Une maman pleure toute les larmes de son corps pour son fils disparu en 1995

Publié le 17 octobre 2020
MAJ le 17 novembre 2024

En 1995, Maria Mancia a vécu un drame bouleversant, le pire qu’un parent puisse rencontrer : l'enlèvement de son bébé. Après des années de recherche, la maman s'apprêtait à baisser les bras, mais c’était sans compter sur la détermination des autorités. Interrogée par le San Bernardino Sun, elle revient sur cet incident tragique et ses retrouvailles bouleversantes avec son fils. 

Maria Mancia a passé 21 ans à se demander si elle reverrait un jour son enfant. Elle n’avait pour souvenir qu’une vieille photo de son bébé âgé d’un an. Une relique à laquelle elle s’est religieusement accrochée pendant plus de deux décennies dans l’espoir de le retrouver.

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Steven Hernandez avant sa disparition – Source : ViraLife

Enlevé à un an

Tout a basculé pour Maria en 1995. Alors que les disputes se faisaient de plus en plus fréquentes avec son mari, Valentin Hernandez, la jeune femme est rentrée du travail et a découvert un appartement complètement saccagé.

Je pensais que nous avions été cambriolés, mais j’ai remarqué que la seule chose qui manquait, c’était les affaires de Steven et ses vêtements”, confie-t-elle.

Lorsqu’elle a réalisé ce qui s’était probablement passé, Maria a immédiatement contacté sa belle-famille mais cette dernière a refusé de l’aider. “Ils ne voulaient rien me dire” se lamente la maman. Elle a ensuite appelé les fonctionnaires du shérif du comté de San Bernardino pour signaler un enlèvement parental.

Tout ce temps, je ne savais pas ce qui lui était arrivé”, révèle Maria en proie à une émotion profonde. Bien qu’elle n’ait jamais perdu l’espoir de le retrouver, la femme révèle qu’au fil des années, elle commençait à se dire qu’elle ne le reverrait peut-être jamais.

Son mari a quitté le pays

Valentin Hernandez, âgé de 54 ans, aurait non seulement enlevé leur fils mais également quitté le pays. Le couple vivait initialement aux Etats-Unis, mais selon l’article du San Bernardino Sun, le père se serait enfui au Mexique.

Les autorités révèlent qu’il aurait également emmené avec lui toutes les preuves de l’existence de leur enfant. Papiers administratifs, photos, échographie…rien n’a été laissé au hasard, à tel point que Maria a dû contacter des membres de sa propre famille pour qu’ils lui envoient une photo de son fils.

Selon un article de News 19, Valentin aurait menti à Steven, accusant Maria de les avoir abandonné. En 2011, l’affaire a été transmise à l’unité d’enlèvement d’enfants.

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Maria Mancia serre son fils dans ses bras – Source : Dailymail

Réunis grâce à un test ADN

Karen Cragg et Michelle Faxon, enquêtrices pour ce département se sont alors penchées sur le cas de Maria. Après avoir appris que le père et son fils se trouvaient au Mexique, ces dernières se sont rendues sur place pour s’assurer de la véracité de l’information.

“Nous n’en étions pas sûres, mais avec l’aide de nos partenaires du (ministère de la Justice), nous avons pu le retrouver”, a déclaré Karen Cragg. A cette époque, la femme révèle que Valentin Hernandez avait disparu et que les enquêtrices ont profité de la situation pour se rapprocher de Steven, désormais âgé de 22 ans.

“Nous avons dit à Steven que nous menions une enquête sur la disparition de son père”, a déclaré Cragg dans un communiqué. “Durant cette conversation, nous avons découvert plusieurs similitudes dans son récit qui correspondaient à celle de notre enfant disparu”, poursuit l’enquêtrice. C’est ainsi qu’un test ADN a été réalisé par un laboratoire, confirmant enfin que le jeune homme était le fils disparu de Maria Mancia.

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Steven Hernandez essuie les larmes de sa mère – Source : SB Sun

Des retrouvailles bouleversantes

Une fois les résultat du test confirmés, l’unité d’enlèvement d’enfants a contacté Maria et Steven pour leur annoncer la nouvelle. Leurs retrouvailles ont été riches en émotion, à l’instar de ce moment incroyable où un homme a retrouvé ses parents 32 ans après avoir été kidnappé.

“C’était un choc”, a déclaré Steven qui n’arrivait toujours pas à croire qu’il était en présence de sa mère. “Je ne savais pas si elle était vivante et recevoir un appel disant qu’ils avaient trouvé ma mère et qu’elle me cherchait, c’était comme un seau d’eau froide. Mais c’est bien. C’est bien”, poursuit le jeune homme ému. En effet, la relation entre une mère et son fils est unique.

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Maria Mancia en larmes – Source : Inspire More

Les enquêtrices en charge de l’affaire n’ont pas manqué de partager leur émotion. “C’est vraiment la raison pour laquelle on fait ça”, a révélé Michelle Faxon. “Pour ce moment et pour aujourd’hui, quand ils se rencontrent enfin”, s’émeut la femme.

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Maria Mancia heureuse aux côtés de son fils, Steven  – Source : ABC News

L’angoisse des parents d’enfants portés disparus

Interrogée par BFM TV, Gwenaëlle Buser, psychologue-clinicienne au Centre français de protection de l’Enfance – Enfants disparus revient sur le calvaire des parents confrontés à l’enlèvement de leurs enfants.

« Au moment de la disparition, le parent est dans un état de sidération, de choc” indique la psychologue, expliquant qu’il est difficile, voire impossible pour les parents de réfléchir à ce moment là. Ce n’est que lorsque la disparition dure assez longtemps qu’ils commencent à chercher une aide extérieure, poursuit Gwenaëlle Buser. “L’impact du traumatisme commence à s’étioler et ils entrent dans une attente”, indique la spécialiste puis d’ajouter, “Tout est imaginable, et même le pire”.

Lorsque les parents sont confrontés à des disparitions qui durent des mois, voire des années, l’experte révèle que le deuil est impossible. Ces derniers peuvent réagir de deux façons différentes : tomber dans la dépression, un trouble difficile à gérer, ou plonger dans l’action, en s’investissant corps et âme dans les recherches des autorités et des médias.

Pour autant et quelque soit la manière de gérer ce traumatisme, la psychologue rappelle qu’il est fondamental pour les parents que leurs enfants ne soient pas oubliés. Des groupes de parole peuvent les aider à sortir de l’isolement car avec le temps, ces derniers n’osent plus déranger leurs proches. Échanger avec des familles qui traversent des situations similaires mais à des étapes différentes peut également s’avérer salutaire.