9 symptômes du cancer du colon

Publié le 30 janvier 2021

Chaque année, près de 40 000 personnes en France découvrent qu’elles souffrent d’un cancer du côlon. En raison de la progression lente et souvent silencieuse de la maladie, il est indispensable d’être à l’écoute de son corps et de prêter attention à certains symptômes qui doivent pousser à consulter son médecin traitant.

Aussi fréquent chez l’homme que chez la femme, le cancer colorectal constitue la 2ème cause de décès par cancer chez les deux sexes, selon Santé Publique France. La maladie se développe généralement lorsque des polypes apparaissent sur la paroi interne du rectum ou du côlon. D’abord bénins, ces derniers peuvent quelquefois se transformer en polypes cancéreux au bout de 10 ans environ, explique le Pr Frédéric Bretagnol, médecin en chirurgie viscérale et digestive à l’hôpital Beaujon. D’où l’importance d’un dépistage précoce, car plus ces excroissances sont détectées tôt, plus la prise en charge peut être efficace. 

Cancer colorectal : quels facteurs de risque ?

Il existe plusieurs facteurs de risque susceptibles de favoriser l’apparition du cancer colorectal. Certains sont dits non évitables et sont notamment liés aux antécédents familiaux de cancer colorectaux ou aux antécédents personnels de l’individu. Certaines maladies et conditions peuvent également augmenter le risque d’en souffrir. Il peut s’agir d’une rectocolite hémorragique, de la maladie de Crohn, du syndrome de Lynch ou encore de polypose adénomateuse familiale, une maladie héréditaire qui prédispose au cancer du côlon. 

D’autres facteurs de risque sont quant à eux évitables ou modifiables et concernent particulièrement notre hygiène de vie. Selon une publication de Santé Publique France, il s’agit de la consommation d’alcool, du tabagisme, du surpoids ou de l’obésité, de l’inactivité physique ou la sédentarité, ainsi que d’une alimentation excessive en viande rouge ou en viandes transformées, avec des apports insuffisants en fibres. 

Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Sur son site, l’Institut National du Cancer (INCa) en France met en avant certains symptômes auxquels il faut prêter attention. S’ils ne sont pas exclusifs au cancer du côlon, ces derniers peuvent nécessiter la consultation d’un avis médical s’ils se prolongent dans la durée ou apparaissent de manière brutale. Il s’agit tout d’abord de problèmes soudains ou persistants du transit intestinal. Ces derniers peuvent impliquer: 

  • Des vomissements
  • Une diarrhée persistante
  • Un volume abdominal qui augmente
  • Une constipation qui s’aggrave ou se manifeste de manière soudaine 
  • Un besoin continu et pressant d’aller à la selle, notamment le matin
  • Des selles longues et minces
  • La sensation que le rectum est plein ou une tension à ce même niveau
  • Des efforts inefficaces et douloureux au moment d’expulser les selles
  • Une fausse envie d’aller à la selle ou une sensation d’évacuation insuffisante, même si l’on vient d’y aller

La présence de sang dans les selles peut également être révélatrice d’un problème de santé et nécessite impérativement la consultation de son médecin traitant. Les selles peuvent être mêlées ou recouvertes de sang très foncé ou rouge clair. Si ce dernier est digéré dans le côlon, les selles peuvent être de couleur noire. Des examens sont alors nécessaires pour en identifier la cause. Par ailleurs, ces saignements ne sont pas toujours visibles à l’œil nu.

L’INCa révèle également que ces douleurs peuvent être persistantes ou régulières et donner lieu à des gaz, des crampes intestinales, des douleurs anales, une gêne lorsqu’on est assis ou une sensation de ballonnement au niveau du bas ventre. En cas de tumeur au niveau du rectum, la personne peut ressentir des douleurs qui se prolongent dans les jambes, similaires à celles de la sciatique. Enfin, il existe des symptômes plus rares, notamment l’émission de glaires (qui ressemblent à un crachat) par l’anus ou l’anémie.

Lorsque la tumeur grossit, les symptômes du cancer colorectal peuvent engendrer des complications telles qu’une péritonite ou une occlusion intestinale. Ces dernières nécessitent une intervention médicale en urgence. L’évolution de la maladie peut également entraîner un amaigrissement, une fatigue, une perte d’appétit ou encore une jaunisse

L’importance du dépistage du cancer colorectal

Le dépistage a pour but de réduire la mortalité liée au cancer colorectal. Dans ce sens, il permet de détecter et d’enlever un polype avant que ce dernier ne s’aggrave ou encore de détecter une tumeur à un stade précoce. II est préconisé dans le cadre du programme national de dépistage organisé auprès des 50-74 ans. L’objectif étant de détecter la présence de sang dans les selles. Selon le Dr Christian Bredin, gastro-entérologue, il existe 3 niveaux de risque pour les personnes devant se faire dépister. Le risque normal qui concerne les individus de 50 ans et plus, implique un dépistage de masse à l’aide du test de recherche de sang occulte dans les selles. Le risque élevé concerne quant à lui la présence d’une maladie qui expose au risque du cancer colorectal, ou d’un ou plusieurs antécédents familiaux au premier degré de cancer colorectal ou de polype avancé. Enfin, le risque très élevé s’applique aux personnes présentant une maladie génétique à risque de cancer colorectal. Pour ces deux dernières catégories, le dépistage est directement ciblé par une coloscopie.