Nous avons un QI de plus en plus bas
Nous vivons à une époque où l'accès au savoir et à l’apprentissage est à portée de main. Nous pouvons à tout moment nous servir de nos smartphones et nos ordinateurs au travers desquels nous nous instruisons, mais quelque chose ne tourne tout de même pas rond. Les experts se sont rendu compte qu’au lieu de remarquer une augmentation du QI au niveau mondial, celui-ci s’avère être en chute.
Au cours du XXème siècle, les scientifiques ont noté que le QI de l’humanité augmentait. Les humains devenaient de plus en plus intelligents. Cette hausse du score de QI moyen est connue sous le nom d’effet Flynn.
Qu’est-ce que l’effet Flynn ?
L’effet Flynn doit son nom à James R. Flynn, professeur émérite en sciences politiques à l’université d’Otago en Nouvelle Zélande. L’effet Flynn correspond à l’augmentation substantielle et durable des résultats des tests d’intelligence fluide et cristallisée, mesurée dans de nombreuses régions du monde au cours du XXème siècle.
L’effet Flynn traite également la question du changement des scores de QI d’une population au fil du temps. A cet effet, James Flynn a observé une augmentation rapide du quotient intellectuel à un taux d’environ 3 points par décennie durant le XXème siècle, mais de nouvelles recherches suggèrent que ces années de flambée intellectuelle ont disparu.
D’après les experts, cette hausse impressionnante était due à une meilleure éducation, une meilleure nutrition et de meilleurs soins de santé.
Des résultats troublants
Lors d’une étude récente, une équipe de chercheurs du Centre norvégien Ragnar Frisch de recherche économique a analysé 230 000 résultats de QI d’hommes ayant rejoint le service militaire national entre 1970 et 2009. L’équipe a constaté que pour chaque génération, le score avait chuté d’environ 7 points en moyenne.
Ceci dit, cela ne signifie pas pour autant que nous devenons plus bêtes. Mais cela n’a pas empêché de nombreux experts de trouver les résultats de l’étude norvégienne incroyablement troublants pour l’humanité.
A cet effet, Stuart Ritchie de l’Université d’Edimbourg, qui n’a pas participé à l’étude, a déclaré au Tech Times: « C’est la preuve la plus convaincante à ce jour d’un renversement de l’effet Flynn. Si vous supposez que leur modèle est correct, les résultats sont impressionnants et plutôt inquiétants. »
De même, une étude menée par Flynn lui-même et portant sur le QI des adolescents britanniques il y a près de dix ans a révélé une chute similaire des résultats aux tests.
« On dirait qu’il y a quelque chose de vicieux chez les adolescents britanniques », a déclaré Flynn à The Telegraph à l’époque.
« L’environnement cognitif des adolescents ne s’est pas enrichi. » explique Flynn.
Bien que ce type d’attribution environnementale reste hypothétique, cette possibilité est étayée par les dernières recherches – qui, il convient de le souligner, proviennent d’un seul échantillon norvégien (bien que particulièrement grand).
Ainsi, dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont observé des baisses de QI au sein de familles réelles, ce qui signifie que l’effet n’est probablement pas dû à des facteurs démographiques changeants, comme certains l’ont suggéré. Mais cela suggère plutôt des changements de mode de vie derrière ce QI bas, peut-être en raison de la manière dont les enfants sont éduqués, et des activités qu’ils passent plus de temps à faire (jeux, applications, télé…).
Toutefois, une autre possibilité est à envisager, qui suppose que les tests de QI ne sont pas adaptés pour quantifier avec précision une estimation de l’intelligence des gens modernes, favorisant ainsi des formes de raisonnement formellement enseignées qui pourraient être moins mises en valeur dans l’éducation contemporaine et les modes de vie des jeunes.
« Les chercheurs en intelligence font la distinction entre intelligence fluide et intelligence cristallisée », a expliqué l’économiste de recherche Ole Rogeberg, l’un des auteurs de l’étude, au Times.
« L’intelligence cristallisée est la capacité d’accéder aux informations de la mémoire à long terme, et l’intelligence fluide est votre capacité de penser logiquement et savoir résoudre des problèmes dans de nouvelles situations. »
Nous ne sommes probablement pas en faute : ce sont les tests de QI.
Mais tant que les scientifiques n’exploiteront pas une partie de leur intelligence fluide pour réaliser une avancée majeure dans ce qui se passe réellement, nous ne le saurons peut-être jamais.