Bicarbonate de soude : tout savoir sur ce produit miraculeux
Ingrédient incontournable des ménagères, le bicarbonate de soude tient le haut du pavé en ce qui concerne les produits du système D pour s’occuper de sa maison. Et ce n’est pas la seule utilité de cette poudre multi-fonction. Pleins feux sur tous les atouts de cet ingrédient toujours à portée de main.
Un ingrédient miraculeux
Cette petite poudre blanche a de quoi vous surprendre. Le bicarbonate de soude est LE produit multi-usage qui vous sera utile dans de nombreux domaines : cuisine, entretien, lessive, jardin, beauté… Il est aussi un allié de taille pour soulager les petits maux du quotidien: mal de gorge, de ventre, entorse.. Biodégradable, c’est une molécule simple qui remplace aisément de nombreux produits industriels sans perdre en efficacité. Il est fabriqué à plus de 4 millions de tonnes par an, et sa production augmente chaque année d’environ 10 %. Désodorisant, nettoyant multisurface, détachant, désherbant naturel… Il sait presque tout faire ! Si vous n’avez pas encore adopté le bicarbonate de soude, c’est le moment : vous verrez, il va simplifier votre quotidien.
Un peu d’histoire
Le bicarbonate de soude n’est pas né d’hier. Chaque siècle semble même lui trouver de nouvelles utilisations. Les Égyptiens du temps de Cléopâtre l’employaient déjà comme produit cosmétique ou remède naturel. Les Romains s’en servaient pour l’entretien du linge et les soins corporels. Les pionniers américains, eux, apaisaient les maux bucco-dentaires avec. Quant aux Chinois, ils l’utilisent depuis toujours en cuisine. À l’époque, il n’était pas encore question du bicarbonate de soude que vous trouvez aujourd’hui dans le commerce, mais du carbonate de sodium. Le produit s’est affiné petit à petit à travers le temps. Tout commence en 1789 avec le chimiste Nicolas Leblanc, qui redécouvre la formule du carbonate de sodium autrefois employée dans l’Antiquité. En 1846, son travail sert de base à deux boulangers new-yorkais, Austin Church et John Dwight, qui transforment sa formule pour produire du bicarbonate de soude. Vingt ans plus tard, leur trouvaille est commercialisée en France par la marque Solvay. Cette dernière affine davantage le produit et améliore son raffinage. Très vite, cette poudre fine est l’ingrédient à avoir chez soi. Du XIX siècle jusqu’au milieu du XX, les ménagères ne jurent plus que par ce produit miracle et en ont toujours en réserve dans leurs placards ! L’apparition des produits ménagers industriels (mais chimiques) sur le marché marque la fin de son succès. Il faudra attendre le début du XXI siècle pour le revoir apparaître dans les foyers. Porté par la vague « écolo », il retrouve d’abord sa place en cuisine, puis comme produit nettoyant 100 % naturel. De nombreux livres lui sont entièrement consacrés tant son utilisation est multiple et variée.
La composition
Sa formule chimique est NaHCO3. Si vous la décortiquez, elle indique qu’il combine du sodium (Na) avec de l’hydrogène (H), du carbone (C) et de l’oxygène (O). Leur association indique que le bicarbonate de soude est un sel contenant l’ion hydrogénocarbonate (HCO3) et l’ion sodium (Na). Cette formule est obtenue à partir du carbonate de sodium : Na2CO3. Souvent confondus, ils sont pourtant deux produits bien différents. Voici le détail pour tous les amoureux de la chimie : une molécule de carbonate de sodium associée avec une molécule d’eau et une molécule de dioxyde de carbone donne deux molécules de bicarbonate de sodium. Na2CO3 + H20 – CO2 = 2 NaHCO3.
Les méthodes de fabrication
Commercialisé depuis 1863, le bicarbonate de soude est un produit 100 % minéral facile à réaliser. En Europe, il est obtenu selon le procédé de fabrication inventé par Ernest Solvay à la fin du XIX siècle. Il est issu du bicarbonate dit brut (sous sa forme non purifiée) à partir de deux minéraux géologiques naturels : la craie (autrement connue sous le nom de calcaire) et le sel gemme (également nommé chlorure de sodium). Parfois, certains pays (hors du continent européen) emploient du sel de mer à la place du sel de gemme. Le bicarbonate brut est alors converti en carbonate de sodium. La moitié de ce dernier va être combinée avec du dioxyde de carbone (CO2) afin d’obtenir du bicarbonate de soude. L’autre partie sera vendue pour la fabrication du verre. Il existe deux sites en France non loin de Nancy qui suffisent à approvisionner tout le pays.
Aux États-Unis, vous trouverez deux manières différentes de fabriquer du bicarbonate de soude. La première est surtout employée par le deuxième producteur mondial : Church & Dwight. Il résulte de l’extraction du trona, un minéral peu répandu en France. Une fois que la partie minière enlevée, la pierre est calcinée, dissoute et cristallisée. Le but ici est de purifier le trona afin d’obtenir un carbonate de sodium le plus fin possible. Ce dernier sera ensuite à son tour combiné à du CO2 pour former du bicarbonate de soude.
La seconde méthode utilise de la nahcolite, un minerai de bicarbonate naturel. Cette technique est la plus écologique qui existe, puisque la nahcolite est directement purifiée sans étape intermédiaire de synthèse. Cependant, ce minerai est très rare et ne permet pas d’obtenir un grand rendement. Cette technique est d’ailleurs uniquement utilisée par la société américaine Natural Soda, qui produit un stock très limité de bicarbonate de soude non exporté en Europe.
Pour résumer, la production en grande quantité de bicarbonate de soude requiert obligatoirement l’utilisation de ressources naturelles et une transformation chimique. Malgré la nécessité d’une fabrication industrielle, il reste un produit écologique non toxique. Il ne possède aucune caractéristique des polluants organiques persistants (POP) qui provoquent de nombreux dégâts sur la planète. Cette poudre blanche n’est pas écotoxique non plus : son dioxyde de carbone est neutre. Enfin, il ne s’accumule pas dans l’organisme et ne dégrade pas l’environnement.
Les utilisations industrielles
Si le bicarbonate de soude a trouvé sa place dans les foyers, il en prend une beaucoup plus grande dans le milieu industriel. En Europe, il est avant tout utilisé dans la fabrication des produits alimentaires à destination des animaux. Souvent, les apports nutritifs des animaux d’élevage sont trop importants par rapport à leurs dépenses physiques. La présence du bicarbonate de soude dans leur alimentation permet de faciliter leur digestion et de réguler les déséquilibres. Les vaches laitières consomment environ 200 grammes de bicarbonate de soude par jour afin de renforcer leurs os et leur squelette. Les poules pondeuses ont aussi droit à leur ration de poudre blanche. Grâce à cela, elles produiront de meilleurs œufs, avec une coquille plus résistante. Quant aux cochons, ils en mangent à foison. Les éleveurs améliorent ainsi la qualité de leur viande : plus de muscles, moins de graisses. Le bicarbonate de soude est également fortement présent dans l’alimentation humaine. Vous le trouverez surtout dans les pâtisseries et les biscuits industriels.
Côté entretien, il est un composant fréquent dans les détergents et les lessives vendus en grandes surfaces. Ses vertus dépolluantes sont exploitées pour le traitement des eaux.
Depuis peu, il fait partie des composants des extincteurs. Le CO2 qu’il produit lorsqu’il est soumis à une température supérieure à 60 °C permet de maîtriser les feux d’origine liquide (essence, alcool, huile…), électrique et issus de gaz (méthane, propane…).
Enfin, il est employé dans de nombreux médicaments, notamment les pastilles effervescentes, mais aussi comme dispositif médical.
Les multiples appellations
Sa popularité mondiale explique souvent le nombre impressionnant de noms qu’il possède. Le plus connu reste le bicarbonate de soude. Pourtant, ce n’est pas le plus juste. Le terme soude désigne un caractère corrosif que ne possède pas le bicarbonate. Cependant, il n’est pas non plus inexact si l’on considère qu’il s’obtient à partir du carbonate de sodium, connu aussi sous le nom de carbonate de soude.
Vous trouverez aussi sur les différents emballages le nom de bicarbonate de sodium. Ce terme est le plus proche de sa formule chimique.
Les chimistes préféreront le désigner sous le nom d’hydrogénocarbonate de sodium, simplement pour préciser clairement sa composition et ses propriétés chimiques.
Il peut vous arriver d’entendre l’appellation bicarbonate alimentaire, Il s’agit d’un type de bicarbonate, le plus répandu puisqu’il peut s’utiliser en toutes circonstances. Attention toutefois, tous les bicarbonates ne peuvent être ingérés et donc utilisés en cuisine.
Il est aussi désigné poudre à lever, là encore, c’est une erreur. Le bicarbonate peut aider à faire gonfler un gâteau, mais il ne remplace en aucun cas la levure chimique. Certaines peuvent en contenir mais, dans ce cas, le bicarbonate est combiné à un acide et à un amidon.
Lorsqu’il fait partie des ingrédients utilisés pour un produit alimentaire, il est cité sous le terme de carbonate de sodium. Son code officiel comme additif alimentaire est E500ii. N’hésitez pas à regarder sur vos emballages : vous constaterez très vite que vous en consommez sans vous en rendre compte.
En homéopathie et en médecine douce, vous pouvez entendre parler de Natrium bicarboricum. Enfin, les Belges l’appellent parfois le sel de Vichy rappelant ainsi sa composition minérale issue l’eau de Vichy Quant aux Canadiens, ils le surnomment la « petite vache ». Cette appellation est un clin d’œil au logo qui apparaissait autrefois sur les boîtes de bicarbonate de la marque Cow Brand de la société Church & Dwight.
La conservation du bicarbonate de soude
S’il est vendu dans une boîte en carton, ce n’est pas pour rien. Le bicarbonate de soude s’y conservera très bien condition de le mettre au sec et dans le noir. Si jamais votre emballage d’origine est endommagé, rangez votre précieuse poudre dans une boîte en plastique opaque et hermétique. Il se garde en moyenne 1 an après ouverture, mais si votre bicarbonate de soude est de qualité, vous pouvez sans problème le consigner 3 à 5 ans. A partir du moment où il n’est pas confronté à l’humidité, il ne se dégradera pas. Il ne développera ni bactérie ni moisissure.