Les mémoires inaltérables d’une femme exceptionnelle

Publié le 7 février 2025
MAJ le 8 avril 2025

Plongez dans la vie extraordinaire de Rebecca Sharrock, dotée d'une mémoire exceptionnelle qui conserve chaque instant, chaque émotion avec une clarté saisissante. Découvrez comment elle navigue dans un monde où le passé demeure toujours présent.

Un souvenir éternel

Rebecca a toujours eu une manière unique de se rappeler des choses. Depuis son enfance, elle avait la capacité de revivre des instants spécifiques, comme se lover dans une couverture rose dès sa première semaine de vie. Ce n’est que récemment, en 2013, qu’elle a appris que cette faculté exceptionnelle avait un nom : la mémoire autobiographique hautement supérieure.

Contrairement à la mémoire conventionnelle qui trie et efface les détails superflus, le HSAM conserve tout en mémoire, sans distinction. Un simple déclencheur, qu’il s’agisse d’une date ou d’une fragrance, peut replonger Rebecca dans un passé lointain avec une précision impressionnante. Elle peut revivre une journée qui remonte à vingt ans comme si c’était hier.

Quand les souvenirs deviennent envahissants

Malgré l’envie que suscite cette capacité chez beaucoup, Rebecca révèle que se souvenir de tout n’est pas toujours un avantage. Contrairement à une mémoire ordinaire qui atténue progressivement les moments douloureux, la sienne les lui fait revivre avec une intensité émotionnelle identique à celle du passé.

Elle explique : « Quand je repense à un événement négatif de mon enfance, je ressens à nouveau la détresse d’une enfant de trois ans. »

Cette sensibilité émotionnelle exacerbée constitue l’un des défis majeurs de sa vie quotidienne. Elle ne peut pas passer à autre chose aussi facilement que les autres, car chaque événement reste ancré en elle avec une précision implacable.

Un défi permanent

Vivre avec le HSAM signifie également affronter l’incompréhension des autres. Beaucoup pensent que Rebecca s’attarde délibérément sur les moments difficiles, incapable de les laisser derrière elle. Pourtant, pour elle, ce n’est pas un choix : ses souvenirs demeurent toujours présents, impossibles à effacer.

De plus, il existe peu de recherches sur cette condition, ce qui limite les solutions médicales qui pourraient lui être proposées.

Elle confie : « C’est difficile d’être une exception médicale », soulignant le manque de solutions adaptées à sa situation.

Une mémoire exceptionnelle, mais à quel prix ?

Si la mémoire autobiographique hautement supérieure fascine, elle soulève une question cruciale : l’oubli est-il une faiblesse ou une nécessité ? Pour Rebecca Sharrock, sa mémoire parfaite représente un double tranchant. Elle lui permet de préserver des souvenirs précieux, mais l’expose également à des émotions difficiles à contrôler.

En fin de compte, oublier pourrait être un luxe sous-estimé…