Les scientifiques viennent de découvrir un moyen de détruire n’importe quel type de cellule cancéreuse

Publié le 1 mars 2019

Considéré comme étant le mal du siècle, le cancer aurait des répercussions nettement plus importantes dans les pays industrialisés, notamment en Europe. Néanmoins, les taux de mortalités liés à la maladie sont relativement équivalents entre ces derniers et les pays sous-développés.

Selon l’OMS, 15 millions personnes découvriront qu’elles sont atteintes d’un cancer d’ici 2020, cette maladie constituant la deuxième cause de décès dans le monde. En effet,  environ  1 décès sur 6 dans le monde est causé par le cancer. A savoir qu’à peu près 70% des décès suite au cancer surviennent dans les pays les moins avancés. 

Cependant, grâce à de nombreux organismes, les recherches avancent considérablement pour élaborer des traitements plus efficaces et moins et agressifs pour les patients. Ainsi, une équipe de la Northwestern University à découvert une molécule d’autodestruction des cellules cancéreuses, comme le montre un article de Sciences et Avenir.

  

Un nouvel espoir de guérison

Des chercheurs de la Northewestrern University ont fait part d’un nouvel espoir de guérison pour les personnes atteintes d’un cancer comme le rapporte nos confrères de Médical News Today : des molécules pouvant obstruer la prolifération des cellules cancéreuses dans le corps.

Le mécanisme entraîne la création de petites molécules d’ARN (acide ribonucléique) qui éliminent simultanément l’ensemble des gènes essentiels à la prolifération de cellules malignes à croissance rapide, en ayant peu d’effets néfastes sur les cellules normales et saines.

Grâce aux données d’études antérieures (plus de 70 références) dont , le professeur Marcus Peter et ses collègues ont identifiés le processus fataldéclenché par les petites molécules d’ARN. Surnommé DISE (death by induced survival) autrement dit, une mort induite par l’élimination du gène suivant, ce mécanisme pourrait éventuellement éliminer de façon radicale les cellules cancéreuses présentes dans l’organisme. Les chercheurs ont ainsi identifiés des séquences de six nucléotides. Lors de l’examen de ces séquences, il est apparu que de nombreuses molécules d’ARN étaient produites naturellement par notre corps afin d’inhiber l’expression des gènes responsables de la prolifération des cellules cancéreuses. Ce mécanisme serait présent dans nos cellules depuis plusieurs centaines de millions d’année selon Marcus Peter : « Nous pensons que c’est ainsi que les organismes multicellulaires ont éliminé le développement du système immunitaire adaptatif, vieux de 500 millions d’années ».

Une avancée qui change la donne

Cependant, l’équipe de recherche avait encore besoin de comprendre comment le corps produisaient ces petites molécules d’ARN pouvant déclencher le mécanisme d’autodéfense. Cette découverte est apparue dans une nouvelle étude, relayée par la Feinberg School of Medicine.

« Maintenant que nous connaissons le code de destruction, nous pouvons déclencher le mécanisme sans recourir à la chimiothérapie et sans manipuler le génome » a déclaré Marcus Peter. Il note d’ailleurs que si les médicaments de nouvelle génération et les approches de thérapies géniques échouent lorsqu’il s’agit de cancers agressifs (pancréas, poumon, cerveau et ovaire) c’est parce qu’ils ciblent  l’activité d’un seul gène à la fois, alors que les tumeurs sont conduites par une multitude de gènes.

En revanche, le mécanisme DISE détruit quant à lui les cellules cancéreuses lors d’une attaque simultanée brutale. Il explique :

 « C’est comme se suicider en se poignardant, en se tirant une balle et en sautant du toit en même temps. Aucune chance d’y survivre ».

Marcus Peter a testé ce traitement en collaboration avec le Dr Shad Thaxton, professeur associé d’urologie à la Feinberg School of Medicine. Dans une étude publiée dans Oncotarget, les chercheurs ont injectés des molécules tueuses à des souris porteuses d’un cancer des ovaires essentiellement humain. Résultat, le traitement a entraîné une réduction importante de la croissance tumorale sans effets secondaires néfastes.

« Sur la base de ce que nous avons appris au cours de ces études, nous pouvons maintenant concevoir des micro ARN artificiels beaucoup plus puissants que ceux développés par la nature » a conclu Marcus Peter. 

Évidemment, d’autres essais et tests plus poussés doivent être réalisés pour que cette piste potentielle de traitement contre le cancer voit le jour.