Une maman enceinte avec des symptômes de Covid-19 meurt après avoir été « chassée » par 8 hôpitaux
La grossesse annonce souvent le début d’une nouvelle vie pour une femme. Pendant plusieurs mois, elle attend impatiemment de rencontrer le bébé qu’elle porte en elle. Pourtant, la crise sanitaire qui bouleverse le monde depuis le début de l’année 2020 a contraint plusieurs femmes enceintes à redouter le pire. Pour Neelam Kumari, vivant à Ghaziabad en Inde, l'expérience de la grossesse a été extrêmement complexe. Selon le site d’information The Guardian, cette femme qui présentait des symptômes de la Covid-19 s'est vue refuser l'admission dans 8 hôpitaux différents.
L’anxiété qui accompagne la grossesse est inévitable et contraint à développer certaines appréhensions irrationnelles dans certains cas. Parfois, la femme enceinte peut redouter des complications graves liées à sa condition et s’inquiéter pour sa santé ainsi que celle du bébé. Les changements physiques et psychiques qui se manifestent durant la grossesse peuvent justifier ces peurs. Dans tous les cas, la future mère a besoin d’un soutien conséquent de la part de ses proches et du personnel soignant pour surmonter ce trop-plein d’émotions.
Enceinte de 8 mois et l’entrée dans 8 hôpitaux lui a été refusée
Neelam Kumari, 30 ans, était à son huitième mois de grossesse lorsqu’elle a commencé à développer des symptômes de l’infection par le nouveau coronavirus. Après avoir ressenti des douleurs inexpliquées au travail, la femme a été conduite d’urgence dans un hôpital de la ville de Noida en Inde par son mari et son frère. “L’hôpital ESIC l’a hébergée pendant un certain temps et l’ont mis sous oxygène, puis on l’a transférée à l’hôpital du quartier.
« Le personnel là-bas ne l’a pas admise et nous a dit que puisque nous venions de Khoda, qui est une zone de confinement, nous devrions y retourner et recevoir un traitement. Ils ne l’ont même pas examinée”, a révélé le frère de la victime, Shailendra Kumar.
Ensuite, la famille de la femme enceinte a décidé de l’emmener dans un autre hôpital pour vérifier son état de santé. Sur place, les médecins ont informé les proches que ses symptômes étaient sévères et qu’elle devait se rendre dans un “meilleur hôpital”. Sitôt dit sitôt fait, la famille a accompagné Neelam dans un autre établissement. “Le personnel a déclaré qu’il n’avait pas de lit vacant et pas de ventilateur, et nous a demandé de l’emmener ailleurs car son état était grave”, a déclaré le frère. Redoublant d’efforts pour tenter de soigner la future mère, les proches ont opté pour des hôpitaux consacrés aux malades de la Covid-19. Mais encore une fois, elle a été renvoyée des établissements et n’a pas pu accéder aux soins nécessaires. Après avoir parcouru plusieurs hôpitaux pendant près de treize heures, la femme était épuisée et n’arrivait plus à respirer normalement.
La famille a fait appel à une ambulance afin de lui prodiguer de l’oxygène tout en continuant à chercher un établissement hospitalier où elle pourrait être admise. Mais pendant le trajet, Neelam a succombé à sa condition. “Ils l’ont déclarée morte vers 19h30”, a révélé son frère. Suite à cette épreuve déchirante, une enquête a été ouverte par l’administration de Noida pour élucider les conditions de refus des hôpitaux. Le médecin Deepak Ohri a révélé que la femme souffrait d’hypertension et qu’elle était dans un état critique. “Elle est allée à plusieurs endroits et n’a été admise par aucun établissement. Un comité a été formé et des mesures seront prises contre toute personne reconnue coupable”, a expliqué le professionnel. Les autorités de la ville de Noida ont affirmé que les hôpitaux ne devaient refuser aucun patient “même s’ils sont des suspects de Covid”. Ces derniers doivent être mis en quarantaine et traités en conséquence. L’enquête se poursuit pour rendre justice à cette femme décédée dans des circonstances tragiques.
Les femmes enceintes sont-elles des sujets à risque face à la Covid-19 ?
Face à la pandémie, de nombreuses femmes enceintes appréhendent les risques liés à l’accouchement. L’infection peut-elle compromettre la grossesse et mettre en péril la vie de la mère ou du bébé ? D’après une expérience scientifique menée par une équipe de l’université d’Oxford, la réponse est négative. Sur 427 femmes enceintes déclarées positives au virus, seules 3 d’entre elles sont décédées et 9 ont été admises en soins intensifs. Sur les bébés qui sont nés, seuls 12 ont été testés positifs mais ne présentaient aucun risque particulier. Ainsi, la transmission intra-utérine semble écartée. “Le coronavirus donne lieu à des signes identiques à ceux rapportés par des patientes adultes non enceintes”, affirme le docteur Philippe Duruelle, chef de service de la maternité des hôpitaux universitaires de Strasbourg. Néanmoins, la prudence reste de mise et les femmes enceintes doivent veiller à appliquer régulièrement les gestes “barrières” pour se protéger du virus.