Les personnes de plus de 40 ans ont une odeur spéciale et nous n’avons aucun moyen de l’éviter

Publié le 23 octobre 2020

Les personnes âgées peuvent avoir une odeur particulière et cela est prouvé. Découvrez pourquoi cette odeur se développe dès l’âge de 40 ans. Il s’agit là d’un phénomène naturel et cela est expliqué scientifiquement. 

Cela peut être une odeur agréable car elle peut rappeler celle de nos grands-parents. A mesure que nous grandissons, la composition de nos hormones et de notre peau se modifie et change ainsi son parfum. Relayée par nos confrères du New York Times, cette étude explique scientifiquement ce phénomène naturel surprenant.

Plusieurs études confirment cette théorie

Biologiste et chercheur du Monell Chemical Research Center, Johan Lundstrom est formel : notre odeur se modifie avec l’âge. Pour le prouver, il a mené une étude sur une population âgée de 20 à 95 ans en collectant l’odeur de leurs aisselles. Ces dernières ont été présentées à 41 participants qui les ont évaluées en intensité et par leur caractère agréable ou désagréable.

Résultats : le scientifique et son équipe ont pu constater que les évaluateurs ont pu reconnaître les odeurs de personnes âgées et non celles d’autres « groupes d’âge ». Et ces conclusions scientifiques sont appuyées par d’autres découvertes qui expliquent ce phénomène. Cette étude japonaise montre que le 2-nonenal, un aldéhyde insaturé est retrouvé sur la peau des personnes âgées, ce qui donne cette odeur si typique.

Une étude étoffée

L’étude menée par les chercheurs japonais donne plusieurs explications concernant cette odeur particulière. Les scientifiques ont analysé l’odeur corporelle des sujets âgés de 26 à 75 ans et ils ont pu observer que ce parfum se distinguait surtout à l’âge de 40 ans et plus.

En cause : l’augmentation des acides gras insaturés oméga-7 et les peroxydes lipidiques. Des composés qui croissent à mesure que nous vieillissons.  Quand l’oméga-7 se dégrade, cela génère le 2-nonenal, cette substance qui cause le changement d’odeur corporelle.  Seulement, cette étude est contestée par les recherches de George Preti, chimiste qui s’est également penché sur la question.

« Les personnes âgées sentent moins que les plus jeunes »

Le docteur Preti apporte des conclusions à l’opposé de celles que nous livrent les chercheurs japonais. Ayant lui aussi étudié ces odeurs, il conclut « qu’aucune méthode d’analyse » ne révèle la présence de 2-nonénal chez les personnes âgées. « Elles sentent moins que les plus jeunes » assure le scientifique.

Son étude prouve cela en s’appuyant sur des échantillons du haut du dos et de l’avant-bras. Le chimiste ajoute : « «À moins que vous n’alliez dans une maison de retraite, où il y a des problèmes d’hygiène dans le mélange, vous n’allez pas trouver cette odeur de moisi et désagréable dont tout le monde parle. »

« Une odeur de fumier frais »

Pour le docteur Lundstrom, loin de lui l’idée de critiquer l’odeur des personnes âgées. Selon ses conclusions, les personnes interrogées la qualifient en moyenne de « neutre » et de « pas désagréable ». « C’est similaire à l’odeur du fumier frais senti dans une étable, il est perçu comme naturel mais dans une chambre cela sent mauvais » atteste le spécialiste et chercheur.  Il commente l’étude japonaise en analysant que les personnes interrogées ont jugées l’odeur « inoffensive » lorsqu’on ne leur a pas précisé l’âge mais que dans le cas inverse, ils l’ont caractérisée comme « mauvaise ».

Kareishu, un mot péjoratif pour désigner cette odeur

Malgré le côté âgiste de ces études plutôt récentes, il semblerait bien que la qualification de cette odeur bénéficie même d’un nom au pays du Soleil Levant. Au Japon, cette dernière est appelée kareishu et a la même caractéristique péjorative. Le Dr Preti se dit même offensé de cette étude japonaise parue en 2001. « Le groupe qu’ils ont recensé comme étant « vieux » comprenait des personnes âgées de la quarantaine.

C’est dingue ! » s’exclame le scientifique. Pour le docteur Lundstrom, ces conclusions font sens. Seule réserve pour lui : le commerce autour dudit kareishu. En effet, plusieurs produits cosmétiquespour éliminer cette odeur spécifique sont vendus au Japon et ceux-ci peuvent parfois être très coûteux et surtout, n’ont aucun résultat selon le scientifique.