Un vaccin contre le coronavirus obtient des résultats positifs dans un premier essai clinique sur l’homme

Publié le 27 mai 2020

A ce jour, le nouveau coronavirus a entraîné plus de 350 000 décès dans le monde. Depuis son apparition à Wuhan, foyer initial de l’épidémie en Chine, le Sars-CoV-2 a mis de nombreux pays à rude épreuve, donnant lieu à une crise sanitaire d’envergure. Cette dernière a conduit à la mise en place de mesures strictes pour enrayer la pandémie, en plus d’une mobilisation considérable de la communauté scientifique pour trouver un vaccin ou un traitement à même de lutter contre la maladie. En Chine, ce sont des chercheurs de la société CanSino Biologics Inc qui partagent des nouvelles encourageantes. Un vaccin contre le coronavirus testé pour la première fois sur l’homme aurait produit une réponse immunitaire rapide, rapporte Reuters.

Les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue médicale The Lancet ce vendredi 22 mai. Les scientifiques ne savent pas encore si le vaccin protège contre le coronavirus mais révèlent que ce dernier aurait généré une immunité chez les participants. Une première piste encourageante, selon les chercheurs, qui estiment que le vaccin pourrait potentiellement faire partie des candidats-vaccins sujets à des recherches plus approfondies.

Une étude menée à Wuhan

L’étude a porté sur 108 volontaires auxquels on aurait administré une dose faible, une dose moyenne ou une dose élevée du vaccin. Les scientifiques écrivent dans leur publication que ce dernier est “tolérable” et a pu générer une immunité à 28 jours après la vaccination, mais ils se montrent tout de même prudents. Le professeur Wei Chen du Beijing Institute of Biotechnology révèle dans un communiqué que “les résultats représentent une étape importante”, mais admet néanmoins que “la capacité de déclencher ces réponses immunitaires n’indique pas nécessairement que le vaccin protégera les humains du Covid-19”, puis d’ajouter; “nous sommes encore loin d’avoir un vaccin disponible pour tous”.

Des effets secondaires légers ou modérés auraient été observés chez plus de 70% des volontaires, notamment des maux de tête, de la fièvre, des douleurs musculaires ou une fatigue, mais les chercheurs ne signalent “aucun effet grave 28 jours après la vaccination”.

1/4 des Français refuserait de se faire vacciner

Si la course au vaccin se poursuit encore dans les quatre coins du monde, un sondage mené par internet du 27 au 29 mars révèle que ce dernier, s’il est trouvé, ne serait pas nécessairement bien accueilli en France. Les résultats publiés sur The Lancet portent sur un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, et mettent en lumière des réticences de la part de 26% des Français qui ne souhaiteraient pas se faire vacciner contre le nouveau coronavirus.

L’information relayée par nos confrères du 20 Minutes révèle certaines disparités au niveau de la population. Les personnes ayant des revenus faibles et qui seraient, selon les chercheurs, généralement plus exposées aux risques d’infection, feraient partie des plus méfiantes. 36% des femmes entre 18 et 35 ans seraient également opposées à un vaccin contre la Covid-19 malgré “un rôle crucial concernant la vaccination des enfants”, soulignent les auteurs du sondage. Les personnes âgées (plus de 75 ans) seraient quant à elle moins méfiantes, malgré une proportion de 22% qui refuserait tout de même de se faire vacciner.

Sur le plan politique, les plus méfiants semblent être les Français ayant voté en 2017 pour un candidat d’extrême gauche ainsi que ceux qui ont fait preuve d’abstention lors du scrutin. Afin de promouvoir une meilleure acceptation d’un vaccin si ce dernier est trouvé et d’éviter un rejet considérable de la population française, les chercheurs cités par The Lancet estiment qu’il est “crucial” que le gouvernement fasse preuve de transparence en communiquant rapidement toute information concernant le vaccin, s’il venait à être disponible.