Votre état émotionnel affecte votre bébé pendant la grossesse
La grossesse est une période bouleversante pour chaque femme car elle mêle à la fois la joie et l’appréhension. En effet, il s’agit d’une nouvelle responsabilité, présente et future, où le comportement de la maman influence le développement et le bien-être de son bébé. Ainsi, on sait que le tabac, l’alcool et certains aliments sont néfastes pour le fœtus mais qu’en est-il des émotions de la maman ? Explications.
Toutes les femmes passent par une panoplie d’émotions durant la grossesse, passant du rire aux larmes en une fraction de secondes. La faute, en plus des appréhensions normales, aux hormones de grossesse, la progestérone et l’œstrogène, qui sont responsables de l’instabilité émotionnelle d’une femme enceinte. Alors, bien que ces émotions fassent partie de l’expérience de la grossesse, quelles conséquences ont-elles sur le bébé lorsqu’il est dans le ventre de sa mère ?
L’impact des émotions sur bébé durant la grossesse
Selon une étude réalisée par deux chercheurs de l’Université de Rennes (France), les émotions ainsi que l’état psychologique de la mère affectent positivement ou non le développement du fœtus in utero. L’étude met en avant le fait que le fœtus est capable de ressentir et percevoir les stimuli extérieurs (sons, toucher) grâce à une transmission « transnatale », c’est-à-dire du stade fœtal au stade postnatal, qu’il mémorise cette expérience prénatale et surtout que les ressentis de sa mère impactent sa propre capacité à gérer ses émotions dès la naissance. En effet, en fonction des réactions et de l’état émotionnel et psychologique de sa mère, un bébé n’anticipera pas de la même manière les étapes futures de sa vie. Par exemple, si une mère angoisse à l’idée de l’accouchement, son bébé pourra naître en étant tendu et stressé. Ainsi, à partir du cinquième mois de grossesse (moment où la femme ressent concrètement les mouvements du fœtus et que la communication est plus aisée), le fait de parler à son bébé in utéro et de se montrer positive entretient le lien privilégié entre une mère et son enfant mais permet aussi de préserver la santé de l’enfant.
Les émotions et états psychologiques majeurs
À noter que certaines émotions et états psychologiques majeurs influencent davantage le bébé, comme c’est le cas du :
Stress et anxiété :
D’après une étude sur les effets du stress prénatal, réalisée par l’Institute of Reproductive end Developmental Biology de l’Imperial College London (Londres, Royaume-Uni), si une mère est stressée et anxieuse durant la grossesse, son enfant sera plus à risque de souffrir de problèmes affectifs, d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), de troubles comportementaux et d’un développement cognitif altéré. Un changement dans les empreintes digitales de l’enfant a même été constaté et ce phénomène pourrait être conséquent à des perturbations du développement du cerveau. En effet, le stress prénatal est lié à des altérations de la structure et des fonctions cérébrales. À noter que l’environnement postnatal ainsi que les soins prodigués au nouveau-né améliorent ou aggravent les effets du stress prénatal concernant le développement de l’enfant, d’un point de vue psychique et physique.
La dépression
Durant la grossesse, il est possible de souffrir de dépression. En effet, au vu des changements hormonaux et du stress généré par l’arrivée d’un bébé (changement de vie, rôle de mère, rôle de parents, couple, manque de soutien etc…), certaines femmes enceintes font face à une réelle souffrance. Cette dernière s’illustre notamment par des troubles du sommeil et de l’humeur, une perte ou une augmentation d’appétit, une fatigue extrême, une indifférence totale et une tristesse permanente. Non-traitée, cette maladie peut être responsable d’accouchements prématurés mais elle affecte aussi le lien entre la mère et son fœtus, ce qui augmente les risques que l’enfant souffre de troubles de santé et émotionnels par la suite. En outre, la dépression post-partum est également à l’origine de difficultés relationnelles entre un nouveau-né et sa mère et de troubles comportementaux de la part de l’enfant. En effet, d’après une étude américaine de la Northwestern University Feinberg Shcool of Medicine (Chicago, États-Unis), les enfants, dont les parents ont souffert de dépression post-partum, sont plus violents, plus angoissés et ils pleurent plus fréquemment que les autres.
Le bonheur et la joie
Au même titre qu’un fœtus ressent les émotions négatives durant la grossesse, il ressent les émotions positives comme la joie et le bonheur. Ainsi, durant la période de gestation, lorsqu’une femme mange un plat sucré dont le goût lui plaît, le bébé le ressentira aussi. Mais bien plus encore, il a été démontré par les chercheurs de l’Université de Lancaster et de Durham (Royaume-Uni) que le bébé était capable de rire et pleurer dans le ventre de sa mère.