Des chercheurs révèlent la véritable cause de l’intolérance au gluten (et le gluten n’est pas la cause)
L’intolérance au gluten également appelée maladie cœliaque, est une des maladies digestives les plus fréquentes, caractérisée par une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten, telles que la gliadine. On compte en France, seulement 10 à 20% des cas qui seraient aujourd’hui diagnostiqués.
La maladie cœliaque peut être mono-symptomatique ou atypique et se manifester tant par de l’anémie ferriprive ou de l’ostéoporose que par des crampes musculaires, des règles irrégulières ou une stomatite aphteuse.
On dénombre à l’heure actuelle environ 1% de la population souffrant de la maladie cœliaque, trouble auto-immunitaire provoquée par une consommation de protéines de gluten né des modifications génétiques du blé, de l’épeautre, de l’avoine, du seigle ou de l’orge pour des raisons pratiques d’industrialisation et de rentabilité.
Cependant, d’après une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Oslo en Norvège et de l’Université Monash en Australie et parue dans la revue Gastroenterology, le gluten ne serait pas le coupable des symptômes et par la même occasion, de la maladie. Le mis en cause serait en fait le fructane constitué de plusieurs résidus de fructose faisant partie des fructo-oligosaccharides plus communément appelés FOS et constitué de plusieurs résidus de fructose.
Les fructanes responsables ?
L’étude a porté sur un panel de 59 personnes non coeliaques ayant consommé des aliments sans gluten et qui ont été invitées à consommer des barres céréalières de trois types. Un type contenait du gluten, un autre des fructanes et le troisième n’en contenait pas. Les sujets ont été divisés en trois groupes, chacun consommant une barre par jour pendant une semaine, avant de faire une pause d’une semaine et de manger ensuite la barre suivante sans avoir connaissance de quel type de barre ils consommaient.
Les résultats de l’expérience ont clairement mis en évidence que la barre de fructanes a provoqué un gonflement abdominal de 15% supérieur à celui de la barre céréalière neutre et que les symptômes gastro-intestinaux ont augmenté de 13%. Néanmoins, les résultats de la barre de gluten n’ont pas différé de la barre céréalière neutre.
Confusion effets du gluten et des fructanes chez les sujets
Ce qui expliquerait une telle intolérance et surtout la confusion avec celle liée au gluten, est le fait que les humains ne possèdent pas l’enzyme nécessaire pour décomposer les chaînes moléculaires de fructose dont sont composées les fructanes, qui finissent par être mal absorbés dans l’intestin grêle provoquant ainsi les symptômes tels que les douleurs abdominales, les gaz ou même les ballonnements.
Tout comme le gluten qui lui, est issu de modifications génétiques artificielles, l’ajout de fructanes aux aliments transformés est une tendance de plus en plus employée dans l’industrie alimentaire. Ces derniers (en particulier l’inuline) sont considérés comme un ingrédient pouvant augmenter la teneur en fibres des aliments transformés qui peuvent favoriser la croissance de bactéries intestinales et provoquer une intolérance chez certains sujets.
En conclusion, l’étude révèle que les symptômes courants de sensibilité au gluten peuvent être causés en réalité par une mauvaise digestion des fructanes présents dans divers aliments à base de gluten.
Gluten ou fructanes ?
L’intolérance au gluten étant déjà assez difficile à diagnostiquer, la confusion avec les fructanes venant s’y rajouter, il est essentiel de faire la distinction entre les deux via un régime alimentaire adapté qui en fonction des effets, viendra écarter soit le gluten, soit les fructanes ; surtout chez les personnes souffrant de troubles intestinaux.
Il serait également important de souligner que les aliments contenant un taux élevé en fructanes sont :
Les asperges
L’ail en grande quantité
Le poireau
L’oignon
Le blé en grande quantité
Aussi, en cas de ballonnements chroniques, il serait judicieux de réduire la consommation de ces aliments pendant environ un mois et de les réinsérer petit à petit à votre alimentation afin de connaître lesquels des aliments peuvent être la cause réelle de ces désagréments.