“Vous n’écoutez tellement pas ce qu’on dit qu’on devra choisir entre sauver votre père ou votre mère”
C’est sur RMC ce jeudi 19 mars qu’une infirmière a partagé un message déchirant sur le plateau des “Grandes Gueules”. Meurtrie par la perte de nombreux collègues et par l’indifférence de certains Français qui se baladent toujours “pour des vacances”, elle en appelle au respect du confinement établi par le gouvernement. Manque de discipline, irresponsabilité, comportements à risque, cette femme en première ligne du combat contre le coronavirus lance un cri du coeur poignant, relayé par BFMTV.
“S’il vous plaît, écoutez-nous, restez chez vous, vous sauvez des vies et vous nous sauvez la vie », implore Geneviève, infirmière dans les Deux-Sèvres. En pleurs, la jeune femme dénonce un quotidien de plus en plus difficile depuis la propagation du Covid-19 en France et ce, en raison de l’attitude de certains citoyens qui continuent à se “balader pour des vacances”.
“Ça ne sert à rien de nous applaudir aux fenêtres pour après aller se balader”
Face aux urbains qui quittent les grandes villes malgré le confinement mis en place, Geneviève dénonce “une nouvelle vie aux allures de vacances” qui augmente les risques pour le personnel soignant. L’infirmière éplorée souligne qu’il ne s’agit pas de grippe ou de varicelle et que les risques sont bien présents. “Ça tue, ça nous tue”, martèle la jeune femme pour sensibiliser les auditeurs puis d’ajouter “les premiers à être touchés c’est nous. On n’a pas le droit de retrait, ça fait partie de notre conscience, on y va”. Des collègues qui doivent être enterrés, ses enfants qu’elle ne peut plus embrasser, des proches qu’elle ne peut plus voir, “Je fais tout ça pour des gens, qui continuent de se balader pour des vacances », révèle-t-elle sur le plateau de RMC.
Une attitude aux conséquences délétères
“Un jour, vous n’aurez tellement pas écouté ce qu’on vous a dit qu’on devra choisir entre sauver votre père ou sauver votre mère. C’est ça la réalité », annonce Geneviève. Des paroles chocs qui lèvent le voile sur l’ampleur du risque lorsque le confinement n’est pas respecté. Si les habitants pensent être épargnés par la maladie, l’infirmière insiste “Ceux qui se disent qu’ils ne l’ont pas, vous pouvez le transmettre. Vous pouvez le transmettre à la boulangère, qui va servir vos parents”.
Le personnel médical en première ligne
Aide-soignants, médecins, infirmiers, le personnel médical lutte sans relâche pour apporter son aide aux Français. En première ligne face à la pandémie de coronavirus, ils mobilisent leurs forces pour soigner des milliers de patients, malgré des conditions décriées. “Je suis persuadée que si on teste tous les patients et le personnel médical, plus de la moitié sera positive”, déclare Geneviève.
Des gens qui lui toussent ou crachent dessus, des masques périmés depuis plus de 15 ans, des habitants qui s’attaquent aux voitures de médecins libéraux qui eux-mêmes, souffrent d’une pénurie de matériel médical, des attitudes tellement irresponsables que ses collègues “finissent par mettre des masques dans nos tiroirs de stupéfiants parce qu’on nous les vole”.
En effet, comme le souligne LCI, les pénuries de matériel de protection, dont les masques, sont une réalité à laquelle sont confrontés de nombreux hôpitaux. Sibeth Ndiaye reconnaît que la France est confrontée à “des difficultés logistiques” importantes pour fournir les masques dont les soignants ont besoin en priorité, notamment en raison de vols que la porte-parole du gouvernement qualifie “d’inadmissibles”. Le ministère des Armées aurait livré 5 millions de masques chirurgicaux pour apporter son aide au Ministère des Solidarités et de la Santé.
Restez chez vous !
C’est le mot d’ordre de cette crise sanitaire que les gouvernements tentent tant bien que mal de gérer, en appelant à la coopération, à la solidarité et à la discipline des habitants. Frédériksa Cédia, infirmière en Italie, côtoie elle aussi la mort chaque jour, dans les couloirs d’un hôpital dans la province de Bergam. Submergée par la crise sur le territoire, elle partage des conditions tout aussi déplorables dans le milieu hospitalier. “Il nous manque des instruments, tous les équipements ne sont pas disponibles (…) Il y a des gens encore qui sont irresponsables”, révèle l’infirmière, avant d’ajouter “Mon conseil: restez chez vous ! ”.