Les médecins demandent aux parents de garder les dents de lait de leur enfant

Publié le 22 juin 2018

Tous les enfants passent par une phase qui peut paraitre anodine pour nous tous mais qui, en réalité, a toute son importance : la chute des dents. Saviez-vous que ces dents de lait étaient importantes et qu’il ne faut plus les jeter ? Pour savoir pourquoi, lisez cet article.

Importance des dents de lait 

La chute de dents de lait des enfants intervient aux alentours de 5 / 6 ans. Une étude parue sur le PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) révèle que les dents de lait contiennent des cellules souches qui peuvent se renouveler et produire plusieurs types cellulaires. En thérapie cellulaire, il est possible de greffer des cellules saines afin de restaurer la fonction d’un tissu ou d’un organe. Ces cellules peuvent même reconstruire certains organes comme le foie et le cœur, mais aussi contribuer à traiter le cancer ou la leucémie.

Des cellules souches aux multiples pouvoirs

Les cellules souches provenant des dents de lait sont parmi les plus puissantes du corps humain. Leur propagation intervient rapidement et perdurent à l’inverse des autres cellules souches du corps humain. Possédant la capacité de régénération et d’indifférenciation, les cellules souches issues des dents de lait peuvent soigner différentes maladies telles que les maladies du sang,

neurodégénératives, l’infarctus du myocarde et la dystrophie musculaire entre autres.

Afin de pouvoir extraire les cellules souches des dents de lait, il faudrait dans l’idéal les arracher avant qu’elles ne tombent et les stocker à moins 190°. La totalité des capacités des cellules souches n’a sûrement pas encore été explorée de façon optimale. Peut-être pourraient-elles être utilisées un jour pour soigner également la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou le diabète. 

Ces mêmes cellules souches pourraient un jour servir à l’enfant dont on a extrait les dents de sagesse en cas de maladie du cœur, du cerveau ou en cas de leucémie. Elles peuvent effectivement être utilisées pour réparer les cellules endommagées à ces endroits et accélérer le processus de guérison sans risquer un rejet du corps en cas de recours à un donneur.

Selon Sara Rankin, biologiste à l’Imperial College de Londres, conserver les dents de lait est l’une des manières les moins invasives de prélever des cellules souches chez l’être humain. Toutefois et même si cette pratique pourrait être révolutionnaire pour la santé et pourrait donc s’avérer très utile en cas de leucémie, entre autres, la conservation des cellules souches à des fins thérapeutiques est interdite en France, en Italie et en Espagne et condamnée par le Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies mais elle est autorisée en Suisse et dans d’autres pays du monde où il est proposé de conserver les dents de lait dans des banques de stockage pour une durée de 25 à 75 ans. 

Ces banques de stockage ont mis en place ce système pour aider les parents désireux de conserver les dents de lait de leurs enfants dès qu’elles tombent. Pour éviter d’avoir à arracher directement la dent et dès que celle-ci tombe, elle doit être placée dans le kit en question dans les 15 à 20 minutes qui suivent, de manière à éviter que la pulpe de la dent ne se dessèche. 

Il ne reste plus qu’à contacter alors le laboratoire de la banque de stockage choisie pour qu’il organise l’enlèvement du kit dans les 72 heures après que la dent soit tombée. Lorsque le laboratoire en question la reçoit, des tests afin de détecter la présence d’hépatites, VIH, syphilis et HTLV sont réalisés. Une évaluation de la dent est ensuite pratiquée afin de vérifier qu’elle soit bien saine et que la pulpe dentaire est bien viable pour l’extraction des cellules souches. Elles sont par la suite extraites et mises en culture  et leur croissance est surveillée pour garantir la réussite du processus.

La conservation des dents de lait pourrait donc s‘avérer précieuse pour l’avenir médical et en particulier pour celui nos enfants.