Une maman de 72 ans abandonnée pour mourir par ses enfants dans un lit imbibé d’urine avec des escarres jusqu’aux os
C’est dans des circonstances sordides que Shirley Thompson, 72 ans, a été découverte par les ambulanciers. La femme aurait baigné dans sa propre urine et ses excréments, couverte de plaies et de lésions infectées avant l’arrivée des urgences. Ses deux fils ont été accusés d’homicide involontaire pour non assistance à personne en danger.
Relayé par ABC News, ce récit troublant s’est déroulé en Australie, où deux frères ont été accusés de n’avoir fourni aucune assistance médicale à leur mère alors qu’elle vivait dans des conditions extrêmement insalubres. Jugés non coupables, ils se sont défendus en arguant qu’elle refusait catégoriquement de se faire aider. Elle est morte 10 jours après l’intervention des secours.
Découverte dans un lit imbibé d’urine, des escarres jusqu’aux os
Philip et David Thompson, respectivement âgés de 43 et 42 ans, auraient appelé une ambulance après avoir découvert leur mère dans un état misérable. D’après The Mirror, les secours l’ont retrouvée nue dans son lit. Megan Kuhner, ambulancière présente sur les lieux au moment de l’intervention raconte que la pièce sentait “très mauvais”. Elle ajoute que tout était extrêmement sale et qu’en voyant le sol, elle ne parvenait même pas à percevoir la moquette. Interrogé au sujet de ses traitements médicamenteux, son fils David a répondu : “Elle n’aime pas voir des médecins. Elle est très têtue”. Megan Kuhner a également relevé qu’en dépit de la saleté de la pièce, les deux frères étaient relativement propres, bien qu’ils vivaient sous le même toit.
“Une lésion de la taille d’un poing”
Selon l’intervenante, la patiente était tellement pâle qu’elle en avait presque le teint gris. Elle dormait sur une serviette qui sentait fortement l’urine. “C’était assez dégoûtant”, raconte-t-elle, mettant également en évidence la présence de matières fécales dans une lésion sur ses fesses. Un constat validé par Lauren Cole, infirmière en charge de la patiente à l’hôpital. “Elle avait une lésion profonde, rouge et enflammée sur les fesses qui faisait la taille de mon poing. J’aurais pu mettre mon poing dedans”, a-t-elle déclaré. Dix jours après son admission, la septuagénaire a fini par rendre l’âme.
Ses fils ont été accusés d’homicide involontaire
Au vu de l’état de santé de Shirley, David et Philip ont été accusés d’avoir délaissé leur mère alors qu’elle dépendait d’eux sur le plan médical. Pour autant, l’avocat de la défense a signalé que la faute incombe à cette dernière, ayant toujours refusé de recevoir des soins. Selon les deux frères, leur mère était très têtue et avait déjà refusé par le passé de se faire soigner pour une blessure au genou, ce qui a fini par affecter sa mobilité. En outre, son obstination à refuser de manger ou de boire les jours précédant son hospitalisation ont poussé le juge à déclarer ses fils non coupables. Selon lui, “il n’y aucune preuve que ses fils avaient conscience de la gravité de ses escarres avant son admission à l’hôpital”.
Son état se serait détérioré après la mort de son époux
D’après les informations révélées au cours du procès, l’état de Shirley Thompson aurait commencé à se détériorer suite au décès de Gordon, son mari, quelques années plus tôt. Isolée du monde, elle se serait enfermée chez elle et aurait renoncé aux interactions extérieures. De ce fait, la solitude a eu un impact conséquent sur sa santé. Peter Monaghan, un ami qui lui rendait parfois visite a révélé qu’il y a lui-même renoncé compte tenu du délabrement de la maison et des mauvaises odeurs qui y régnaient. “Vers la fin, elle vivait dans la saleté, la saleté absolue” a-t-il déclaré.
Le procureur a quant à lui signalé que la femme dépendait entièrement de ses fils pour son hygiène personnelle, sa mobilité et son alimentation. Pour autant, après avoir constaté l’escarre sur son dos, David a révélé que sa mère a continuellement refusé de faire appel à une ambulance. “Je l’aime et je ne voulais pas l’attrister”, a-t-il confié.
La perte d’autonomie entraîne des conséquences psychologiques
Lorsque la perte d’autonomie affecte le quotidien, il est impératif pour une personne âgée de recevoir de l’aide et une assistance bienveillante. Malheureusement, il arrive parfois que ces soins se heurtent à des refus ou à un manque de coopération de la personne qui souffre de cette dépendance forcée. En effet, cette situation peut engendrer de nombreuses séquelles sur le plan psychologique et affecter le bien-être physique et mental de celui ou celle qui en souffre. Alimentation, déplacements, hygiène ou habillage, de nombreux actes de la vie quotidienne peuvent devenir plus difficiles à effectuer seul.
Audrey Vettes, psychologue clinicienne, explique que lorsque cela se produit entre un parent et son enfant, il peut arriver que ce dernier ait du mal à aborder le sujet d’une aide extérieure par peur de le blesser ou de laisser entendre qu’il ne peut plus gérer sa vie seul. En effet, cette perte d’autonomie est synonyme d’une perte de contrôle sur son existence, d’une perte de statut familial et social ainsi que de fragilité. L’image de soi est également mise à mal et sera gérée différemment en fonction des ressources mentales de la personne âgée. Dans certains cas, cela peut entraîner une dépression à ne pas négliger car cet état peut mener à une véritable détresse psychique, conclut la spécialiste.