Les scientifiques pensent avoir découvert la véritable cause de la dépression

Publié le 20 novembre 2018

À la fois taboue dans l’entourage proche mais mise en avant par les professionnels, la dépression touche de nombreuses personnes. Il s’agit d’une maladie difficile à détecter et dont les causes sont diverses. Parmi ces dernières, on y trouve une cause physique selon les scientifiques : l’inflammation.

Différente du coup de blues ou de la déprime, la dépression est une maladie survenant par crises et périodes dépressives. Elle se distingue par pers symptômes dont une profonde tristesse, une perte d’appétit, des idées et tendances suicidaires, des troubles du sommeil, une perte de motivation, une dévalorisation, de la culpabilité et une diminution voire une absence du sentiment de plaisir. La dépression peut s’illustrer par un épisode dépressif majeur ou par une forme plus grave, la dépression chronique.

Lorsqu’elle est détectée, un traitement est alors proposé aux patients. Il se base principalement sur la psychothérapie et la prise d’antidépresseurs. Toutefois, son efficacité réside également dans la détermination des causes réelles de la maladie. Ces dernières sont multifactorielles : antécédents familiaux, environnement social, expériences traumatisantes ou encore troubles psychologiques sont autant de causes et de facteurs de risques de l’apparition de la dépression. Par ailleurs, il semblerait que les troubles physiques soient aussi responsables.

  • L’inflammation, une cause de la dépression ?

D’après une étude scientifique réalisée par Nils Kappelmann et Glyn Lewis, des Départements de Psychiatrie de l’University of Cambridge et University of London (Angleterre), l’inflammation serait en cause dans la dépression et cette dernière pourrait être traitée grâce à des médicaments anti-inflammatoires et anti-cytokines.

À l’aide de recherches antérieures ayant démontré que les personnes atteintes de dépression étaient plus enclines à souffrir d’inflammation et qu’elles avaient un taux plus élevé de cytokines, c’est-à-dire des hormones pro-inflammatoires produites par le système immunitaire ; les scientifiques ont étudié l’effet des traitements des maladies auto-immunes sur les symptômes de la dépression. Ils ont découvert que les médicaments anti-inflammatoires et anti-cytokines offraient un résultat positif dans le traitement de la dépression. Ainsi, les résultats ont montré un rôle potentiellement causal des cytokines, et donc de l’inflammation, dans la dépression. Par conséquent, les médicaments anti-inflammatoires et anti-cytokines seraient une alternative possible aux antidépresseurs.

  • Les antidépresseurs : dangers et alternatives naturelles

Et cette découverte n’est pas anodine dans la mesure où, en plus de déterminer une des causes de la dépression, elle permettrait de palier aux dangers des antidépresseurs et à leur surconsommation. Effectivement, ces derniers ne sont généralement adaptés qu’à certaines personnes : celles dont la dépression s’explique par un déséquilibre de la sérotonine, aussi appelée l’hormone du bonheur, dans le cerveau. Or, il semblerait que les antidépresseurs soient prescrits sans qu’une recherche approfondie ne soit effectuée au préalable sur l’éligibilité du patient.

De même, la tolérance aux antidépresseurs dépend de tout un chacun. Des effets secondaires notables tels que des céphalées, des nausées, des troubles du comportements, des troubles de la libido, des tremblements, des diarrhées, un passage à l’acte et une dépendance ont été notés chez certains patients, notamment chez les enfants et adolescents ainsi que chez les patients n’ayant pas besoin d’antidépresseurs. C’est le constat réalisé par plusieurs experts dont Christophe André, psychiatre et auteur de pers livres sur le sujet dont Mon programme anti-dépression.

Cependant, et comme nous le montre l’étude précédente, des recherches sont régulièrement effectuées et des alternatives naturelles seraient potentiellement efficaces pour traiter la dépression. Parmi elles, on retrouve l’utilisation du safran selon une étude menée par Shahin Akhondazeh de l’Institut de recherche de Psychiatrie de Téhéran (Iran). Après avoir comparé l’efficacité de l’imipramine – une substance chimique présente dans certains types d’antidépresseurs permettant d’augmenter la libération de sérotonine et de noradrénaline – et le safran sur une trentaine de personnes souffrant de dépression légère à modérée, les chercheurs ont découvert que le safran était aussi efficace que la molécule des antidépresseurs.