13 aliments pour prévenir les caillots sanguin responsables des AVC
La citation suivante est extraite d'une lettre, une parmi les milliers que j'ai reçues au fil des ans de la part d'individus suffisamment déçus par leur médecin habituel pour se mettre en quête d’autres solutions : « Mon mari, qui avait alors 57 ans, a été l'an dernier victime d’un accident vasculaire cérébral. Les médecins sont d'avis qu’il y a toujours un caillot quelque part dans son cerveau, mais ils ne semblent pas savoir quoi faire pour le dissoudre. Mon mari prend actuellement une foule de médicaments, sans que cela paraisse lui apporter beaucoup d'amélioration. Pourriez-vous suggérer un remède à base de plantes capable de l'aider ?»
Voilà bien le type de question délicate qui m’amène toujours à vouloir répéter, pour qui veut bien l’entendre, que je suis botaniste et non pas médecin. Un accident vasculaire cérébral est un problème grave puisqu’il représente l’une des principales causes de décès. Quiconque en a été victime doit être suivi par un médecin et appliquer le traitement prescrit par ce dernier.
Cela dit, il existe néanmoins un certain nombre d’approches basées sur les plantes qui peuvent prévenir un accident vasculaire cérébral ou une récidive, du moins lorsqu’il s’agit d’un infarctus de type ischémique (c’est-à- dire provoqué par un ou des caillots dans le cerveau).
« Attaque » du cerveau
Chaque année, près d’une personne sur 500 est victime d’un accident vasculaire cérébral.
80 % de ces infarctus ischémiques : un caillot de sang se forme dans une artère cérébrale, stoppant l’alimentation en sang et en oxygène d’une partie de cet essentiel. Où que se constitue le caillot, les tissus cérébraux environnants se nécrosent ou sont endommagés, et les fonctions corporelles commandées par cette zone du cerveau se détériorent. Dans bien des cas, ce type d’accident vasculaire entraîne la mort. Si le patient survit, c’est souvent pour rester gravement handicapé, incapable de parler ou partiellement paralysé.
Les accidents vasculaires cérébraux sont souvent précédés de mini attaques également appelées accès ischémiques transitoires cérébraux (AITC). Ces derniers peuvent durer de quelques secondes à plusieurs heures, et provoquent des symptômes d’infarctus qui finissent spontanément. Avec le temps, la plupart des victimes d’AITC récupèrent entièrement, ou presque entièrement. Par contre, les AITC indiquent un risque non négligeable d’infarctus catastrophiques à venir et marquent souvent le début d’un traitement préventif agressif.
Quant aux autres accidents vasculaires, qui représentent 20 % des infarctus, ils sont de nature hémorragique. La cause en est l’éclatement d’un vaisseau sanguin cérébral, entraînant les mêmes conséquences qu’un accident vasculaire ischémique : détérioration de la partie du corps que commande le lobe cervical atteint l’accident vasculaire.
Quel que soit le système de soins envisagé, médecine allopathique traditionnelle, ou médecine à base de plantes, la prévention et le traitement des accidents vasculaires cérébraux sont délicats ; en effet, un grand nombre de mesures visant à prévenir les accidents cérébraux ischémiques peuvent en réalité augmenter le risque d’accident hémorragique, moins courant mais tout aussi invalidant.
Afin de prévenir les accidents ischémiques, plus courants, les médecins cherchent à empêcher la formation de caillots sanguins dans les artères en prescrivant des anticoagulants (médicaments ayant pour but de liquéfier le sang). En revanche, cette mesure augmente le risque qu’il soit ensuite impossible de stopper une éventuelle hémorragie cérébrale, qui rendrait plus probable un accident hémorragique.
Par conséquent, on pourrait presque dire que la prévention des accidents vasculaires cérébraux relève de l’équilibrisme.
Les plantes au secours de l’accident vasculaire cérébral
Comme la grande majorité des accidents vasculaires cérébraux sont de nature ischémique, la plupart des suggestions de ce chapitre portent sur la prévention des caillots de sang dans le cerveau. Je me dois toutefois de répéter que des hémorragies cérébrales peuvent également survenir, en particulier chez les sujets qui ont déjà eu un accident hémorragique ou un anévrisme (vaisseau sanguin dangereusement dilaté) ou qui présentent une prédisposition héréditaire vis-à-vis de ces troubles.
Si vous souffrez d’hypertension artérielle, qui est le principal facteur de risque d’accident vasculaire cérébral, consultez un médecin et obtenez des soins appropriés.
Je ne saurais trop souligner toute l’importance de mettre en pratique les conseils de votre médecin afin d’éviter tout accident vasculaire cérébral. Si vous avez déjà eu ce type de problème, ou si vous savez que vous y êtes particulièrement exposé, il serait également souhaitable que vous parliez à votre médecin des plantes dont vous pourriez avoir l’intention de vous servir à titre préventif.
Ceci dit, voici un certain nombre d’excellents remèdes phytothérapiques que vous vous devez de connaître pour prévenir et traiter les accidents vasculaires cérébraux.
Ail (Allium sativum). L’ail est la meilleure plante pour prévenir les caillots. L’ail contient davantage de substances complexes anticoagulantes que toute autre plante ; pour être plus précis, il en contient neuf au total. C’est une plante incontournable pour la prévention des crises cardiaques, tant par son aptitude à rendre le fluide plus liquide que par son effet positif sur l’hypertension artérielle. Ce sont précisément ces mêmes caractéristiques qui contribuent également à prévenir les accidents ischémiques. Si j’étais prédisposé à ce trouble, j’utiliserais davantage d’ail dans mes préparations culinaires et je prendrais également des gélules d’ail, vendues en magasin diététique et dans de nombreux supermarchés. Quant aux proches cousins de l’ail gnon, l’échalote, le poireau, la ciboulette et la cive, ils possèdent tous des propriétés similaires.
Par contre, si j’avais de bonnes raisons de m’inquiéter d’un éventuel accident cérébral hémorragique, j’éviterais l’ail et ses cousins végétaux dotés de propriétés anticoagulantes. (Mais peut- être n’êtes-vous pas tout à fait sûr de la catégorie qui vous correspond ; dans ce cas, demandez à votre médecin de vous aider à prendre la décision qui convient.)
Amarante (Amaranthus, diverses espèces) et autres aliments contenant du calcium. Une étude scientifique effectuée durant six ans et portant sur plus de 40 000 thérapeutes professionnels a montré que, comparés à ceux qui absorbent le moins de calcium, les sujets qui en prenaient le plus n’avaient qu’un tiers du risque de succomber à une crise cardiaque. Je suis personnellement d’avis que ces résultats s’appliquent également aux accidents ischémiques, très similaires aux crises cardiaques sur le plan biologique.
L’amarante est une excellente source végétale de calcium, avec un taux de 5,3 % pour le poids sec de la plante. Selon mes calculs, environ dix grammes de feuilles fraîches d’amarante suffiraient à fournir 500 milligrammes de calcium. (L’apport journalier recommandé en est de 1 000 milligrammes.)
Vous pouvez utiliser les jeunes feuilles en salade, ou préparer les feuilles adultes à la vapeur à la manière des épinards. Vous pourriez également préparer du pesto préféré, mais remplacez le basilic par de l’amarante. Cette plante n’est d’ailleurs pas la seule source végétale de calcium. En voici quelques autres, classées par ordre décroissant de pouvoir thérapeutique (toujours sur la base du poids sec) : chénopode blanc, ortie, fèves, cresson, réglisse, marjolaine, sarriette, pousses de trèfle rouge, thym, chou chinois (bok choy), basilic, graines de céleri, pissenlit et pourpier.
Ginkgo (Ginkgo biloba). Le ginkgo est fréquemment utilisé pour traiter les complications des accidents vasculaires cérébraux, notamment les problèmes de mémoire et d’équilibre, le vertige et les troubles du raisonnement logique. De nombreux travaux montrent que cette plante augmente le débit sanguin jusqu’au cerveau. Le ginkgo contribue également à diminuer la fragilité des minuscules vaisseaux sanguins qui forment un réseau très fin à travers tout le corps : les capillaires, ce qui contribue à prévenir un accident cérébral de type hémorragique. Beaucoup de personnes du troisième âge prennent régulièrement du ginkgo.
Si vous souhaitez en prendre, achetez la plante sous forme d’extrait normalisé. L’extrait de ginkgo est vendu dans la plupart des magasins diététiques et même en supermarché. Faites un essai avec une dose quotidienne située entre 60 et 240 milligrammes, sans toutefois dépasser 240 milligrammes par jour. Pris en trop grande quantité, le ginkgo peut provoquer certains effets indésirables : diarrhée, irritabilité et agitation.
Saule (Salix, diverses espèces). L’écorce de saule est la forme végétale de l’aspirine, et divers travaux scientifiques ont montré que de faibles doses d’aspirine – la moitié d’un cachet, voire un cachet par jour- étaient capables de diminuer d’environ 18 % le risque d’accident cérébral ischémique. (Prise à faible dose, l’aspirine réduit également le danger de crise cardiaque d’environ 40 % chez l’homme et de 25 % chez la femme.) Si vous le souhaitez, rien ne vous empêche de prendre les cachets d’aspirine que nous connaissons tous. Pour ma part, je préfère cependant avoir recours aux plantes en buvant des infusions d’écorce de saule, de reine-des-prés ou de gaulthérie. J’ajoute une ou deux cuillerées à café de n’importe laquelle de ces plantes séchées soit à une tisane chaude, soit à un peu de limonade froide, et j’en bois deux à trois tasses par jour. (Je dois pourtant avouer qu’étant un peu paresseux sur les bords, il m’arrive malgré tout assez souvent de prendre ma faible dose d’aspirine habituelle sous forme de cachet.)
Ananas (Ananas comosus). L’ananas contient une substance complexe appelée bromélaïne, mieux connue pour son aptitude à décomposer les protéines. Il s’agit d’un ingrédient clé des produits utilisés pour attendrir la viande. Par contre, la
bromélaïne exerce une action anticoagulante qui pourrait contribuer à prévenir les accidents ischémiques et les crises cardiaques. N’hésitez donc pas à manger davantage de ce fruit délicieux.
Carotte (Daucus carota). Une étude portant sur 87 245 infirmières a montré que le fait de manger des carottes (et, à un moindre degré, des épinards) permettait de diminuer considérablement le risque d’accident vasculaire cérébral. Les femmes qui mangeaient cinq portions de carottes par semaine avaient 68 % moins d’accidents vasculaires cérébraux que celles qui mangeaient des carottes moins de deux fois par mois.
Les carottes contiennent une abondance de bêta-carotène et d’autres caroténoïdes, qui appartiennent tous à la famille de la vitamine A. D’autres travaux montrent qu’il est possible de diminuer de 54 % le risque d’accident vasculaire cérébral en mangeant une abondance de fruits et légumes riches en bêta-carotène et en vitamines C et E.
La conclusion s’impose : mangez plus de carottes. J’en mange comme en-cas lorsque j’ai un petit creux, je les incorpore dans mes potages de légumes et j’en fais également du jus, parfois en y ajoutant de l’ail.
Pois Bu Gu Zhi (Psoralea corylifolia). Cette sorte de pois contient également de la génistéine. Après quatre longues années de recherches et d’investigations, j’ai finalement réussi à obtenir des données qui montrent que les Bu Gu Zhi, ingérés comme aliments en Asie (où ils ont également la réputation d’être aphrodisiaques), contiennent beaucoup plus de génistéine que les graines de soja.
Pois cultivés (Pisum sativum). Il s’avère que presque toutes les légumineuses contiennent de la génistéine, qui semble être un nutriment préventif du cancer. Les scientifiques sont d’avis qu’une alimentation riche en tofu, un produit à base de soja, explique en grande partie le fait que les femmes asiatiques soient si peu sujettes au cancer du sein.
Non seulement la génistéine protège du cancer, mais elle semble également avoir un effet anticoagulant significatif : elle pourrait également contribuer à prévenir les accidents cérébraux de type ischémique et les crises cardiaques. Je préfère personnellement les pois aux graines de soja, et, par conséquent, j’ai accueilli avec plaisir ces informations relativement récentes. Je mange également un grand nombre d’autres fèves et légumineuses, et ne saurais trop vous suggérer d’en faire autant.
Curcuma (Curcuma longa). De nombreux travaux scientifiques montrent que la curcumine, une substance complexe présente dans cette plante, contribue à prévenir la formation des caillots sanguins.
Le curcuma est l’un des ingrédients clés de la plupart des poudres épicées pour curry. Pourquoi ne pas prendre l’habitude de manger plus souvent du curry ? Vous pourriez aussi préparer vos propres gélules de curcuma ; on trouve dans certains magasins diététiques des gélules vides destinées à cet usage.
Épinard (Spinacia oleracea) et autres aliments contenant de l’acide folique. Un grand nombre de travaux scientifiques ont démontré qu’une alimentation judicieuse pouvait contribuer à prévenir les crises cardiaques. Des recherches ont permis de constater que l’acide folique pourrait contribuer à prévenir la maladie cardiovasculaire vasculaires cérébrales. Comparés aux sujets qui n’absorbent que peu de folates, ceux qui en ingéraient le plus étaient moitié moins exposés au risque de rétrécissement de l’artère carotide, l’artère carotide l’artère qui conduit au cerveau.
L’acide folique n’est pas très abondant dans les plantes, mais l’épinard, le chou, l’endive, l’asperge, le persil, l’okra et les amarantes contiennent tout ce nutriment essentiel. Par conséquent, plus vous parviendrez à inclure de ces légumes dans votre alimentation, mieux cela vaudra pour vous.
Gingembre (Zingiber officinale). Voici une autre plante dotée de propriétés anticoagulantes. Des recherches ont montré que le fait de prendre, chaque jour pendant une semaine, environ deux cuillerées à café de gingembre permettaient de neutraliser l’effet coagulant de 100 de beurre. (Par contre, n’allez pas vous imaginer qu’il suffit d’augmenter votre consommation de gingembre pour pouvoir continuer à manger du beurre. Ce dernier est saturé de cholestérol, l’une des causes majeures des accidents vasculaires cérébraux.)
Faites l’essai d’incorporer davantage de gingembre dans vos préparations culinaires ; vous pourriez également préparer une tisane de gingembre en utilisant une à deux cuillerées à café de racine fraîche râpée par tasse d’eau bouillante. Laissez ensuite infuser jusqu’à refroidissement.
Myrtille (Vaccinium myrtillus). Les myrtilles et leurs proches cousines, les airelles et les myrtilles rouges, contiennent des substances complexes appelées anthocyanines. Des travaux scientifiques sérieux montrent que ces agents chimiques contribuent à prévenir les caillots sanguins, et qu’ils dispersent les plaques d’athérome accumulées à l’intérieur des parois artérielles. De plus, certains résultats de recherches suggèrent que les myrtilles contribuent à maintenir les capillaires en bonne santé.
Pour toutes ces raisons, les myrtilles et les baies qui leur ressemblent pourraient contribuer à prévenir les accidents cérébraux de type ischémique sans augmenter le danger d’accident cérébral hémorragique. Le fait de boire deux fois par semaine un verre de jus de myrtilles rouge pourrait suffire à prévenir un accident vasculaire cérébral. Je n’en suis pas aussi certain, mais ces baies sont délicieuses et c’est tant mieux si, de surcroît, elles contribuent à prévenir les accidents vasculaires cérébraux.
Onagre (Oenothera biennis). L’huile de cette plante contient une abondance d’acide gamma linolénique qui exerce une puissante action anticoagulante et abaisse très efficacement la tension artérielle. Je suis d’avis qu’elle est vraisemblablement plutôt utile pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux et les maladies cardiovasculaires.
L’huile de bourrache contient également une bonne quantité d’acide gamma-linolénique. Ces deux huiles sont vendues en magasin diététique. Suivez les indications figurant sur l’emballage.
L’assurance verte :
Si l’on vous indiquait une méthode infaillible pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux, cela vous intéresserait-il ? Un rapport suggère que le risque d’accident vasculaire cérébral pourrait être réduit de 22 % par le simple fait de manger chaque jour plus de trois portions de fruits et de légumes frais.
Il est de toute manière judicieux de veiller à en manger au moins autant et même jusqu’à cinq portions par jour au minimum pour contribuer à prévenir le cancer. En suivant ces conseils, vous ferez coup double en écartant deux menaces majeures pour la santé, car les fruits et légumes contiennent un grand nombre de vitamines et minéraux utiles pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux. Les résultats d’une étude, par exemple, suggèrent que le simple fait d’intégrer chaque jour l’équivalent d’une moitié d’orange en vitamine C, c’est-à-dire quelque chose comme 100 à 300 milligrammes, permet de diminuer de manière significative le danger d’accident vasculaire cérébral.