Une étude présente une nouvelle technique pour empêcher la production des protéines responsables de la maladie d’Alzheimer
Grâce aux progrès fulgurants de la recherche ces dernières décennies, il devient évident que les troubles qui apparaissent et se développent avec l’âge sont les conséquences de l’accumulation dans l’organisme de substances nocives issues d’un environnement et d’un mode de vie malsains. C’est ainsi qu’apparaissent progressivement toutes sortes de maux et de troubles dont parmi eux la terrible et redoutée maladie d’Alzheimer.
Si la maladie d’Alzheimer est aussi crainte dans le monde aujourd’hui, c’est parce qu’elle entraîne un déclin dramatique des capacités intellectuelles d’une part et d’autre part qu’elle est considérée comme incurable.
La maladie d’Alzheimer et ses symptômes
La maladie d’Alzheimer est un trouble neurodégénératif qui consiste en un dysfonctionnement des neurones du cerveau menant à leur mort. Une mort cellulaire qui entraîne une perte de tissus et une atrophie considérable du cerveau, compromettant la quasi-totalité des fonctions de ce dernier.
Alzheimer se manifeste par un déclin progressif des capacités cognitives (mémoire, pensée, raisonnement) affectant la vie quotidienne, et les dommages causés au cerveau peuvent commencer à se produire plus de 20 ans avant la manifestation des premiers signes concrets dans la vie des personnes.
Les personnes atteintes de cette affection éprouvent notamment un flou mental, une confusion et une difficulté à s’exprimer et à organiser leurs pensées.
Une nouvelle approche dans le traitement de la maladie d’Alzheimer
Jusqu’à présent, toutes les études cliniques qui ont été menées pour tenter de trouver un traitement à cette maladie ont échoué. Ce n’est pourtant pas sans compter sur une équipe de chercheurs de l’Université de Cambridge en Grande Bretagne et de l’Université de Lund en Suède, qui, se basant sur la découverte récente des causes potentielles de la maladie, a mené une étude pour tenter de trouver enfin un moyen de la traiter.
Pour ce faire, les chercheurs ont adopté une stratégie novatrice dans le domaine de la recherche sur la maladie d’Alzheimer, une nouvelle approche qui consiste à s’attaquer directement aux agents récemment identifiés comme responsables de la mort des cellules neuronales.
Comment certaines protéines entraînent la destruction des cellules cérébrales
Ces agents sont des protéines, appelés oligomères, qui s’accumulent et bloquent notamment la transmission des neurotransmetteurs entre les synapses (Région de contact entre deux neurones ou entre un neurone et une cellule). Ces amas entravent en plus le bon fonctionnement des neurones et entrainent la destruction de ces derniers.
Les chercheurs expliquent que le cerveau d’une personne saine dispose d’agents de « nettoyage » qui éliminent ces protéines. Chez les personnes affectées par la maladie en revanche, ces agents de nettoyage seraient moins efficaces ou moins présents, et les dépôts dangereux s’accumuleraient avec le temps. Non éliminés, ils entraîneraient la maladie.
Un nouvel enjeu : empêcher la formation de ces protéines
Pour le professeur Sir Christopher Dobson de l’Université de Cambridge, il est tout-à-fait envisageable de trouver des composés qui empêcheraient la formation des protéines oligomères responsables de la neuro dégénérescence.
L’objectif des scientifiques a donc été d’arrêter la génération d’espèces de protéines toxiques à leur source même, en étudiant la manière dont certains composés pouvaient empêcher les protéines de former des amas plutôt que d’essayer de cibler ces derniers pour les détruire, et c’est la seconde nouveauté de cette étude.
Cette recherche, une première mondiale, redonne espoir à des millions de personnes malades, en leur faisant entrevoir de meilleurs jours.
Comprendre les processus impliqués dans la maladie d’Alzheimer
Dans le cerveau, l’information se déplace par deux moyens :
– Dans les neurones grâce à des signaux électriques
– Entre les neurones grâce aux neurotransmetteurs (des dizaines ont été identifiés par les scientifiques)
Ainsi, la maladie d’Alzheimer affecte à la fois la manière dont les signaux électriques se déplacent à travers les neurones et l’activité des neurotransmetteurs qui transmettent l’information entre les neurones.
Aussi, lorsque les chercheurs observent au microscope les cerveaux de patients atteints d’Alzheimer et qui sont décédés, ils observent les éléments suivants :
– la destruction des cellules nerveuses d’une part, et de leurs connexions d’autre part.
– à l’intérieur des cellules, des protéines qui forment anormalement des écheveaux obstruant le passage des nutriments et autres ressources essentielles aux cellules, qui dépérissent.
– entre les cellules nerveuses, des plaques s’accumulent, composées elles aussi d’amas anormaux de fragments de protéines qui bloquent l’action des neurotransmetteurs, empêchant la communication entre les neurones.