Un violeur reconnu coupable obtient la garde conjointe de l’enfant de la victime

Publié le 26 décembre 2019

En cas de divorce, la garde des enfants est souvent partagée entre les parents, ou est attribuée à l’un d’entre eux avec une autorisation de visite mise en place. Dans ces cas de figure, le tribunal juge et évalue différents critères avant de décréter, selon les preuves à sa disposition, ce qui lui semble le plus juste pour l’enfant. Mais si beaucoup se fient à l’impartialité du système judiciaire pour respecter les droits de chaque citoyen, c’est une tout autre histoire qui s’est déroulée au Michigan, lorsqu’un juge a octroyé à un violeur la garde partagée de l’enfant de sa victime. Ce jugement sordide nous est relayé par BBC News.

Un homme reconnu coupable pour une agression sexuelle perpétrée sur une jeune fille de 12 ans se voit octroyer la garde partagée de l’enfant issu de ce viol. Des faits révoltants qui n’ont pas manqué de susciter l’incrédulité générale.

Une affaire de viol qui date de plusieurs années

C’est dans le comté de Sanilac que s’est déroulé le drame. Par une nuit calme, la victime et sa soeur aînée ont décidé de sortir pour rencontrer un garçon avec son ami plus âgé, nommé Christopher Mirasolo.

Ce dernier leur a demandé s’ils voulaient tous faire un tour. L’occasion idéale pour cet agresseur de kidnapper les filles, de jeter leurs téléphones portables et de les retenir captives pendant 2 jours dans une maison vide. Suite au viol, les filles ont été libérées après que Christopher ait menacé de les tuer si elles racontaient ce qui s’était passé.

Un enfant innocent issu d’un viol

Un mois plus tard, la fillette a su qu’elle était enceinte et Christopher Mirasolo fût arrêté. Pourtant, bien qu’au Michigan le viol soit classé comme un crime de premier degré, Christopher lui, ne sera condamné qu’à 1 an de prison pour conduite sexuelle criminelle au troisième degré. Il finira même par être libéré 6 mois plus tôt que prévu pour s’occuper de sa mère alitée.

Horrifiée, la famille de la victime a demandé à cette dernière d’avorter ou d’abandonner le bébé à la naissance, mais la jeune fille a strictement refusé et a décidé de préserver l’innocence de son fils.

Deux ans plus tard, Christopher Mirasolo, a été arrêté une deuxième fois pour le viol d’une mineure, écopant ainsi d’un emprisonnement de 4 ans.

La décision du juge

Durant cette affaire, le bureau du procureur aurait accordé la garde partagée de l’enfant à Christopher après la confirmation du test de paternité, et suite à une requête de la mère pour bénéficier d’une aide sociale.
L’accusé, quant à lui, n’aurait jamais demandé le droit de visite à l’encontre de cet enfant désormais âgé de 8 ans, à en croire son avocate Barbara Yockey. Selon elle, cette décision aurait eu lieu suite à une procédure de routine lorsqu’une personne demande de l’aide à l’état.

Christopher aurait donc reçu les résultats du test de paternité, l’autorisant aux visites et à la garde conjointe du petit garçon. Le juge aurait aussi donné l’adresse de la victime et ordonné au père d’inscrire son nom sur le certificat de naissance de cet enfant et ce, sans le consentement de la mère.

Cette décision du juge a provoqué l’indignation de la victime, tout comme son avocate, Rebecca Kiessling, qui a expliqué que le juge Gregory S Ross a prononcé un verdict sans le consentement de sa cliente et sans aucune audience. L’avocate a également demandé la protection de la victime et de son enfant en vertu de la loi fédérale sur la garde des enfants victimes de viol.

La grossesse suite à un viol

Le viol est une agression terrible qui peut mener à une guérison encore plus complexe si elle s’accompagne d’une grossesse. En effet, celle-ci peut s’avérer très difficile pour la femme victime qui se voit confrontée à un dilemme de taille, celui de préserver l’innocence d’un enfant ou de mettre ce traumatisme derrière elle en renonçant à la grossesse. Au vu de tous ces facteurs, c’est à elle seule que revient le droit de prendre une décision qui peut impacter sa vie. Ainsi, la victime peut procéder à :

– L’avortement, une solution courante à laquelle recourt une femme pour ne plus penser à cette agression et ne pas subir le rappel de son viol. Cette décision doit être mûrement réfléchie et encadrée pour apporter un soutien à la victime, quel que soit son choix.

– La décision de garder l’enfant et de mener la grossesse à terme, en considérant le bébé innocent. Certaines femmes trouvent une raison de continuer à vivre et de voir la vie autrement avec l’arrivée de cet enfant.
– L’adoption, la victime poursuit sa grossesse pour pouvoir confier le bébé à l’adoption auprès des associations qui se chargent de trouver des familles d’accueil.

Finalement, face à ce traumatisme, toute femme violée qui vit un stress post-traumatique, doit être prise en charge par un psychologue afin d’avoir un soutien moral et une aide psychologique pour dépasser cette épreuve douloureuse.