Un tiers des survivants du Covid-19 souffrent de maladie psychologique selon une étude
Une étude a livré des chiffres sur les conséquences d’une contamination liée à la Covid-19. Ces conclusions scientifiques prouvent que le tiers des survivants de ce virus ont tous reçu un diagnostic de maladie neurologique ou psychologique.
Relayé par nos confrères de CNN, cette proportion d’une personne sur trois montre l’ampleur des séquelles du coronavirus. Et pour cause, 34% des patients contaminés souffrent d’une maladie du système nerveux ou psychologique.
L’étude prouve que les survivants du Covid ont des séquelles neurologiques ou psychologiques
Parue dans la revue The Lancet Psychiatry, cette étude atteste que 34% des survivants du coronavirus ont reçu un diagnostic de maladie neurologique ou psychologique durant les six mois après leur contamination. L’anxiété est le trouble le plus courant observé dans ces conclusions scientifiques. Elle concerne 17% de la population étudiée et est suivie de près par les troubles de l’humeur présents chez 11% des sujets. Les effets neurologiques ne sont pas en reste même chez les patients traités en ambulatoire et sont plus sévères chez ceux qui ont été hospitalisés.
39% chez les patients hospitalisés
Maxime Taquet, chercheur clinique universitaire en psychiatrie à l’université d’Oxford et co-auteur de l’étude explique que cette proportion augmente en fonction de la gravité de la contamination à la Covid-19. « Nos résultats indiquent que les maladies du cerveau et les troubles psychiatriques sont plus fréquents après Covid-19 qu’après la grippe ou d’autres infections respiratoires », indique l’expert qui souhaite analyser ce qui se passe après six mois de contamination. Cette recherche parue dans The Lancet Psychiatry est à ce jour, la plus grande puisqu’elle étudie les dossiers de plus de 236 000 patients, principalement aux Etats-Unis, atteints de la Covid-19. Celle-ci a même comparé ces documents à ceux d’autres malades qui ont été atteints dans la même période d’autres infections des voies respiratoires et ont pu établir des conclusions.
Une comparaison avec la grippe
Les chercheurs qui ont mené cette étude ont comparé les séquelles de la contamination au Covid-19 à celle de la grippe. Selon ces conclusions, les patients du coronavirus ont 44% plus de risques d’avoir des maladies neurologiques ou psychiatriques que les personnes atteintes de grippe. Ceux qui ont contracté la maladie provoquée par le virus Sars-Cov-2 ont 16% plus de risques d’être atteints de ces pathologies que ceux qui ont souffert d’autres infections des voies respiratoires. Pour autant, la Covid-19 n’augmente pas nécessairement le risque de tout le spectre des maladies neurologiques. C’est ce qu’explique Maxime Taquet qui a remarqué « deux résultats négatifs liés au parkinsonisme et au syndrome de Guillain-Barré ». Le chercheur ajoute que ces deux maladies sont associées à une infection virale mais ne sont pas plus fréquentes après une contamination par le coronavirus et d’autres infections respiratoires que les scientifiques ont analysées.
« L’association entre le Covid-19 et les complications psychiatriques et neurologiques »
Dr Musa Sami, professeur agrégé de clinique en psychiatrie à l’Université de Nottingham saisit l’importance de l’étude en raison du nombre de dossiers analysés. Il commente cette recherche en la qualifiant de travail robuste dans une « grande cohorte démontrant l’association entre le Covid-19 et les complications psychiatriques et neurologiques ». Il ajoute qu’il s’agit d’un sujet très important car il y’a eu une consternation considérable lorsque l’on parle de ce virus comme « une maladie du cerveau ». Le spécialiste encourage les chercheurs à poursuivre leurs analyses pour établir un lien clair entre le système nerveux et le coronavirus, qui peut toucher les patients de tous les âges.
« Ce sont vraiment les personnes atteintes de maladies très graves qui courent un risque plus élevé »
Masud Husain, professeur de neurologie et de sciences cognitives à l’Université d’Oxford et auteur de l’étude explique que les symptômes psychologiques sont plus courants chez les patients atteints de maladies graves qui développent des complications neurologiques graves. En ajoutant que les troubles de la santé mentale sont « beaucoup plus graves ». L’étude parue dans The Lancet Psychiatry n’est pas la seule à se pencher sur cette dernière question. Une recherche qui a suivi 381 patients contaminés par le Covid a pu montrer que 30% d’entre eux sont atteints de trouble de stress post-traumatique même après leur guérison.
Qu’est-ce que le stress post-traumatique ?
Défini par l’Inserm, le trouble du stress post-traumatique se caractérise par une reviviscence régulière accompagnée de manifestations physiques liées à une émotion extrême ressentie après un traumatisme. Il peut être invalidant sur le plan professionnel ou encore personnel. Souvent, les victimes du TSPT ont assisté à des évènements tels qu’une menace de mort imminente ou ont été témoins de celle d’un tiers ou un proche. Ceux qui ont vécu ce bouleversement se sont sentis impuissants et peuvent ressentir un stress intense ou un effroi à cause de flash-back récurrents. Les traumatismes s’impriment dans le corps et il est possible de les évacuer.