Victime de violence conjugale, elle utilise un signe d’appel pour avoir de l’aide que son amie comprend
Partout dans le monde, les violences conjugales persistent et soumettent les victimes à des sévices atroces. Et ce phénomène semble avoir pris encore plus d’ampleur pendant la pandémie. En effet, le confinement a contraint les victimes à se cloîtrer chez elles avec leur agresseur, subissant des traitements abominables à huis clos. Pour mettre fin à ce phénomène, la Fondation canadienne des femmes a mis en place un signe de la main permettant aux victimes de demander de l’aide, comme le rapporte CTV News.
Si les mesures établies par le gouvernement ont permis de limiter la propagation du coronavirus au sein de leur territoire, certaines d’entre elles se sont malheureusement traduites par une flambée des violences domestiques.
Confinées avec leur bourreau, les victimes n’ont pas été épargnées par des actes violents à répétition. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, une femme fait un signe de la main à son amie pour lui signaler qu’elle a subi des violences conjugales.
Un signe de la main pour alerter des violences domestiques
Présentée par la Fondation canadienne des femmes, le signe de la main permettrait aux victimes de violences conjugales de s’en sortir en alertant leurs proches, explique CTV News. Ce “signal d’aide” peut aider à lever le voile sur ce fléau et à briser le silence pernicieux qui noient les victimes dans la solitude et l’amertume. Dans la vidéo partagée en masse sur les réseaux sociaux, on peut voir une femme en appel vidéo avec son amie, faire un signe de la main particulier.
Alors que son agresseur est dans la même pièce, elle lève la main vers la caméra, plie son pouce vers la paume de sa main, puis plie ses doigts et les placent sur son pouce.
Ce signal d’alerte lui a permis d’avertir son amie quant aux violences qu’elle a subi. Cette vidéo a été véhiculée sur diverses plateformes par la Fondation canadienne des femmes. Le but étant de faire prendre conscience aux victimes de l’importance de signaler ces actes de violence pour recevoir de l’aide.
D’après Andrea Gunraj, vice-présidente de la Fondation, ce signal aide surtout à dénoncer la violence subie en toute sécurité, sans être entendue par l’agresseur au risque d’exacerber sa colère.
Une forte augmentation des cas de violences conjugales durant le confinement
Comme le rapporte Le Figaro, le confinement imposé par les pays d’Europe durant la crise liée au coronavirus s’est accompagné d’une flambée de cas de violences domestiques. “Les États membres font état d’une augmentation allant jusqu’à 60% des appels d’urgence de femmes victimes de violences de la part de leur partenaire en avril cette année, par rapport à l’année dernière”, a révélé Hans Kluge, directeur de la branche Europe de l’OMS. Toutefois, d’après Elisabeth Moiron-Braud, secrétaire générale de la Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) et auteure d’un rapport sur le sujet, “le confinement n’a pas été déclencheur de violences, mais plutôt révélateur”.
En effet, de nombreuses femmes subissent déjà des agressions dans leur couple, mais n’ont jamais osé le signaler avant le confinement. Ce phénomène est probablement lié au fait qu’avant le confinement, ces femmes avaient une vie sociale, travaillaient et sortaient souvent de chez elles, ce qui réduisait le temps passé avec leur conjoint. Mais durant cette période exceptionnelle, elles se sont retrouvées seules face à leur agresseur. De plus, les émotions négatives générées par le confinement ont pu créer un climat tendu propice à la maltraitance domestique. Toutefois, comme le précise le rapport, des outils permettant de libérer la parole de ces victimes et de les accompagner dans leurs différentes démarches sont nécessaires pour lutter contre la violence conjugale, et ce, même en dehors de cette période de crise.