« C’est un véritable espoir » Le chloroquine est désormais prescrite contre le coronavirus pour les malades les plus graves
La pandémie du coronavirus avait mis en lumière les travaux du Dr Didier Raoult sur une molécule connue pour ses effets anti-viraux : l’hydroxychloroquine. Alors que ce traitement du paludisme continue de susciter le débat, le premier ministre Edouard Philippe et son homologue de la Santé, Olivier Véran, ont signé un décret en vue de l’autorisation de la prescription de l’hydroxychloroquine et de l’association lopinavir/ritonavir, initialement utilisés dans le traitement du VIH, comme réponse à cette pandémie selon France 24.
Le plaquenil, ce médicament dérivé de la chloroquine est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Le ministre de la Santé, a autorisé par un décret décrivant les mesures nécessaires pour faire face au coronavirus, la prescription de ce médicament, avant que les essais cliniques n’aient tranché sur les limites de son utilisation. Publiée dans le journal officiel du gouvernement, la décision est tranchée : « L’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d’un médecin aux patients atteints par le Covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile. ».
Victoire du Dr Didier Raoult
C’est une victoire pour le Dr Didier Raoult de l’IHU de Marseille qui n’a cessé de vanter les mérites de ce médicament depuis que le coronavirus se propage massivement. Sur son compte Twitter, le professeur écrit : “Dans le cadre de l’urgence sanitaire, l’hydroxychloroquine peut être prescrite en traitement du COVID-19. Merci à Olivier Véran pour son écoute.”. Toutefois, le ministre de la santé tient à rappeler que cela « ne change rien à ce qui avait été décidé avant ». La chloroquine doit donc être utilisée sous certaines conditions, et il n’y aura « pas d’élargissement des cas qui sont pris en compte », précise Olivier Véran.
Que dit le décret ?
L’hydroxychloroquine est certainement la molécule la plus populaire depuis que la pandémie du coronavirus est déclarée. A l’heure où les essais cliniques se multiplient partout dans le monde pour proposer un vaccin et un traitement, le ministère de la Santé a jugé qu’il était nécessaire d’agir dans l’urgence. Mais si ce traitement est autorisé, il n’en est pas moins encadré par un décret qui interdit son exportation. L’AFP rapporte également la précision de l’agence du médicament ANSM, qu’il n’est pas moins possible de l’utiliser en médecine de ville.
Ainsi, pour éviter que l’engouement face à cette molécule ne mène à une rupture des stocks du médicament déjà utilisé pour plusieurs maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde ou encore les lupus, le décret détaille sa réponse à ce sujet : « La spécialité pharmaceutique Plaquenil et les préparations à base d’hydroxychloroquine ne peuvent être dispensées par les pharmacies d’officine que dans le cadre d’une prescription initiale émanant exclusivement de spécialistes en rhumatologie, médecine interne, dermatologie, néphrologie, neurologie ou pédiatrie ou dans le cadre d’un renouvellement de prescription émanant de tout médecin » et non pour le traitement du coronavirus. Dr Dominique Martin, directeur de l’ANSM précise qu’il faut protéger les patients qui en ont besoin.
« Prendre en compte l’état limité des connaissances actuelles »
Concernant le Covid-19, le décret rend compte de certaines conditions de la prescription : « L’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d’un médecin aux patients atteints par le Covid-19 » en ajoutant que cela doit se faire « dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile ».
Selon France 24, les conditions émanent à l’origine d’une inquiétude que suscite l’hydroxychloroquine, dont l’autorisation avait été exclue par le haut conseil de santé publique sauf pour les cas graves, précisant qu’il faut “prendre en compte l’état limité des connaissances actuelles”.