collaborateur aurait fixé le prix unitaire à 30 centimes.
L’erreur a été signalée par un client
Toujours selon le PDG, ce serait un client qui aurait remarqué l’erreur, s’étonnant d’un prix très bas pour les lots de masques. « Alors que la vente commence vers 9h00 à la parapharmacie, nous vendons 66 lots de 10 au prix de 3 €, avant qu’un client étonné du prix très bas, nous le signale”, écrit Bertrand le Côme puis d’expliquer pour dissiper la polémique générée par la vidéo du magasin de Saint-Amand-les-Eaux, “Découvrant et comprenant notre erreur nous réétiquetons le lot de 10 à 0,60 centime soit le prix coûtant”, précisant qu’aux alentours de midi, “la totalité des lots étaient vendus”. Le 4 mai, Michel-Edouard Leclerc, PDG du groupe annonçait sur son blog que le prix coûtant d’un masque facial trois plis serait d’à priori 0,50 €, un prix qui semble avoir été adopté par “les principales enseignes de la grande distribution depuis lundi”, révèle La Dépêche.