Vaccins anti-Covid-19 : ce qu’il faut savoir sur les effets secondaires
Alors que les résultats de sûreté et d'efficacité des vaccins sont peu à peu rendus publics, les données issues des phases 3 des essais donnent une meilleure idée sur les risques d'effets secondaires. Pour en savoir plus, France 24 fait le point sur deux des vaccins anti-Covid-19 les plus avancés: celui du tandem germano-américain Pfizer et BioNTech, et le vaccin développé par l’université d’Oxford, en partenariat avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca.
À l’heure où la campagne de vaccination a déjà débuté dans certains pays comme au Royaume-Uni et est attendue début janvier en France, le grand public est confronté à quelques inquiétudes au sujet des effets secondaires potentiels. Relayés dans un article de France 24 le 11 décembre, voici ceux qui ont été identifiés.
Quels effets secondaires pour le vaccin Pfizer/BioNtech ?
Développé par le duo germano-américain, ce vaccin dont les données sont parues dans la revue New England Journal of Medicine, aurait entraîné des effets secondaires classiques. Mené sur environ 40 000 volontaires, l’essai a montré que 80% des personnes vaccinées ont subi une douleur autour du point d’injection, avec de nombreuses personnes sujettes à des maux de tête, des courbatures ou encore de la fatigue. Quelques cas ont également vu leurs ganglions gonfler temporairement. Ainsi, les effets peuvent être pénibles, mais ils seraient sans danger, note la chaîne. En outre, ils auraient été observés plus fréquemment chez les plus jeunes.
Pour ce qui est des effets secondaires dits graves, les autorités sanitaires au Royaume-Uni ont mis en garde les personnes très allergiques après que deux membres du personnel soignant aient mal réagi aux injections. Ces derniers avaient des antécédents d’allergies sévères et avaient toujours un stylo auto-injecteur d’adrénaline sur eux. L’agence britannique du médicament a ainsi déconseillé le vaccin Pfizer/BioNTech à toute personne ayant souffert par le passé de réactions allergiques graves à des médicaments, de la nourriture ou des vaccins. Une réaction grave impliquant les individus qui sont toujours munis d’un injecteur d’adrénaline ou ceux qui ont déjà subi un choc anaphylactique. Ce risque aurait toutefois été anticipé par les auteurs de l’essai clinique qui avaient exclu les personnes avec des historiques d’allergie sévère à l’un des composants du vaccin ou aux vaccins de manière plus globale.
Enfin, 4 cas de paralysie de Bell ont été observés aux Etats-Unis suite à l’administration du produit de Pfizer et BioNTech. Mais la fréquence de cette paralysie faciale temporaire semblait coïncider avec les taux escomptés dans la population générale. La FDA a tout de même recommandé de prêter une surveillance accrue par mesure de précaution. 8 cas d’appendicite auraient également été signalés chez les volontaires vaccinés, contre 4 dans le groupe placebo, mais l’agence américaine estime qu’il s’agit d’un hasard statistique.
Quid du vaccin d’Oxford et AstraZeneca ?
Alors que le vaccin Pfizer/BioNTech utilise la technique de l’ARN messager, jusque-là inédite, celui développé par AstraZeneca et Oxford est dit à “vecteur viral”. En d’autres termes, il utilise un autre virus, dans ce cas, un adénovirus de chimpanzé. Suite à l’essai mené, un article scientifique a été publié dans la revue The Lancet. Relayé par Le Parisien, il confirme une efficacité moyenne de 70% de ce vaccin après l’analyse des données recueillies auprès de 11 636 volontaires, dont la moitié a reçu un placebo et l’autre le vaccin.
Selon les scientifiques indépendants qui se sont penchés sur ces résultats, le vaccin est considéré “sûr”. Un “effet indésirable possiblement lié” à l’injection du vaccin a toutefois été noté chez un patient. Selon France 24, il s’agissait d’une atteinte neurologique rare connue sous le nom de myélite transverse. C’est ce qui avait entraîné l’interruption de l’essai début septembre avant qu’il ne soit relancé. 2 autres cas sérieux ont été détectés mais n’ont pas été attribués au vaccin. Selon les responsables, “les 3 participants sont guéris ou en voie de l’être”.
Dans ce sens, le groupe pharmaceutique AstraZeneca se montre confiant. Pascal Soriot, son directeur général, a indiqué avoir commencé les démarches nécessaires pour que le vaccin soit autorisé rapidement.
La pharmacovigilance, une mesure clé pendant la vaccination
Pour rassurer les Français au sujet des vaccins anti-Covid-19, LCI révèle que l’Agence du médicament compte dévoiler un bilan hebdomadaire sur les effets secondaires signalés après le lancement de la campagne de vaccination. Selon Céline Mounier, directrice de la surveillance à l’Agence, l’enjeu principal est “d’identifier des effets indésirables qui n’auraient pas été observés lors des essais cliniques”. Pour y parvenir, les centres régionaux de pharmacovigilance prendront en compte les cas signalés par les patients, les professionnels de santé et les laboratoires, explique la responsable.
Le portail de déclaration des effets secondaires sera également modifié pour que les cas puissent être remontés rapidement. Un plan de relance des patients serait également en cours de discussion pour demander aux personnes vaccinées si elles ont ressenti des effets indésirables quelques jours après l’injection.