Les jardins extraordinaires de Findhorn
L’expérience Findhorn étonne le monde entier par ses plantes incroyables poussant sur une lande aride. Serait-il possible de communiquer avec les plantes ?
Findhorn, ce n’est pas un canular. Des milliers de personnes s’y sont rendues, des spécialistes en agronomie à la pelle y ont défilé. Pourquoi tant d’intérêt pour un jardin de quelques hectares ? Les légumes et les fleurs qui poussent à Findhorn ne sont pas ordinaires, ils se développent comme nulle part ailleurs. Là-dessus, pas de débat : le résultat est observable, mesurable. Même quantifiable. En revanche, l’explication du résultat demeure un mystère, en tout cas elle semble dépasser le raisonnement scientifique.
En 1962, Peter et Eileen Caddy se retrouvent avec une de leurs amies, Dorothy McLean, sur un bout de terre au fin fond de l’Ecosse, situé non loin du Cercle Arctique. L’endroit est balayé par les vents, la terre essentiellement composée de sable marin calcifère, de gravier et de cailloux. Pas tout à fait le paradis pour un jardinier. D’ailleurs, ni Peter, ni Eileen, ni Dorothy ne sont jardiniers de formation. En revanche, ce sont des habitués de la méditation, réunis par le hasard de la vie sur cette terre inhospitalière. Cultiver s’avère un moyen économique de mettre des épinards dans le beurre ! Ils le font de manière écologique, à la fois par conviction et par nécessité. Ici pas d’engrais, ni de pesticides, uniquement du fumier, du compost « fabrication maison » et de l’huile de coude. Très vite (en 3 ans), le jardin devient luxuriant : 65 espèces différentes de légumes, 21 espèces de fruits, 42 espèces d’herbes aromatiques et médicinales… Les plantes dépassent souvent les « calibrages » en vigueur dans leur catégorie : les digitales atteignent 2,40 m et des choux géants de 20 kg sortent de terre, alors que les paysans de la région ne récoltent que des légumes chétifs. C’est le début de la notoriété, Paris Match vient de prendre des photos… Le monde va s’intéresser à Findhorn.
Le mystérieux facteur X
En 1969, le professeur R. Lindsay Robb, écologiste convaincu, diplômé en agriculture et conservation des forêts, conseiller pour la « Soil Association », arrive à Findhorn. Après avoir effectué de nombreux prélèvements, il avoue son étonnement : « La vigueur, la santé et la floraison qui croissent ici sur une terre qui n’est presque que sable poudreux et stérile ne peuvent s’expliquer par les apports modérés de compost, ni par la pratique de toute méthode connue de la culture biologique. Il existe d’autres facteurs, et ce sont des facteurs vitaux ». Une autre surprise l’attend. Pour ce type de terrain, il faudrait ajouter au moins 50 g de sulfate de potasse par mètre carré pour avoir un début de résultat. Or les analyses de la terre de Findhorn ne montrent aucune carence, car tous les éléments nécessaires, y compris les plus rares, sont présents et en parfait équilibre.
Tout le monde voudrait connaître le secret…
Peter Caddy déclare alors que ses résultats exceptionnels sont liés au compost, aux méthodes de culture biologique et à un dur travail. Mais avec le temps son explication va changer, à la stupeur des esprits rationalistes. En effet, Peter Caddy explique très sérieusement que le facteur X n’est rien d’autre que la collaboration avec les dévas* (ou les anges) et les esprits de la nature !
À Findhorn, chaque plante serait donc en mesure de collaborer et de donner son avis. Le deva de l’artichaut, du chou, de la tomate, de la laitue, du bleuet… donnerait la marche à suivre pour qu’il puisse offrir le meilleur de lui-même : où et à quelle distance planter, comment éclaircir, à quel moment mettre le fumier et en quelle quantité, qui s’entend bien avec qui…
Nous prendrait-on pour des truffes ?
Le mieux serait de le demander au deva des truffes, mais il n’est pas sûr du tout que nous soyons équipés pour entendre sa réponse. Il semble en effet que la qualité de la communication soit subordonnée à un certain nombre de conditions dont l’élargissement de la conscience serait la première marche.
Findhorn, aujourd’hui…
Les jardins restent magnifiques, mais les plantes ont retrouvé la voie de la normalité.
À partir des années 73, les fondateurs ont délaissé le jardinage et sont partis labourer d’autres champs de conscience : le développement de la communauté et le rôle public de Findhorn. Actuellement, la Fondation Findhorn se définit comme « un centre d’éducation spirituelle et holistique vivant », elle fonctionne sous forme de communauté menant des activités de recherche, de formation autour de l’écologie. En 1997, l’ONU la reconnaît comme ONG associée pour travailler à l’agenda 21 (un plan d’action pour le XXIe siècle adopté par 173 chefs d’Etats lors du sommet de la terre à Rio en 1992, et Habitat II à Istanbul en 1996). Deux de ses membres sont représentants permanents au sein de l’ONU. Bref, Findhorn a réussi son virage médiatique, s’attirant toutefois de vives critiques. L’implacable mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires l’a étiquetée « secte » dans la catégorie « new age »
Morvan Salez, docteur en astrophysique et techniques spatiales qui s’intéresse à de nombreuses recherches allant de la physique fondamentale à la biologie, explique qu’il n’existe quasiment aucune recherche sur ces cas méconnus. Cependant, il ajoute : « Des “jardiniers”, aux quatre coins du monde, savent obtenir par des pratiques qui ressemblent fort à de la méditation et à de la projection mentale des rendements défiant nos connaissances agronomiques. De l’énergie dirigée vers les plantes ? Ce serait encore plus fort que le bio ! Vu les enjeux pour l’environnement et la production de nourriture au siècle qui vient, étudier sérieusement ces cas me paraîtrait prioritaire. » Sera-t-il entendu ?
L’homme qui parle avec les plantes…
Autre lieu, autre culture, même potager. Au moment où l’équipe de Findhorn commence à dialoguer avec les dévas des plantes, une autre aventure horticole présentant d’étranges similitudes aurait démarré, au Mexique cette fois. Là aussi, la terre est aride, volcanique. Don José Carmen est un cultivateur à la main verte. Beaucoup moins médiatisé que Findhorn, l’unique reportage disponible en France montre des plants de maïs de 5 m, des choux de 45 kg, des oignons de 5kg, des feuilles de blettes de 1,85 m… L’université de Chapingo, la plus réputée dans le domaine de l’agronomie au Mexique, aurait constaté les faits et commandité plusieurs études pour expliquer l’inexplicable. Facteur X ? Don José Carmen explique qu’il utilise moins de pesticides, moins d’eau, qu’il respecte la terre et les plantes, et que chaque terre, chaque plante présente des besoins spécifiques dont il faut tenir compte. Comment ? En demandant. À qui ? Aux plantes, pardi ! « J’ai appris à reconnaître quand une plante a soif, à repérer les maladies et les perturbations. Télépathie peut-être, je ne sais pas, explique don José Carmen. Ce qu’il faut, c’est demander à la plante ce dont elle a besoin et ce qui est superflu »