Cire abeille : comment l’utiliser à la maison ?
Précieuse tant pour les abeilles que pour les hommes, cette substance peut être utilisée pour fabriquer soi-même emballage alimentaire, encaustique, bougies...
Lorsqu’une colonie d’abeilles installe dans une ruche ou dans tout autre habitat, elle commence toujours par construire des rayons de cire. Ce sont eux qui vont recevoir le couvain, le pollen et le miel indispensables au développement de la colonie. Ce travail considérable est à la charge des abeilles cirières. Entre leur 12ᵉ et leur 19ᵉ jour de vie, elles orientent toute leur énergie vers la production de cire grâce à quatre paires de glandes situées sous leur abdomen. De minuscules écailles de cire transparente sont alors excrétées, avant d’être façonnées par les mandibules des abeilles, qui leur donnent la forme d’alvéoles cylindriques. En se juxtaposant les uns aux autres, ces tubes vont peu à peu prendre la forme hexagonale qu’on leur connait Au sein de la ruche, la cire joue un rôle structurel mais aussi protecteur, tant pour les futures abeilles que pour les réserves de miel, pollen ou gelée royale.
Un bien précieux
Une ruche produite, en moyenne, de 250 à 500 g de cire par an. L’abeille doit consommer jusqu’à 10 kg de miel et 1kg de pollen pour produire 1kg de cire
Aussi, les apiculteurs installent des feuilles de cire dans les cadres de leur ruche. Elles servent d’amorce aux abeilles, simplifiant leur travail de construction, tout comme l’extraction, des cadres lors de la récolte du miel. C’est à ce moment que la cire est récupérée. Une fois les restes de miel ôtés la cire est fondue au bain-marie, puis filtrée et débarrassée de ses impuretés Elle est ensuite refroidie et transformée en pain, en galette ou en pépites. En France, une vingtaine de ciriers gaufreurs prend en charge cette transformation. De par sa nature lipidique, ce produit naturel garde en mémoire l’ensemble du biotope dans lequel les abeilles ont butiné. Plus de 300 composants ont été répertoriés, dont des hydrocarbures saturés, des acides gras libres ou encore des protéines et des composées aromatiques.
Des propriétés recherchées
De quoi intéresser les industriels, notamment cosmétiques et pharmaceutiques, qui sont les principaux utilisateurs de cire. Les acides gras libres entrent notamment dans la composition de crèmes et de baumes hydratants et émollients, pour apporter douceur et souplesse à la peau, les qualités hydratantes, protectrices et antistatiques de la cire sont aussi utilisées pour confectionner des produits ménagers, comme l’encaustique et autres substances qui nourrissent et protègent le bois.
Un achat responsable
Les meilleures cires étant souvent vendues en priorités pour les utilisations industrielles. Certains apiculteurs sont contraints d’en importer pour préparer leurs cadres, parfois de qualité moindre. Aussi, les ciriers proposent désormais des lots personnalisés : la cire remise par l’apiculteur lui est rendue sous forme de feuilles gaufrées. Auparavant, il repartait plutôt avec les feuilles issues de la cire d’un confrère… Avant de vous procurer de
Réaliser son tissu alimentaire
Tout d’abord, placez de la cire certifiée pour l’alimentaire dans un contenant propre, réservé à cet usage. Faites-la fondre lentement au bain-marie.
Badigeonner le tissu
Posez une pièce de tissu sur une feuille de papier sulfurisé et enduisez-la de cire fondue à l’aide d’un pinceau. Les fibres doivent être bien imprégnées.
Repasser sans vapeur
Posez une seconde feuille de papier sulfurisé sur le tissu enduit et repassez-le au fer chaud sur la position coton. Rajoutez de la cire s’il en manque.
Empatter les aliments
Ôtez le papier sulfurisé, en le tenant par les coins. Posez le tissu à plat sur un papier pour qu’il durcisse. Cette toile est lavable à l’eau savonneuse.
Quel type de cire choisir ?
Il en existe de plusieurs qualités pour différents usages
La cire d’opercule : très pure, produite dans l’année, cette cire affiche une couleur jaune vit, voire légèrement plus sombre. C’est celle qu’on utilise en cosmétique.
La cire de corps : d’une teinte marron clair ou sombre, elle provient des cadres de la ruche et a servi plusieurs fois. Elle peut contenir davantage d’intrants (insecticides utilisés par l’apiculteur, mues de larves… Employez-la pour en faire des bougies ou des produits d’entretien.
La cire bio : elle peut contenir de la cire d’opercule et de la cire de corps issue de ruches répondant au cahier des charges du label Agriculture biologique (AB), elle peut être française ou d’importation, et n’exclut pas la présence de résidus toxiques.
La cire d’importation : celles en provenance de Cuba ou d’Afrique centrale affichent une pureté d’exception. En revanche, des lots à bas coût originaires de Chine peuvent présenter une forte concentration chimique.
La cire sur internet, vérifiez bien sa provenance. On peut aussi en trouver chez les apiculteurs ou en droguerie. Dans tous les cas, assurez-vous que le produit comporte bien les certifications spécifiques à l’usage que vous souhaitez en faire : cosmétique, médical ou alimentaire. Conditionnée sous forme de feuilles gaufrées, la cire conviendra à la confection de bougies. Sous forme de pain ou de pastilles à fondre, elle est idéale pour réaliser crèmes ou baumes. Comptez entre 6 et 9 € pour un pain de 400 g, et de 20 à 24 € pour une vingtaine de feuilles gaufrées.
Des préparations faciles
Il faut savoir que la cire d’abeille se liquéfie dès 63°C, et commence à perdre ses qualités à partir de 115 °C. Pour réaliser une encaustique antistatique et hydrofuge qui protégera et nourrira le bois, comptez une part de pépites de cire d’abeille pour une part d’essence de térébenthine à ajouter en plusieurs fois. Dans un bocal, placez les pépites et recouvrez-les d’essence de térébenthine avant de bien fermer le pot. Après 24h, la cire s’est ramollie pour former une pâte homogène. Rajoutez alors un peu de térébenthine sur la pâte et mélangez à l’aide d’une cuillère en bois. Fermez et patientez encore 24h, avant de renouveler l’opération jusqu’à obtention d’un mélange suffisamment liquide et onctueux. Conservez cette encaustique dans un récipient en fer blanc hermétique. Pour fabriquer un cirage à l’ancienne, dissolvez 100 g de cire d’abeille et 60 cl d’essence de térébenthine dans un récipient. Placez ce mélange au bain-marie, à feu doux. Dans un second récipient, mélangez 25 g de paillettes de savon et 60 cl d’eau bouillante, puis laissez refroidir. Ensuite, mélangez cette eau savonneuse au produit à la cire en remuant bien. Stockez-ce cirage dans un récipient hermétique.
Fait maison
Des bougies à l’odeur de miel
Les premiers systèmes d’éclairage fonctionnaient à base d’huile, de résine ou de graisse. À l’ère chrétienne, l’usage de la cire apparaît, et se perfectionne au Moyen Âge. Au xvi siècle, la bougie devient blanche grâce à l’ajout d’huile de cachalot, et attire toutes les convoitises. Avec la découverte de l’électricité, son utilisation devient rituelle. Pour réaliser votre bougie à la cire d’abeille, munissez-vous de quelques centimètres de mèche de coton et d’une feuille gaufrée, achetée chez un apiculteur ou sur le site internet d’un fournisseur apicole. Déposez la mèche de coton bien au bord de cette feuille, puis enroulez délicatement cette dernière, en serrant suffisamment pour bien la maintenir en place. Coupez-la en la laissant dépasser de 1 ou 2 cm.