Une erreur de manipulation en laboratoire est-elle à l’origine du Covid-19 ?
Depuis son apparition à Wuhan, le virus Sars-CoV-2 responsable du Covid-19 a fait l’objet de nombreuses spéculations, notamment sur son origine qui semble toujours susciter certaines interrogations. Au micro d’Europe 1, Jacques Van Helden, professeur de bio-informatique à l'université d'Aix-Marseille indique qu’une erreur de manipulation dans un laboratoire n’est pas une hypothèse si improbable. Sans pour autant nourrir les théories conspirationnistes, le chercheur explique en quoi la manipulation de souches virales peut présenter certains risques.
C’est dans un article paru dans la revue Médecine/science que des scientifiques français, dont le Pr Van Helden, se penchent sur la question de l’origine du virus. À l’heure où il a provoqué le décès de plus d’1,2 millions de personnes et a bouleversé les systèmes de santé de nombreux pays, ces derniers estiment que l’hypothèse d’une erreur de manipulation dans un laboratoire reste possible.
“Une potentielle erreur de laboratoire”
Au micro d’Europe 1, Jacques Van Helden revient sur cette théorie qui a déjà été évoquée, bien qu’elle ait été écartée par une majorité de chercheurs. Pour le professeur, il ne s’agit pas d’une hypothèse rejoignant les propos complotistes qui dénoncent “la création d’armes biologiques”, mais plutôt d’une erreur qui se serait potentiellement produite dans un laboratoire.
Pour le chercheur et co-signataire de l’article paru dans Médecine/science, cette erreur aurait pu se produire en expérimentant sur la mutation des virus, c’est à dire lorsqu’on cherche “à augmenter la virulence ou la pathogénicité d’une souche afin de comprendre ces mécanismes et, éventuellement, de prévenir les mutations qui peuvent survenir en milieu naturel”. Il poursuit en expliquant qu’à travers ce procédé, les scientifiques génèrent “des souches qui peuvent elles-mêmes devenir endémiques” en cas de fuite.
Les risques liés à la manipulation des virus
Selon Jacques Van Helden, le rapport entre les bénéfices et les risques de ce type d’expérience fait particulièrement débat dans la communauté scientifique. Et pour cause, il indique que l’évolution d’un virus permet, certes, de mieux comprendre ses mécanismes, mais cela le rend aussi plus dangereux s’il venait à s’échapper de ces locaux. Différents scénarios peuvent conduire à ce cas de figure, parmi eux: la contamination d’un membre du personnel, un problème d’isolation ou encore une erreur au niveau de l’étiquetage d’un échantillon. Des incidents similaires se seraient d’ailleurs déjà produits, peut-on lire sur Europe 1, sans que cela n’ait toutefois créé une pandémie. Dans ce sens, ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais rien ne permet encore de l’écarter, indiquent Jacques Van Helden et ses confrères.
Une association française demande des réponses
De nombreuses interrogations persistent au sujet du virus Sars-CoV-2. Face au manque de réponses, l’Union Nationale des Associations Citoyennes de Santé (UNACS) a saisi le Conseil d’Etat ce jeudi 5 novembre pour demander à Olivier Véran de s’expliquer sur son origine. L’association de patients demande des éclaircissements au ministre de la Santé depuis plusieurs mois révèle France Info, sans pour autant obtenir des réponses à ses questions. Un silence jugé “inadmissible” par Maître Emmanuel Ludot, avocat de l’UNACS. « Les Français ne savent pas ce que c’est ce virus, d’où il vient, comment il fonctionne. Tout cela nourrit le complotisme et le silence d’un ministre, ce n’est pas bon dans un état d’esprit comme celui-là”, a-t-il déploré.
Par ailleurs, la Chine a souvent été accusée d’un manque de transparence au sujet de l’épidémie, notamment par le gouvernement américain qui a d’ailleurs ouvert une enquête. En effet, certains se demandent si le Sars-CoV-2 ne s’est pas accidentellement échappé d’un laboratoire. Une hypothèse qui génère des avis divisés mais qui est au coeur de la requête de l’UNACS. En outre, la France aurait un rapport privilégié avec ses partenaires chinois, notamment avec l’institut de virologie de Wuhan qu’elle a contribué à créer en 2004, bien que ce partenariat se soit depuis distendu, rappelle France Info.