Une adolescente de 19 ans à qui “on a dit qu’elle était trop jeune pour souffrir de dépression” se bat pour rester en vie après une overdose
Bien qu’elle soit de plus en plus reconnue en tant que maladie à part entière, la dépression reste insuffisamment comprise. Angoisse, tristesse, solitude, autant de d’émotions qui s’entremêlent et qui font sombrer la victime dans un abîme dont il est difficile de s’extirper. Cela est d’autant plus le cas des adolescents comme le démontre ce témoignage relayé par Metro. Et pour cause, une fille de 19 ans dont le mal a été incompris malgré ses efforts pour chercher de l’aide a tenté de se suicider.
Cariad Jarrett a dû lutter pour sa vie après avoir fait une overdose de médicaments. Cette même adolescente n’aurait pas été prise au sérieux par les médecins car on trouvait qu’elle était « trop jeune pour être dépressive ».
Un coma suite à une overdose
En proie à la dépression, Cariad Jarrett aurait consommé des antidépresseurs en excès. Des comprimés qui avaient initialement été prescrits à son père, qui souffre de bipolarité, révèle Metro.
Sa santé mentale s’est d’autant plus dégradée lorsque les médecins ont refusé de lui prescrire des médicaments. Selon sa sœur Shannon, des douzaines de professionnels auraient négligé son cas, jugeant qu’elle est « trop jeune pour être dépressive ».
« Ma sœur était amusante et pétillante, mais au cours des 12 derniers mois, sa santé mentale s’est rapidement détériorée » a déclaré Shannon, confiant ne plus se rappeler de toutes les fois où elle est allée chercher une aide professionnelle. « La seule option qui lui a été donnée était d’assister à une séance de groupe avec un psychiatre, mais elle n’était pas prête à discuter de sa santé mentale devant des inconnus. »
C’est ainsi qu’à l’occasion d’Halloween, la famille a reçu un appel de son ami les informant que Cariad était inconsciente et qu’elle était devenue « bleue ».
On ne l’aurait pas prise au sérieux
Cariad étudiait à l’université pour devenir infirmière et travaillait à plein temps lorsqu’elle a commencé à développer des tendances suicidaires. Selon sa famille, les médecins ne lui ont pas prescrit de traitement car “les antidépresseurs aggravent l’état de santé avant de l’améliorer”. Pour autant, on ne lui aurait offert ni soutien ni suivi, sachant que la dépression se manifeste par différents signaux dans le corps.
Pendant la soirée d’Halloween, elle aurait alors avalé un « cocktail de pilules », ce qui lui a valu d’être inconsciente pendant 12 heures, et de souffrir de convulsions et de pneumonie.
Mais la situation s‘est aggravée après plusieurs jours dans le coma. La jeune fille et sa famille ont alors dû quitter un hôpital local au Pays de Galles pour qu’elle soit prise en charge à Londres. « Cela me rend furieuse que les médecins ne la prennent pas au sérieux car nous allons tous chez le même médecin généraliste » déplore Shannon qui ajoute que le cabinet sait que son père est bipolaire et que les problèmes de santé mentale pourraient toucher d’autres membres de la famille. « Cela a déchiré notre famille, nous sommes dévastés et essayons de prendre chaque jour comme il vient » regrette la sœur de Cariad.
Une famille dépassée par la situation
La famille a fait en sorte de rester à proximité de Cariad en séjournant dans un hôtel près de l’établissement hospitalier. Cela leur coûte malheureusement près de 900 euros par semaine, une somme conséquente qu’ils ne pouvaient pas se permettre de payer à long terme.
C’est de là que leur est venue l’idée de collecter des fonds afin de rester à Londres. Shannon a déclaré : « Nous ne savons pas combien de temps nous resterons ici ; nous ne savons même pas dans quel état se trouvera Cariad quand elle se réveillera. Elle pourrait être en état de mort cérébrale. Malheureusement, c’est un jeu d’attente et nous sommes tous inquiets » a-t-elle confié.
Comment aider une personne souffrant de dépression ?
L’idée est de ne pas banaliser le mal de la personne qui en souffre. De ce fait, il faut bannir les expressions du type : « Il y a des problèmes plus graves », « Allez, reprends toi », ou encore « Tu t’écoutes trop », comme le souligne le Dr Jérôme Palazzolo, psychiatre, au magazine Femme Actuelle. Par ailleurs, les manifestations de la dépression peuvent passer inaperçues.
Ainsi la présence de son entourage se doit d’être rassurante. Il est possible de soutenir la personne sans pour autant la bousculer.
Ce qu’il faut lui faire comprendre est qu’elle n’est aucunement responsable de son état, lui rappeler que c’est une maladie, qu’elle touche beaucoup de personnes et qu’elle est curable. Il convient également de consulter un médecin à cet effet, car ses répercussions peuvent être extrêmement sérieuses.